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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
31 octobre 2007

Androïdes, d'accord

nolitaface

Chère Macha,

J'avais pensé à cette idée, celle que vous évoquez si gentiment dans votre e-mail. Je l'ai déjà fait autrefois, avec des gens moins connus que ceux que vous évoquez. J'ai eu le sentiment qu'ils me disaient ce que, au fond de moi, je voulais entendre. C'est-à-dire que c'était une écriture juste, intègre, quelque chose d'utile, qui exprimait quelque chose. Quelque chose qui touchait. Plus le temps avance et plus je regrette d'avoir fait lire certaines choses aux mauvaises personnes. Ce n'est pas étouffant comme regret : c'est juste l'impression de m'être fourvoyée bêtement, devant des gens qui n'avaient aucune leçon à me faire. On a souvent tendance à croire que la publication donne une aura de qualité indéniable, une profondeur inévitable, et un intérêt indiscutable. C'est un point de vue de néophyte. Or beaucoup de gens qui n'ont jamais publié et qui ne publieront jamais, malgré leurs tentatives ne sont pas obligatoirement, au bout d'un moment, au bout d'un parcours, des néophytes en la question.

Pendant deux semaines j'avais oublié que j'avais envoyé aux éditeurs, ce mois d'octobre. Pas bon signe. Je crois bien que c'est la première fois que j'envoie des manuscrits en vrac, plus intéressée par ma petite écriture d'ici, tapée hypervite  et par le corps de mon compagnon que par la qualité de mon manuscrit. C'est étrange mais si ça venait, comme en 2001 où j'avais reçu une offre positive classée sans suite pour cause de Grand Désordre Intérieur, malgré les relances, je ne suis pas si certaine que ça que ce serait si bien que ça pour mon écriture (en ce moment). Faire partie de la centaine de pauvres anonymes qui chaque année sont de trop, je préfère pour l'instant rester anonyme et rien et essayer de m'améliorer en tant que personne, et faire avancer dans mon coin quelque chose qui ne profitera à personne. Il y a des plans de vie plus ambitieux, certes, pourtant, je pense prendre à bras le corps quelque chose d'assez énorme : j'ai décidé d'être quelqu'un de meilleur. Par exemple, me faire aimer n'a jamais été le problème. Mais j'ai trouvé la bonne personne au bon moment, et c'est assez ironique, d'ailleurs, très chère Macha, car c'est grâce à la prostitution que j'ai pu rencontrer cet homme. La prostitution n'était pas pour moi (notez que j'aurais pu dire que je n'étais pas faite pour, ce qui ne revient pas tout à fait au même) mais si je devais parler en bien de la prostitution, ce qui m'arrive parfois, sur ce sujet sur lequel nous avons échangé, ce serait inévitablement pour mettre en lumière sa possibilité de rencontres de toutes sortes, pour peu qu'on ait les épaules assez solides. Parfois, il suffit d'une rencontre pour sortir la tête hors de l'eau, l'amour, bien qu'il soit toujours violent et sombre, a ce pouvoir (parmi d'autres, moins glorieux). De sortir les êtres de leur marasme.

Du coup, peut-être que ma volonté profonde d'être lue par ce biais, avec le temps, reviendra. Ce n'est pas du découragement, bien au contraire, c'est la vie qui avance. Elle avance même dans l'écriture. Il ne faut pas mépriser la littérature qu'on peut trouver sur le net, je ne le fais pas, au contraire. Récemment, j'ai eu un beau compliment, d'une personne qui faisait pourtant la même erreur que la plupart, c'est-à-dire m'impliquer personnellement. Mais il y avait une telle force dans sa façon de m'écrire que j'ai été très touchée. Cette personne me disait que j'étais sa plus belle rentrée littéraire avec un simple petit billet, dans lequel il y avait des fautes de frappes et d'inattentions, que j'avais décidé de laisser, pour une fois, par pure flemme.

Donc peut-être que ça reviendra, cet but qui était autrefois à atteindre absolument. En attendant, la vie avance.

Concernant votre invitation, ce serait plutôt agréable, cependant j'habite encore trop loin de là. Nous recherchons activement sur Paris et en ce moment, ce brave Denis (j'adore parler de lui ici froidement et presque avec mépris) est sur un appartement dans le Marais : comme ça, aucune crainte que je redevienne volage comme l'année dernière. Notez tout de même que je deviens très vite froide, voire frigide, lorsque je parle des recherches d'appartements de Denis sur Paris. Ah Paris. Son Moulin Rouge.

Prenez soin de vous, très chère Macha.

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Commentaires
A
Se donner une légitimité de pensée "juste" et "clairvoyante" ? <br /> <br /> Si tu crois qu'on écrit pour ça, alors tu ne sais pas non plus pourquoi tu fais des photos. Il te faudrait une femme dans ta vie Francis. Ou alors une autre.<br /> <br /> Elle est curieuse ton envie de face à face et de te "mesurer". Par essence, ta remarque montre une belle faiblesse. Si tu penses un instant que j'ai que ça à faire, à me retrouver face à toi, éponger tes impuissances (diverses et variées), alors que Dieu te garde. <br /> <br /> Pauvre petite fille riche ?<br /> Avec un peu plus de précision, tu aurais pu trouver bien meilleure remarque désobligeante à faire. Tu sais, je ne suis pas assez "proche" de toi pour que tu me qualifies de la sorte. <br /> Je te prie donc de revoir ta copie sur un mode moins intime. Avec plus de précision.
F
bien à l 'abris dans le virtuel et protégée par la distance il est aisé de se donner une légitimité de pensée ' juste ' et clairvoyante,je suis certain qu'un face à face entre toi et moi te ferait descendre du pied d' éstale que tu t 'es fabriqué et ferait voler en éclats le personnage composé de mots,de lignes de qualité ... variable ,ah ! pauvre petite fille riche ( maintenant )... je t'aime bien tu sais :-)
A
Tu fais pitié Francis.
F
"...Juste quelqu'un de bien<br /> Quelqu'un de bien<br /> Le cœur à portée de main<br /> Juste quelqu'un de bien<br /> Sans grand destin<br /> Une amie à qui l'on tient<br /> Juste quelqu'un de bien<br /> Quelqu'un de bien..."
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