Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
15 octobre 2007

Archange Système

03_18_07_017

C'était drôle alors je riais. Je riais parce que la poissonnerie était ouverte et que j'étais inspectrice. J'inspectais donc, la marchandise, dans les bacs. Des poissons avariés, ça pue. Et j'étais contente parce que j'allais leur foutre une belle trouille. Même si des flashs de lumière, petits, apparaissaient un peu partout dans ce que je voyais. Preuve que nous sommes insuffisants, à l'extrême. Ou preuve que je vois des choses qui n'existent déjà que dans mon esprit. J'inspecte, le mec, il a un peu peur, d'autant plus que c'est d'une saleté chez lui, terrible. Je note. Et pendant que je visite une pièce, je me rends compte qu'ils en nettoient une autre. Alors l'homme me dit : est-ce que je peux vous faire un cunilingus et vous ne me dénoncez pas ? Je lui dis : mais vos produits sont avariés, d'ailleurs je ne comprends même pas comment les gens ne le voient pas. Que vos produits sont pourris. En effet, les gens achetaient malgré les couleurs noirs, marrons, des filets de poisson jaunes et pas à cause d'une quelconque sauce à la moutarde ou au citron. Jaunes à cause de la pourriture. Alors on s'éloigne, et j'écarte les jambes, un homme moche comme vous pouvez vous représenter ce qui est moche pour vous, un type moche pour moi me lèche le sexe. Je ne ressens rien, mais je sens qu'il trifouille. Je riais. Et puis il crache. Il dit : c'est salé. Une après-midi lascive, dans la grange, Antonio me léchait, de force, mais pas tout à fait, et à un moment donné, il me dit : c'est bon c'est salé. Là, dans le rêve, la mocheté me dit : c'est salé, et ça le dégoûte. Good Bye Lénine. Et puis il fait sombre, je ne vois que son visage, c'est assez angoissant, je vois mes jambes et son visage au milieu. Il y a des drames qui se terminent dans le visage d'un homme, c'est assez impressionnant. Encore plus de solitude, encore plus drogue, mais il me lèche, encore plus, encore un peu plus. C'est de ma faute. Je l'ai invité. Je n'ai pas pour habitude d'être surprise d'avoir le Diable chez moi : je lui ai ouvert la porte. Et pas à cause du cuni. Ni du rêve en lui-même. C'est bien au-delà de tout ça, mais je sais, vous ne pouvez pas le voir, parce que ce que vous pouvez  voir, lorsque vous lisez ceci, c'est vos mains. Ce qui est étrange, quand on y pense. Pensez-y, à l'occasion. Je sais que vous pensez à beaucoup de choses, bande d'égarés. Je le repousse et je pars dans un couloir. J'ai un peu honte car je vais le dénoncer mais tout d'un coup, je ne suis plus inspectrice de l'hygiène. Plus du tout. Mon sexe est chaud, et frétille, je ne sais pas pourquoi. Je me rends compte que je rêve et dans le rêve je me dis : Denis doit me caresser. Cela me fait rire. Je sors. Dehors c'est un beau soleil et les arbres sont immenses. Anormalement immenses, en ville c'est étonnant d'avoir des séquoias par exemple. Je me sens bien, je marche dans une forêt. Contrairement à l'autre rêve où je voyais une femme se faire assassiner, la nuit, dans... LA MEME FORET. Je ne me rends plus compte que je rêve. Je marche et de l'autre côté, il y a des immeubles. Et je dois y aller. Un écureuil casse un gland avec une pierre, mais je sais que c'est un automate, ce n'est pas un véritable écureuil. C'est un fait. C'est une douleur. Je suis abattue : rien n'est vrai ici. Rien n'est vrai. Je suis très déçue de ce fait, mais je continue de marcher. Tant pis, il faut continuer de marcher. Dans les aiguilles de pins. Bizarre, il n'y a que des séquoias dans le coin. Je suis étudiante, finalement, en sortant de la forêt. Et je suis encore plus abattue en voyant que c'est Paris. Paris. Ah Paris ! Comme disait Jeff Buckley : manger beaucoup le fromage. Paris. Ah Paris ! Je sais que Denis est sur deux appartements (dans le rêve et dans la réalité). J'ai très peur, je fais une prière (dans le rêve) pour qu'il ne trouve rien, que ça ne convienne pas. J'avance dans la ville et tout me semble agressif, l'odeur, les gens, les gens me regardent tous, et je tourne vite parano. Je me retrouve devant mon ancien lieu de "travail". Et là je pleure à chaudes larmes. Encore, encore, encore, encore, encore, cet endroit. Encore. Mais Denis me téléphone, il me sauve, il me dit : j'ai trouvé un appartement dans le Marais. J'y vais, c'était de l'autre côté de la rue. Je vois à notre fenêtre un drapeau arc-en-ciel, sorte de ralliement pour sodomites. Mais non, notre appartement est à côté. J'ouvre la porte. Le couloir est tellement noir. Et dehors il fait tellement... jour. Clair en fait je voulais dire. Je rentre. Il fait froid. Je monte, l'escalier grince à chaque pas, je m'accroche à la rampe, je commence à croire qu'il va céder sous mes petits pieds. Mais non. J'arrive devant la porte, je sonne. Denis ouvre. Il est beau, ses yeux sont anormalement lumineux, mais il est beau, il respire la pureté. L'appartement est plus clair que le couloir. Et plus chaud. Le soleil rentre. Il me prend contre lui. Il me serre contre lui. Je vois son fils dans une pièce, pendant que Denis me serre contre lui, son fils joue à un jeu, aux Sims 2 et ce qui me trouble c'est que son fils avait deux personnages qui s'étreignaient, au moment même où Denis me serrait dans ses bras. Je sens que ce n'est pas normal. Je me sens mal, quelque chose est... truqué. Je ne le dis pas à Denis, il est tellement heureux. Tellement gonflé à bloc de bonheur. Je suis dans l'incapacité de lui briser son rêve. Même si pour ça il me faudrait dire la vérité. Même au nom de la vérité... Je préfère vivre son mensonge. Je ne sais pas si c'est idiot, je ne sais pas si c'est une preuve d'amour, je ne sais pas si c'est quelque chose de significatif. Son fils éteint l'ordinateur, ce qui me soulage. Il sort. A peine m'a-t-il adressé un regard, mais je m'en fiche, ça m'est égal. Je suis assise dans le canapé rouge. Denis me dit : je faisais la cuisine, en t'attendant. Tu étais où ? J'étais dehors, c'était dur Paris, de traverser Paris. Il sort de la cuisine, avec son saladier fouettant une crème : oui mais je suis là maintenant, ça va mieux aujourd'hui. Je lui dis : oui. Il me demande : tu m'aimes comment ? Je comprends pas. Tu m'aimes autant que moi je t'aime ? C'est un peu niais comme question mais je t'aime de tout mon coeur, oui. Je vois l'horloge sur le mur, elle semble se déplacer légèrement vers la fenêtre. La nuit tombe vite à Paris. L'appartement sombre dans les ténèbres. Mais il allume la lumière. Je me rends compte que je rêve soudain et je me demande si j'ai envie de me réveiller. Il met la table. Il est tout sourire toujours. Il est mon soleil. J'en ai conscience. J'ai conscience de beaucoup de choses, et de surtout celles dont j'ai l'impossibilité de parler, celles qui n'ont pas de mots, comme c'est facile, comme c'est pratique. La lune est haute dans le ciel, la nuit tombe si vite ici, j'ai peur. Très peur, encore, encore, très peur. J'ai très peur mais je vais manger avec lui. En un rien de temps il allume des chandelles. Il pose un coffert noir sur la table. Il dit : tu l'ouvriras à la fin. Je lui dis : mais je ne peux pas je te l'avais dit. Il me regarde droit dans les yeux, son sourire s'efface. Il me demande très doucement, très sérieusement : pourquoi tu ne veux pas te marier avec moi, tu ne m'aimes pas assez ? Je pose mes couverts. Je lui dis : l'amour n'est pas le problème dans cette histoire, tu le sais bien, je te l'ai déjà dit et je te le dirai encore. Parce que je sais que tu en doutes. Il semble soulagé. Son visage retrouve des couleurs joyeuses. A côté, nous entendons des musiques gays affreuses (Fuck me I'm famous). Denis se lève en colère et frappe contre le mur. Ensuite il va se rasseoir. Ils ont arrêté leur musique. Ouf, ouf. Je l'ouvre, déjà, c'est la fin du repas, je ne l'ai pas venue venir. Un énorme diamant lumineux et je me lève, paniquée, comme si je venais de croquer le fruit de la connaissance et je dis : non, je ne peux pas, non, non, ce n'est pas possible, je ne peux pas !

Je me réveille et je me rends compte que je le dis : je ne peux pas ! je ne peux pas ! Denis me regarde en souriant, amusé. Il me serre contre lui, et j'ai envie de lui arracher le visage, de le repousser, de le gifler, mais je me calme, dans ses bras. Son odeur est là, comme les chiots, tu vois, j'ai besoin, ouaf ouaf. J'ai besoin, je jape, finalement. Toutes le femmes et tous les hommes homosexuels japent. Finalement. Surtout les deuxièmes, tout bien réfléchi. Je ne comprends pas... Je ferme les yeux pour parler (étrange et inquiétant). Je lui demande : j'ai parlé dans mon sommeil. Oui. Je t'ai posé des questions et tu répondais, c'était amusant. Figure-toi que j'ai rêvé de quelque chose (c'est très rare lorsqu'il se souvient de ses rêves, pas moi, c'est courant). Je lui demande : tu as fait un rêve homosexuel. Il me regarde, en fronçant les sourcils. Il me dit : pas tout à fait mais... Philippe Saint-André me faisait des propositions indécentes à l'entrée d'un match. Incroyable non. Je lui ai dit : je pensais que tu parlais du Philippe de Bretagne, il nous avait prêté son bateau tu t'en souviens ? Oui. Il me dit : allez, il faut que tu t'allonges, rendors-toi. Quoi ? Je me lève. Je frotte mes yeux. J'ai mal aux yeux. Il me demande : tu as mal aux yeux ? Arrête de te les frotter comme ça, tu vas les irriter encore plus. Avant d'aller me les passer sous l'eau froide, je lui réponds : c'est à cause du diamant que tu m'as offert, sa lumière était trop forte.

bodyparts13

Sans_titre_24

Publicité
Commentaires
Publicité