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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
27 octobre 2007

A quoi ça sert l'amour

EdithPiaf

Mais oui ! Regarde-moi !
A chaque fois j'y crois
Et j'y croirai toujours...
Ça sert à ça, l'amour !
Mais toi, t'es le dernier,
Mais toi, t'es le premier !
Avant toi, 'y avait rien,
Avec toi je suis bien !
C'est toi que je voulais,
C'est toi qu'il me fallait !
Toi qui j'aimerai toujours...
Ça sert à ça, l'amour !...

EDITH PIAF, A quoi ça sert l'amour

Lorsqu'il écoute de la musique sacrée, ou du jazz (je sais, dit-il, ce n'est pas très à la mode), j'imagine que ça pénètre en lui, comme un doigt dans une matière grasse, ou que ça l'imbibe, comme les cotons hydrophiles, pour tamponner, ça lui fait du bien au coeur, le sacré, en musique c'est encore mieux. Elle n'a de sacré que le nom qu'on lui donne, que dans le regard de celui qui regarde. Je voudrais ne pas donner de lui une image sombre et légère. Mais je ne sais pas donner une image claire et lourde du monde, donc pas de panique. Il n'y a pas de panique. On travaille au corps et au coeur la fille. Car la fille est en fleurs. Les fleurs fanées. Lorsqu'il écoute de la musique sacrée, ce n'est pas exactement comme les fleurs fanées. Ni les filles en fleurs sucrées. Ni l'or, ni l'ambre, je ne devrais pas être si légère. Les larmes ont un goût salé. Comme la Méditerranée. L'or et l'ambre, le soir, à la surface de l'eau, avec toi mon coeur, mon amour, qui laissait des cygales se poser sur ta chemise. Attirée par un coeur amoureux, la cigale, tu avais dit, a chanté tout l'été, j'ajouterais. Mais maintenant que l'hiver est venu, elle continue de chanter. Sans crainte. Sans risquer ou au contraire en misant tout sur son risque. En avançant petit à petit, sur la chemise, le tissu accroche bien aux pattes d'insectes, c'est un insecte, oui, on va dire que oui. Un insecte avec des ailes. Les produits nécessaires pour faire des insectes confits, immobiles, épinglés, comme je le sais, il y a notamment le cyanure. Mais oui, regarde-moi ! A chaque fois je n'y crois plus, et je m'y perds toujours... C'est probablement à ça que sert l'amour, à tenir au chaud, le temps de trois pas de danse. Elle avait 47 ans Edith en chantant ça. Sert parfois à quelque chose. Un insecte sans ailes, j'ai rêvé de ça récemment, et d'une grotte, dans laquelle je m'enfonçais. La nuit dernière j'ai rêvé que j'étais sur un canapé, mon canapé, mais il était vert. Alors que le mien est noir et les coussins sont rouges. Il fait un angle. On peut s'allonger et y lire un livre, à l'abri des bombes. Et sur mon canapé vert il y avait Emile, qui était habillé avec un costume. Une caméra le filmait. C'était pour une émission merdique d'M6. Et moi j'étais à côté, j'étais assise, et Thomas, mon grand frère, me caressait comme si c'était normal. Il effleurait ma poitrine. Je lui caressais le sexe, que je sentais dur, sous son pantalon. Nous n'allions pas plus loin, nous voulions en parler à notre père avant, lui avouer notre amour. Mais bien sûr, ce n'était pas possible du tout, alors on restait dans nos positions, dans ce flirt malsain, qui nous excitait, nous affligeait aussi beaucoup. Mais on ne pouvait pas s'arrêter. Il me faisait des clins d'oeil terribles, Thomas. Ensuite, la grotte apparaissait, et je m'y retrouvais. Je voyais l'entrée (ou la sortie). Des monstres blancs, humanoïdes, sortaient des murs boueux. J'ai fini par m'échapper. Je ne voulais pas rester là. Avec Denis, je regardais les affiches de films. Ensuite, l'ouvreur, enfin le tenancier de cinéma venait nous parler, et notamment de ma cinéphilie, qu'il trouvait exquise, il me disait : waouh, vous avec une grande culture cinématographique. Denis me demandait : quel film veux-tu voir ? Il était bien en face de moi, il me demandait vraiment droit dans les yeux, avec un air de malice, dans l'attente de ma réponse, qui serait déterminante, en fonction du film choisi. Nous partions en voiture, pas de film. Pas de cinéma. Il m'emmenait en voiture aux Etats-Unis avec lui. C'était une Cadillac rouge sang. Dans la nuit. Le vent était chaud. C'était bon. Il mettait un disque, c'était le nouveau de Radiohead, qui passe en boucles chez moi en ce moment. Mais dans le rêve, le disque le faisait pleurer. Et moi je lui disais : on l'arrête si tu veux. Sans me regarder, en continuant de fixer la route, le visage plein de larmes, il me disait : c'est juste qu'il me fait penser à toi. Je disparaissais alors de la voiture, je me retrouvais au volant d'une autre voiture, au Portugal. Et je conduisais très prudemment sur un chemin cahoteux, dans une nuit noire terrible. Mais je savais où j'allais. Avec mes phares j'éclairais la grange et la maison, qui n'était qu'une silhouette noire se découpant dans la lumière du réverbère. C'était angoissant. Mais je savais pourquoi j'étais venue (sans me le dire pour autant). Alors je repartais, maintenant que j'étais venue, que c'était fait. Je reprenais la route, qui défilait. Je conduisais prudemment, je savais où j'allais. Et je me retrouvais chez moi, le soir. Je décrochais le téléphone. Et j'entendais à l'autre bout Denis qui pleurait. Il me disait : c'est moi. Ici je ne supporte pas sans toi. Tu pourrais peut-être venir me voir le temps d'une semaine. Un mois (même plus), c'est trop long. Je lui ai dit : tu sais que je ne peux pas prendre l'avion. Tu sais très bien ce qui arrive aux avions à New York. Là, il gémissait, comme un râle et je me réveillais doucement. A côté de moi la place était vide. J'ai mis la main et c'était froid. Je me suis levée et je l'ai vu attablé dans la cuisine. Il aime prendre son petit déjeuner sur cette petite table ronde blanche. Les yeux rouges, il voulait me cacher son regard, son regard est devenu fuyant. Comme si j'étais trop moche à regarder. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Bien sûr. C'est maintenant que je vois l'amour, dans les regards fuyants, la tristesse, l'abattement, le découragement. Dans les caresses, dans les baisers, on ne le voit pas forcément, après tout je ne suis qu'une aveugle idiote, j'entends déjà d'ici, les voix s'élever pour me dire : ah ça, Angeline, on te le fait pas dire. Mais ce ne sont pas des aveugles qui parlent, ce sont des voyants qui parlent, hélas pas clairs, pas très clairs, mais voyants quand même, on peut leur accorder ce crédit. Edith Piaf chantait ça à 47 ans comme a dit Emile. En Russie, il voyage, il a dit, et quelques regards suffisent pour emballer une fille. Une femme pardon. Les filles plus jeunes, trop fraîches ne conviennent pas à tous les hommes qui ont la pathologie de leur mère. Les yeux fuyants sont parfois dans leurs mots, lorsqu'ils parlent, je ne sais pas quoi dire, ça tombe comme des mouches dans la poussière, dans le milieu de la mode. Beth pense que les filles anorexiques dans la mode sont les jouets des créateurs de mode, notamment des créateurs de mode homosexuels, et qu'ils font de leurs modèles des jouets donc, à leurs goûts, à leur volonté. J'aimerais bien lui demander à Emile qu'il me raconte ça, au lieu de me parler de son admiration qu'il a pour moi, qui est exagérée et mensongère, qui pue le mensonge à des kilomètres. Je lui ai dit : c'est bizarre parce que l'homme de ma couche va partir, pour l'Empire Romain là-bas outre-Atlantique (j'ai failli écrire : outre-tombe). Dans l'avion, j'ai peur qu'un musulman soit à bord, je ne déconne pas. Un musulman méchant bien évidemment, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Même s'il a l'air louche, comme n'importe quel musulman de base, n'importe quel religieux de base, ou gay, comme n'importe quel religieux de base faisant de la mode et des filles anorexiques leur modèle de féminité (donc de mère passée). Quelle terrible année de bonheur et de dépression si sombre. Quelle terrible année que cette année-là. Il m'a dit : je ne sais pas si je vais y arriver, à vivre sans toi un mois et demi. Il ne peut pas annuler, le problème est là. Les gens dans la vie, comme Denis, ont des obligations, des obligations qui viennent de gens qui ont des postes plus haut, dans la pyramide, c'est l'histoire universelle, racontée au pays de l'Egypte en formes géométriques. Tu sais. Et donc il ne peut pas annuler. Je lui ai dit : mais si, tu vas y arriver. Je n'ai pas dit, alors que j'aurais pu le dire : moi aussi, je ne pourrai pas vivre sans toi. Il m'a proposé de venir avec lui, bien sûr à nos frais, mais il sait aussi ma phobie de l'avion, ma phobie de l'aéroport, j'ai déjà peur de Paris, alors de l'Amérique tu imagines. J'ai déjà peur de la ville des amoureux, la chanteuse avait perdu son boxeur, et elle lui avait déclaré sa flamme en chanson sur scène. C'est à ça que ça sert l'amour, à chanter des chansons pour l'être aimé qui part, lui dire une dernière fois, peu m'importe que tu partes, si tu m'aimes, mon amour, si tu savais. Ou quelque chose dans ce goût. Peu m'importe, en tout cas. Si tu m'as aimée. Je ne savais pas comment le réconforter, je viens de trouver, grâce à ce blog. Qui peut donc m'être utile. Comme pour Francis, qui a écrit : je suis en paix avec Angeline depuis longtemps. Mais pas avec sa mère, apparemment, qu'il a perdu à 12 ans, comme lui nous sommes beaucoup d'orphelins de nos mères, et je crois que ma réponse était digne et sincère, contrairement à son engagement, ici et ailleurs, de jouer un rôle, un rôle de margoulin, pire que Gérard Jean, dans son milieu de salopes, une certaine solitude pousse à l'écriture, et pousse de vieux débris à écrire aux jeunes filles, que nous sommes encore, parfois, ici et là, midinette avait dit Ginette, ou Simone une fois, Macha ne me contredirait pas, quand ce ne sont pas de vieux débris qui ont envie d'exister au travers des autres, ce sont des queutards qui ont envie de savoir si je préfère la dentelle au satin ou l'inverse. Je sais ce que je vais lui dire à Denis pour le réconforter, je me trouvais faible dans le réconfort, je vais lui dire : peu m'importe si tu m'aimes. Je suis toujours là. Tu m'emportes avec toi, moi j'ai le sentiment que je te garderai avec moi. Pendant ton absence. C'est bien de l'amour ça ? Quand on ressent ça ? Ce n'est pas le vulgaire petit attachement, le rapport de dépendance à la con, comme chez les homos, nos amis les sodomites comme disait Paul un soir, que j'ai pu remarquer. J'ai pu remarquer ça d'ailleurs que Paul avait un problème de sodomie, avec les sodomites. Je lui avais rétorqué pour rire, puisque nous étions à cet étage avec lui, que tous les homosexuels n'étaient probablement pas sodomites. Ce à quoi il m'a renvoyé à mon statut de jeune femme de la vie qui ne peut rien comprendre et qui ne comprend rien : bien sûr, sa façon de me renvoyer à ça était déguisée dans une habile plaisanterie de son vignoble, je ne sais pas boire le vin et la lie en même temps. Peut-être devrais-je. Devrais-je balbutier quelques mots d'amour à ces hommes qui ont des têtes trop lourdes à porter, des queues bien raides à surmonter, et des coeurs aussi noirs de monde que le désert de Gobi.

Mais Emile, vous voulez me faire croire que c'est de l'amour que vous ressentez. L'admiration est un mot à utiliser avec précaution, j'aimerais que votre copie soit corrigée, car je n'y trouve pas d'amour. Les mots sont à choisir avec plus de précision. C'est mon point de vue, lorsqu'on aime vraiment quelqu'un, quelqu'un qu'on ne connaît pas. On ne connaît jamais personne ni rien, et nous avançons dans la confusion en essayant de ne pas flinguer ou de se flinguer à la fin. Les religieux ont trouvé la fin, mais vous Emile, vos mots n'ont pas assez de précision. Quand vous parlez de musique sacrée, vous évoquez ces disques qu'on trouve dans le rayon "ambiance" ? Je n'y trouve pas d'amour et je reçois des lettres d'amour, parfois, je reçois un amour qui me va tout à fait. Un homme qui aurait l'âge d'être mon père et que je prends d'ailleurs comme tel, un ami qui pourrait faire office de père, si un jour le mien venait à mourir. Il y  a des choses qu'on ne dit pas à son père, Emile, vous m'entendez j'espère, l'admiration ne bloque pas vos paraboles. Les ondes passent je pense. L'admiration est un mot à utiliser avec prudence. Prudence en sortant le mot. S'il vous plaît Emile. Du tact, de la prudence, souvent j'en manque, avec consicence, science sans conscience n'est que ruine tout court. Pas que de l'âme. Du tact, de la prudence, souvent j'en manque. Emile, qu'est-ce que je dois dire à Denis ? On peut aimer quelqu'un sans être exclusive, c'est très vrai. C'est curieux comme vous dites, parfois, des choses vraies. Qui viennent de vous, et pas d'Edith Piaf, dont vous recopiez les mots qu'elle chantait, elle. Au moins. Les adeptes de citations sont souvent jaloux de ne pas les avoir sorties. Ils font même des blogs de citations, pour se sentir encore plus humble, face aux travaux de génie. A la sueur de ton front, tu... Elle chantait, elle, au moins. Elle chantait en y mettant de sa personne, elle mettait d'elle dans ce qu'elle chantait, c'était pour ça qu'elle était vraiment chanteuse. Elle y allait. On y va. La lune est haute, dans une autre image, pour vous aider à voir où je veux en venir, je suis pas très claire souvent. Je suis très compliquée, veuillez m'excusez pour ça. La lune est haute, on sait qu'on va y passer. Il y a certes la vie éternelle après, tant mieux, ouf, la matière ne sert qu'à ça, finalement. Comme deux pièces d'un puzzle, il va mettre son sexe dans votre sexe et vous allez chanter, d'une certaine manière. Dans le noir c'est bien mieux que dans la lumière, ou alors seulement la lumière naturelle du soleil, par exemple les rayons qui passeraient entre les planches d'une grange construite à l'arrachée. (Il l'avait construite tout seul. MAIS POURQUOI l'avait-il construite seul, sa putain de grange ?) Ou la nuit, vous laissez les stores relevés, les volets ouverts, pour laisser passer cette douce lumière, froide, de la lune. Et là d'accord, mais sinon ce n'est pas la peine d'allumer les lumières pour se voir faire l'amour. Je trouve ça vulgaire, pas délicat, j'aime pas. Je me sens  humaine dans ces cas-là et c'est un véritable supplice que d'avoir la même forme que les autres. Cinq branches, étoile à cinq branches, il est en vous. C'est normal, c'est fait pour ça. Et on s'en fiche de la fascination de Paul pour nos amis les sodomites, qui font avec les moyens qu'ils ont. Après tout. Ils font comme ils peuvent, et l'abattement n'est pas souhaitable dans ces circonstances amoureuses. Ils n'ont pas besoin de Paul pour vivre, quand même. Et là, vous savez, ou pas. Vous savez, un jour, dans cette lumière de lune, vous voyez son visage. Même si dans le vide le visage d'un gorille interrogateur apparaît, il vous regarde. Cela m'est arrivé, je ne dormais pas tout à fait, mais je n'étais pas tout à fait éveillée. J'ai pensé que j'avais une hallucination. J'en ai eu par le passé. Aujourd'hui elles se traduisent par des rêves clairs et détaillés, et par des sentiments, et des choses cocasses, comme le coup du téléphone, je ressens à l'avance qui va appeler. A dix secondes près je ne me trompe pas. Je devrais lui dire ça. Heureusement ce n'est pas fréquent, heureusement je ne suis pas folle. Heureusement je ne suis pas seule. Il va partir aux States et je vais être seule pendant un mois et demi, et c'est dans la brume de lune, Emile, que vous recherchez quelque chose, je porte des dentelles, du satin. Le polyester est moins sexy. Le côton c'est pour les pauvres, je l'ai découvert récemment. L'amour est tellement prématuré, l'admiration ne saurait résister, et je me demande  POURQUOI, MAIS POURQUOI vous ne choisissez pas vos mots avec plus de tenue. Ce n'est pas parce que je vous invite à être vous-même en étant un autre dans mes textes que vous devez me suivre sur ce terrain-là. Ce terrain-là n'est qu'une terre brûlée, faites attention Emile. Vous avez un enfant de cinq ans. Pour ne pas qu'on puisse vous reconnaître, cher Emile, vous avez un autre enfant de douze ans, on va dire pour la littérature. Vous comprenez Emile, à quoi sert l'amour, avec les regards échangés avec l'hôtesse, j'ai bien peur que vous n'avez pas compris à quoi il sert. Je n'ai pas compris comme vous, mais j'ai une bonne longeur d'avance. Vous devriez venir chez moi. M'aider à réconforter Denis. Vous savez, l'homme qui me pénètre pour de vrai, et pas que de cette façon. Je regrette de vous dire ça comme ça, de vous dire la vérité, que vous ne voulez pas voir, sous peine de brûler vos yeux (vous n'avez pas d'ailes, moi j'en ai eu mais j'ai fini par les arracher, elles me gênaient, ça grattait dans le dos quand je dormais dessus, ce n'était pas possible pour faire des rêves corrects), mais vous devriez venir chez moi, et vous mettre entre l'homme qui partage ma couche et moi, et la perle, la coquille, dans le sable de la Méditerranée j'ai enfoui des pages, des pages, et des pages de votre admiration pour mes textes. Dans l'espoir peut-être que la terre allait m'en débarasser. Me débarasser de mon humanité, qui n'est qu'un gimmick, horrible, effroyable, ici. A quoi sert l'amour Emile, vous avez plus d'expérience que moi, c'est la jeune fille qui parle, pour se souvenir de ça, de son inexpérience, de sa frivolité. A quoi sert l'amour, vous devriez être capable, à 34 ans, de comprendre à quoi sert l'amour, et de venir me l'apprendre, me le dire, en commençant par les bons mots, comme disait l'autre. Bon/mauvais Emile on va pas s'en sortir, si on plonge dans cette piscine-là. Emile, vous m'entendez ? Je vous parle. Je vous parle, je ne joue pas du tout un jeu, ni même le jeu, ni même votre jeu, à quoi sert l'amour Emile, c'est une putain de bonne question, un peu légère mais néanmoins nourrissante, intéressante à se poser. A quoi ça sert, d'autant plus qu'elle est posée par VOUS. Donc ça m'intéresse, forcément, mon blog est fait, en priorité, pour des hommes comme vous. Vous devriez pousser vos amis, qui sont comme vous, à me lire encore plus, je pense que je dégusterais leurs silences. J'ai l'habitude de déguster. Bon, alors, vous venez ? M'aider à le réconforter ? Je sais comment le réconforter, aujourd'hui je sais à quoi me sert l'amour, peut-être que demain je vais l'oublier, à quoi ça me sert. L'amour. Aujourd'hui, ça me sert à lui dire que je serai là, en lui, car moi j'ai le sentiment de l'emporter partout avec moi. C'est un sentiment très fort, très réel, certes dénaturé par les mots, mais heureusement on enlève pas sa nature à un être humain. Jusqu'à ce que la chose soit changée, c'est une solide grange qu'il a construite, de ses propres mains. A mains nues, l'amour se fait, les choses se font.

On va se mettre d'accord, Emile, vous venez mais vous restez discret. Vous me baiserez dans les coins, en silence, comme les chats pissent, dans les coins en silence. Je ne présente pas d'image légère et sombre de vous, c'est juste vous qui vous montrez sous un jour sombre et léger. Vous n'y avez pas pensé ? Ce n'est pas toujours les autres, Emile. Vous travaillez dans la mode depuis trop longtemps, vous avez dû oublier que ce n'était pas toujours la faute des autres. Vous ne vous mettrez pas entre lui et moi, entre lui et moi il y a aura un océan dans quelques jours. Et à ce qu'il paraît, cet océan aurait engloutit l'Atlantide.

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