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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
29 octobre 2007

Deviens ma femme

K5

(Nécessaire Pantomime)

Elle était exprimée finalement, dans mon comportement, l'enfant avait la possibilité de se détruire. Mais ils ne venaient pas pour faire un enfant, ils venaient pour se faire eux-mêmes. Dans le désir. Quand vient le désir, quand vient la chaleur, comme une brûlure qu'il faut adoucir, contenter, façonner ou travailler, ils sont obligés de venir. De venir en taxi, un chauffeur à leur disposition, le métro quand on a pas le choix. Ou quand on est pas de ce bord-là. Généralement, les enfants sont faits, déjà, et à un autre type de femme, les femmes-statues, qui attendent d'être admirées, et qui finissent par être aliénées, dans le manque d'amour, qui est fréquent, et toujours misérable. La plupart se transforme en statue de sel en se retournant.

Par exemple, mon tableau de chasse, un tableau de chasse, celui de l'adepte de Choderlos de Laclos : ce serait de ma faute, bien entendu, s'il s'agissait d'un trophée de chasse, et que je le dise, je serais en plus coupable de le dire. Finalement, la peur de la mort des enfants étaient exprimées de toutes les façons, de toutes les manières. Les hommes partent en guerre, comme les marins en mer, et même en cas de tempête, parfois. Parfois pas le choix, la vie économique étant ce qu'elle est. La créature attendra comme les femmes-statues. De sel, elles ne se transforment pas car le mari lui dit : ne te retourne pas sur mes écarts, ou alors tu te transformeras en statue de sel. Il y a un rôle que doit jouer la femme, disent les maris. Ne sois pas trop véhémente. Tu en serais coupable, car tu n'es pas un être humain tout à fait libre. Tes trophées on s'en fiche. On n'a même pas vu que ce n'était pas un trophée, que tu n'avais aucun besoin de brandir ces derniers : les meilleurs sont réduits à l'état d'os séchés.

Le divorce de cet homme s'est mal passé. L'enfant a tout cassé car la femme de Denis à l'époque est tombée amoureuse de son enfant, de son petit garçon, qu'elle aimait au point de virer son mari de leur lit. Il ne se sentait plus lui-même, il se sentait juste "homme". C'était difficile pour lui de m'expliquer. Une fois, j'avais dit quelque chose de violent à un imbécile qui m'écrivait ici. Et il m'avait dit : arrête d'être masculine. Le grand argument, la défense classique. Je lui avais répondu que son argument ne tenait pas, qu'il pouvait me traiter de végétale, ça aurait le même non-sens. Il s'est mis en colère. Forcément, sa phrase finale s'est terminée par "salope". Tous les perdants dans le langage finissent dans ce style qui leur va décidément bien.

Ou alors, ne fait pas ta tapageuse. Effectivement. Même des sodomites vous écrivent ça. Des sodomites qui ne baisent que d'autres hommes car parfois, on a pas très envie de l'anus d'une femme. C'est clair. Toujours est-il qu'il ne se sentait plus lui-même. Juste homme. Il était renvoyé à sa position de pénis, il n'avait plus que ça pour elle, un pénis et du sperme et ça ne pouvait pas rivaliser avec la fraîcheur de son enfant, sorti chaudement de ses entrailles. D'elle. Elle aurait aimé lui dire, à cet enfant : mais reviens en moi, comme c'était bien, tu étais à l'abri, maintenant que tu es dehors, tu vas mourir un jour. C'est pour ça que revenir en moi, tu serais protégé. A nouveau. Elle aurait aimé dire à son mari : tu es de trop maintenant que le petit est né. Il vient de moi, je n'ai pas eu trop besoin de toi, juste de ta semence. Les hommes souffrent parfois des aliénations qu'ils infligent aux autres. Et qui par effet boomerang, leur est renvoyé en pleine face, ils pleurent dans leur vie, ça leur arrive. Ils se sentent comme des merdes dans ces moments-là. Ils se branlent pour extirper la merde de leur corps, de leur coeur, ils ne savent pas trop ce qu'ils sont, qui ils sont. Mais ce n'est pas de la merde qui sort, c'est du sperme. Sur leurs doigts, ils regardent. A mes yeux, les hommes qui ont des doigts osseux ne sont pas des hommes, j'aimerais le redire là tout de suite. Ils sont surpris et amusés souvent (que ça sorte, il faut que ça sorte, comme écrire chez eux, que ça sorte). La plupart des chasseurs qui font l'inventaire sexuel de leurs conquêtes qui sont, bien sûr, des centaines, très souvent meurent cons et seuls et tôt ou tard se sentent comme des merdes.

Elle me parle souvent très ouvertement, très bien, et pendant des semaines le silence total. Au téléphone bien sûr, ou par le net. On communique. Elle me demande si ça c'est bien passé avec son fils, je lui dis que oui, elle me demande s'il s'est bien comporté avec moi. Elle peut être autant sympathique que complètement hermétique, impénétrable, c'est le bon mot. Mais comme je suis avec l'homme pour lequel elle a perdu son amour, elle estime peut-être qu'elle peut se comporter avec moi comme elle se comportait autrefois avec lui. Elle est mère, qu'est-ce que tu veux que je te dise. Moi j'étais rien, j'étais juste une putain. En jetant mes cheveux longs que j'avais à l'époque sur mon dos, j'aurais pu dire : je suis putain parce que je le vaux bien. C'est le problème de la langue, et des idées. La plupart de ceux qui ont de mauvaises idées, ou des idées creuses, masculines, ont presque essayé de me les imposer. Leur dard doit guider en toutes circonstances ces mécréantes vicieuses et propageuses de mensonges. Tel sera ton lot plus tard, petite fille, toi qui rêve d'un garçon romantique ou au contraire directif, toi qui rêve d'un homme gentil, toi qui n'imagine pas une seule seconde tomber sur un vampire car dans tous les cas de figure, tu tomberas sur un suceur, et de lui-même en premier.

J'aurais aimé qu'Emile m'écrive mais maintenant, maintenant qu'il sait qu'il ne sait pas à quoi ça sert l'amour, bien sûr ce n'est que mon avis, mais comme il admire mon avis aussi, qu'il plaçait au dessus de beaucoup de choses, je suppose, mais j'ai peut-être tort, que ça le touche, ou alors pas du tout. Maintenant qu'il sait qu'il ne sait pas à quoi ça sert, et que moi non plus, il ne va plus m'écrire. Sombre et léger. Les regards, les hôtesses, les hôtesses sont des putains respectables par essence, en l'air, ce sont les putains du capitalisme qui s'écrasent parfois, pour l'événementiel, dans des bâtiments. Vos messages m'ont fait du mal Emile, j'avais le sentiment d'entendre les murmures d'Antonio à l'oreille. Toujours est-il qu'ils sont curieux dans leurs fragments, les chiens capitalistes. J'aurais aimé qu'Emile me parle plus de son métier, qui est de travailler dans la mode. On croise des femmes dans la mode non ? Non bien sûr. On croise des concubines potentielles. Tu connais ce film magnifique, qui a obtenu la palme d'or à cannes en 1993, Adieu ma Conbubine de Chen Kaige ? Non. Et bien c'est dommage, tu devrais.

Pour être plus claire, au cas où : je t'admire, je t'adore, je t'aime, l'amour c'est bien, ça sert à ça, ne soit pas trop exclusive, je brasse des millions dans des réunions étouffantes, des regards suffisent à faire tomber des putains du capitalisme, qui sont bien utiles pour donner cette nourriture infâme qu'on trouve dans les avions, viens contre moi, tout contre, comme disait Sacha (Guitry), ton visage aura l'honneur de toucher mon sexe, est-ce que tu portes du satin ou de la dentelle, quelle marque aussi, c'est important les marques, ça participe à ce que j'essaie de te dire, qui est en gros : tu devrais être celle que je veux, celle que je désire, et tu devrais comprendre, que je suis un homme, et que je suis dans l'abstinence, par la faute de tes paroles, petite conne, par la faute de TA parole, et que tu me dois bien alors une rencontre, au pire, si tu ne veux pas, dis-le moi, et je te laisserai tranquille. Merci pour ça aussi, j'aurais dû lui dire en prime. Pour ce droit, de refuser, ce n'est pas tous les jours qu'une femme peut dire non à un homme sans risquer de se faire frapper, ou de se faire insulter, ou de devenir méchante, pour adopter les armes de l'aliénation qu'on essaie de lui faire vivre. Je t'admire, je te porte dans un idéal gigantesque (l'admiration n'est pas l'adoration certes, mais quand même), mais en fait c'est pour mieux t'attraper, te choper, te rabaisser et t'emmener dans mon monde, en attendant celui qui est meilleur et qui prend ses racines là où naissent les rêves, à ce qu'on raconte.

De la même façon, Denis était tombé dans une sorte de harcèlement, dans sa volonté de mariage, qui dans son esprit, aurait "prouvé" mon amour, ensuite l'enfant aurait été l'extase, l'avénement du Christ. Mais les choses étant bien faites parfois, j'ai eu ma fausse-couche, ouf. Vous imaginez, un petit être dans votre monde ? Aucune chance. Je n'ai pas eu besoin de m'énerver, mais de souffrir pour qu'il comprenne que : la preuve n'était pas là pour moi, du fait de l'homme qui m'a sexuellement fabriquée. Antonio. Mon oncle. Denis a compris, comme touché par la grâce, comme ces gens qui ressortent positivement transformés après qu'ils aient survécus à un terrible accident de la route. Les morts saignent et généralement les corps sont charcutés dans ces cas, l'amour est souvent pareil, parce qu'il manque à lui-même. Il est le jouet de gorets qui croient aux restes qu'on leur donne à manger. Je suis désolée de te le dire comme ça. Dans la mode, c'est vrai ça aussi. Et quand on tourne la poussière en champagne, ça ne fait pas un tableau plus attirant, peut-être amusant, mais ce qui était amusant au début des années 80, c'était Coluche. Aujourd'hui, c'est le divorce du Président de la République, et encore, vaguement. Comme quoi, l'évolution est en marche et tu devras en faire partie ou mourir.

Finalement Paul, les sodomites t'indisposent car, comme les femmes, ils se font rentrer dedans. Sauf qu'on ne fait pas d'enfant par l'anus, et même qu'on repousse le repas de la veille, comme cette bonne blague qu'on raconte chez les petits cerveaux auvergnats. Même à Paris des fois. Mais, mon animosité pour cette ville n'est pas le sujet aujourd'hui. Mon tendre Paul. Hé Paul, ça te fait peur qu'on puisse jouer au puzzle avec ton corps, ce que je peux comprendre, je suis une femme, on a joué à la poupée avec mon corps. Tu sais, j'ai eu mal dans mon corps comme dans mon coeur, d'autant plus que mon agresseur arrivait à me faire du bien et à me faire croire que tout venait de moi, dans ce qui se passait qui était mal. C'était mal d'un point de vue humain Paul, arrête un peu avec Jésus Christ, s'il te plaît. Laissons-le dans sa pyramide pour le moment, tu veux bien ? Il est bien, là, à regarder dans le Judas, on voit son oeil tout gros, mais je me trompe peut-être d'ennemi. Merci Paul pour cet effort que tu fais, de sortir de l'éducation reçue dans ton enfance particulière, avec un père strict et agressif. Il paraît que le monde est comme ça, personne ne semble avoir envie de dévier de cette route, qui je peux te le dire, va droit dans le fossé. Ecoute, j'avais mal, et il faisait tout pour que je ne sorte pas de ce mal. J'écrivais déjà mais je ne prenais pas du tout la parole en écrivant : je racontais des histoires. Je me racontais des histoires Paul. Et ces histoires confortaient au lieu de retourner. Hé Paul, tu n'aimes pas les sodomites parce que ce sont des femmes en puissance. Bien sûr, chez les cerveaux développés, notamment en banlieue parisienne (la misère donne l'envie de s'accrocher à sa vie encore plus, il arrivera un jour peut-être où le suicide sera UNIQUEMENT un symptôme des classes bourgeoises, et on pourrait le comprendre d'ailleurs, étant donné qu'elles écrasent tout ce qui pourrait leur nuire - ce serait bien) un enculeur est plus homme et moins homosexuel et enculé que l'enculé qui joue, j'imagine, un rôle féminin. Les taureaux ne sont pas des vaches, ta femme n'est pas une vache Paul, donc je me demande par quel trou tu lui fais croire qu'elle est parfois masculine. Mais je pense qu'on s'écarte du sujet pour tomber dans des travers particulièrement vulgaires, ce qui est mal.  Très mal.

Non seulement, tu te vantes d'avoir baisé ça, mais en plus, on imagine que c'est une marque de prestance pour toi, sous-entendu pour nous c'est une honte. Tu n'as pas le droit d'avoir baisé ça, et de le dire, sinon ça explose. Charlie Chaplin n'était pas comme Hitler lorsqu'il le parodiait pourtant. Mais quand même... Tu as baisé ça et tu l'exhibes. Ohlàlà ma pauvre. Si tu savais, tu devrais pas être fière d'avoir un tel trophée de chasse. Si seulement tu fonctionnais comme moi, tu n'aurais pas ce genre de personnages autour de toi. Tu devrais faire ce qu'on te dit, ce qu'on te conseille. Dieu éclairera tes chemins. Je veux dire quelque chose d'important et qui peut éclairer ce paragraphe : le soir de la présidentielle, Enrico Macias chante : donnez, donnez, donnez, donnez-moi. Dieu vous le rendra.

Si on donne et que Dieu le rend, je comprends mieux pourquoi Dieu ne veut pas que l'homme écrive, et encore moins la femme. Et je comprends, que si on donne, et que Dieu le rend, l'homme ne veuille pas non plus que la femme écrive, en accord avec Dieu. Qui est pourtant contre le fait que l'homme écrive. Il faut choisir son camp camarade, moi j'ai eu beaucoup d'hommes, et ta mère, elle a eu beaucoup de larmes. Qu'est-ce que tu veux ajouter à ça ? Elle avait des chapeaux aussi, et des yachts. Et des 4x4 pour monter dans des coins difficiles en montagne, chercher des crânes de cristal, ou pour aller parasiter le tournage du nouveau Indiana Jones. Tu sais, il y a des mystères, que tu ne peux pas comprendre, parce que tu es une femme et que ton rôle de femme, ben, c'est d'ouvrir et de... Tu sais. Avec un petit sourire coquin. Sauf, éventuellement, si tu as beaucoup d'argent, là tu peux te lancer à la conquête des crânes de cristal. Bon appétit  et bonsoir chez toi. Le reste importe peu. Ce que tu ressens ? Importe peu. Ce que tu es n'est pas possible, car on te le fera sentir et tu le croiras, que tu n'es personne.

Eventuellement, si tu as commis un meurtre sur un homme, un homme qui abusait de toi, on aura une petite compréhension, et on te félicitera. Tu monteras d'un cran, sur un plan masculin, forcément. On te félicitera surtout les hommes d'ailleurs, te diront : tu as bien fait. Ils savent, eux-mêmes, qu'il y a des limites qu'ils peuvent dépasser, que d'autres hommes peuvent dépasser. C'est concevable d'emblée. De naissance, comme une plaie d'Egypte. Moi personnellement, je t'emmerde Paul avec tes plaies d'Egypte, laisse donc l'autre mourir en croix, laisse-le monter en haut, laisse-nous prier pour ça, et attendre pour ça. Je vais te dire Paul, ma vulgarité ne vaudra jamais la tienne, jamais, mais sera toujours plus scandaleuse. Pourquoi ? Parce que je n'ai pas de gland à mouiller, de bourses à titiller. Juste à cause de ça. Je reste moi-même tu vois, égale à moi-même, ça rassure et ça commence déjà. Parfois, les hommes n'aiment qu'une seule et unique chose : qu'on leur lèche le scrotum, ça fait des waouh des chatouilles et ça fait des fourmis tout le long du pénis, jusqu'au méat du gland, ils disent. Prenons un autre cas de figure : psychiquement, rien ne se passe. La vie est dure. Je m'attache à une grosse conne, qui restera toute sa vie une grosse conne. Mais comme toutes les idiotes, moches de surcroît, je sais qu'elle est capable de clairvoyance. Donc je fais gaffe. Mais je lance la jambe comme on peut porter des bottes de sept lieues. Tu sais. (Paul, hé). Eventuellement, si tu es pauvre, tu peux t'attacher, l'amour a un sens, profond, sincère et tu feras des enfants, pour lesquels psychiquement, tu ne seras pas présent. Tu comprends ? Et ton mari te trompera. Ton mari sniffe du poppers en boîte, il a des amis gays. Tu sais. La vie est dure. Parfois les hommes n'aiment qu'une seule et unique chose : te dire où aller. Tu es une petite fille, tu ne saurais pas... Mais si tu as tué quelqu'un, finalement c'est différent, tu rentres dans la compétition masculine. Finalement ça revient à dire ça. Mais on te félicite, pour te faire entrer dans le monde des hommes, et en même temps, pour te mettre sur un point de décalage, sur une infériorité très subtile dans ce même monde d'hommes. D'accord, ce que tu as fait c'est mal, mais bon, on le fait nous, donc tu peux bien prétendre à plus de respect, mais pas trop quand même. Félicitations. Les gros dragueurs ne comprennent rien à la fabrication d'un bras atrophié dans le ventre d'une mère malade. Frank Sinatra ne comprenait rien à Mia Farrow, il l'étouffait. Denis voulait faire la même chose : je suis un homme, épouse-moi, tu es la femme. Une femme. Deviens ma femme. Denis ne dit jamais qu'il adore les femmes ou la femme, effectivement parce qu'il fonctionne aux personnes, pas aux généralités. Je suis pareille que lui. Les paquets je n'aime pas, sauf lorsque c'est moins cher, même artificiellement. Il voulait m'épouser, m'engrosser, maladroitement pour me signifier, à quel point il aimait ma présence, mon odeur, mon corps et tout ce qui allait avec, c'est-à-dire les insomnies, les crises d'angoisse, les moments silencieux parfois pesants. J'ai compris que ce n'était pas si grave que ça, son insistance, il suffisait juste que je le rassure. Il voulait m'imposer parce que la société lui avait appris à imposer son amour. Certains amours sont plus réels que d'autres. Certains chiens n'ont pas de maîtres et survivent. D'autres ne sauraient s'en passer.

Du coup, comme je m'affranchis totalement avec lui de ce qui nous différencie physiquement, et qui permet de nous réunir nous deux ensemble, je l'invite à être lui-même, ce qu'il fait. Un rapport s'équilibre, depuis quelques temps, où il n'a plus peur de lâcher ses sentiments comme papy lâche sa pêche tous les matins en se levant : je suis une porcelaine et on peut me nettoyer, aussi, avant et après m'avoir salie. Je suis là, parle-moi, je suis suceptible de te comprendre, au pire de t'écouter. Moi même dans l'abattoir j'ai découpé ma chair, une livre exactement, afin de pouvoir lui offrir en échange de ses propres efforts. Du coup, le mariage ne paraît plus obligatoire mais se présente plus comme  un vulgaire accessoire, comme d'autres possibilités. Ce qui est sacré entre nous est bien plus nécessaire que ça, bien plus important, bien plus brillant. Et bien plus vrai. Qu'un rendez-vous social forcément retord. Forcément, sauf à de rares occasions. Un divorce, c'est merveilleux lorsqu'on a pas d'autres possibilités. J'ai divorcé moi, une fois, très jeune, j'étais terrorisée, et j'ai eu de la chance, puisque c'était aux torts exclusifs de mon ex-mari : et je n'en ai même pas voulue de sa pension : il avait déclaré la guerre, gagné bien des batailles, mais je venais de le mettre plus bas que terre et je venais de l'achever en n'en voulant pas de son argent. Socialement il était le méchant face à moi qui était... La victime du méchant. Dommage, je me sentais comme la rescapée digne et méritante. Mais non, victime. D'ailleurs j'avais fait exprès d'en rajouter dans mon tout premier billet ici : plaintes et complaintes, et on rencontre souvent les bonnes personnes. Qu'il faut, par la suite, remettre à leur place. De mortelles.

C'est dommage qu'Emile ne m'écrive plus, je comptais encore m'inspirer de son admiration qu'il a pour moi. Qu'il avait. Je comptais l'utiliser et je l'ai souvent fait avec des demandes de cette nature. Non pas par vice, ni par moquerie, mais parce que j'y voyais une matière intéressante et nécessaire, qui pouvait se déballer, comme on peut déballer un brownie ou une jolie jeune femme de sa robe souple et légère. En lui demandant de garder ses talons hauts pendant l'amour. L'être humain se déplie Angeline, tu ne savais donc pas encore ça ? Depuis le temps que tu en parles. On ouvre le coeur, comme on peut découper la cage thoracique, pour voir à l'intérieur. Le ventre aussi, on aide les autres à vider leur sac. Le scrotum parfois, ils aiment. Ici est le chemin de Dieu, je crois, Paul. Car la voie de Dieu, c'est la première phrase, que j'aurais dû écrire : elle était exprimée finalement dans mon comportement, cette capacité, la possibilité de détruire les enfants.


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Sans_titre_25

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Commentaires
A
Non, pas femme-miroir, de moi-même. Relisez au besoin.<br /> <br /> Pour répondre à votre question, je l'ignore. Peut-être faudrait-il que j'ai les nerfs à nu pour voir si je peux vivre longtemps avec.
B
cette femme, en miroir de vous même. <br /> Mais peut-on vivre longtemps, avec les nerfs à nu?
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