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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
31 janvier 2007

Les Corps fatigués du Voyage

Klown

MA FILLE,

Je trouve ça honteux de ne pas faire attention aux enfants qui pourraient tomber par hasard sur ton site. Mais on ne peut pas à longueurs de pages étaler des atrocités et penser aux enfants en même temps. Tu viens contre moi ? C'était très dur d'être loin de toi pendant presque deux semaines. C'était très dur. Trop pénible. Je me demandais sans arrêt ce que tu faisais. Rien ? Rien du tout ? A part le ménage ? Comme dirait cette lumière éternelle, Sylvain, le ménache, chez les portugaises. Oui, il y a des gens qui ont des vibrations... Ou Enrice, cette vilaine saucisse. Amateur. De pouvoir. C'était son frère qui me l'avait dit une fois. Une fois en voiture. Mais je m'en étais rendue compte aussi. Tu t'en étais rendue compte. Je trouve ça honteux...Mais tu sais, tu ne peux plus m'échapper maintenant. Maintenant que le désir de fuite est contrôlé en toi. Depuis quelques années déjà, tu te prédestinais à mon coeur, à mes désirs, à mon désir d'être ton homme, ton mari, ton époux. A notre vie ensemble. Je vais me marier avec toi, c'est comme si nous l'avions toujours été. De mon côté des invités, des hommes, des hommes d'affaires, des femmes, leurs femmes, leurs maîtresses, de ton côté des ghoules, des démons, des gargouilles vivantes, des pédophiles. Parce qu'ils sont tous de ton côté. Je le sais, tes lecteurs le savent, tes lecteurs s'en foutent (ça c'est bien vrai, ils le disent d'ailleurs). Mais toi tu ne peux pas t'en foutre, et pas même de moi, seulement de la fuite, du désir de fuite, que tu transcendes souvent, en mettant toute ton énergie dans des phrases bancales. J'aime que tu sois bancale. J'adore ça. On dirait d'un homme bancal, qui marcherait bancal, comme il le parlerait, qu'il a des moeurs douteuses. Voire exotiques. Nick te parlait de cette étrange façon que tu avais de mettre ici et là des touches...Des pincées...Ils t'appellent ma fille, moi je t'appelle mon amante. Ma belle. Ma douce. Mon enfant (non), mais mon bébé (oui). Je ne sais pas te regarder autrement. Combien de parents se sont sentis honteux et mal parce qu'ils avaient eu, à un très court instant, une pensée incestueuse envers leur gosse ? Des tas, Angeline, des tas, arrête de t'en sentir mal. J'ai eu mal aux yeux en voyant les messages de l'artiste. Tu souriais malicieusement, tu es bourrée de malice, je n'aime pas ça. Ce sont tes défauts, je les accepte, mais je n'aime pas ça. J'ai un enfant, j'aurai d'autres enfants avant mes 45 ans (Denis n'écrit jamais quarante-cinq ans en toutes lettres, il a quarante ans). L'ambiance quand tu te déshabilles, je te regarde déjà allongé sur le lit. C'est toujours toujours l'amour entre autres une histoire de coucherie. Intense au début, avec ma femme on s'éclatait. Mais sans qu'elle ose approcher sa bouche de mon sexe. C'était tout sauf profond comme avec toi. L'âme est touchée avec toi. Ce qui me manquait beaucoup avec elle, ça faisait comme un vide. J'allais trouver d'autres femmes avec d'autres bouches qui toléraient qu'on y mette dedans quelque chose comme mon sexe ou approchant. Sur la plage, en vacances, ou en Grèce avec elle. Je n'irai plus jamais en Grèce avec elle, et je veux t'emmener ailleurs, partout. Sortir avec toi, encore, une fois encore, être avec toi encore, la semaine qui vient s'annonce autant chargée, une fois encore, sortir avec toi, être avec toi et manger une crêpe au chocolat avec toi. Regarder ta bouche. Tes  mimiques que j'adore. Tu en as très peu, et tu les caches quand tu ne connais pas la personne qui se trouve en face de toi. Ce qui est une marque de grande noblesse. Tu es extraordinaire dans tous les sens du terme, nue, vêtue, en train de cuisiner ou d'arroser les plantes, ou de peindre. Là, tu es splendide. Avec cette salopette qui te va si bien. Ancienne, jamais lavée, pleine de taches de peinture. Tu t'essuies les mains dessus. Même avant, tes poteries. C'était bien. Je regrette que tu aies décidé de les jeter. Tu aurais dû réfléchir avant. J'adore cette salopette. J'aurais envie de broder dessus pendant des heures au bureau où je m'ennuie pendant de longues heures entre deux réunions stressantes où je dois tenir tête, là encore pendant de longues heures à d'autres murs, mais vivants, où je dois prendre la parole, prendre le pouvoir et m'imposer. Dégager les autres par  la parole. Tu vois ce que je veux dire mon ange ? A notre mariage, il y aura de mon côté des hommes, des hommes d'affaires, des enfants, leurs enfants, leurs mères, les maîtresses, les grands-mères. De ton côté toute la racaille de la terre, les pires pourritures qui violent et torturent des enfants, il y aura des démons aussi, de vrais démons. Et tu seras un peu gênée au début mais tu verras, ça va aller. Je suis triste, ta mère ne verra pas ça. Ma mère non plus. Parfois, les hommes d'affaires ont un jardin secret difficile à déceler, sous les épaisses couches de...d'habitudes...qu'ils ont, au fil des ans, accumulées. Ils imaginent leurs parents, au ciel. Ils pensent : il y a quelque chose d'autre...après. Ils se disent : je n'ai pas à m'en faire. Parfois ils prient en secret, les hommes d'affaires. Tu ne le savais vraiment pas Angeline ? Et bien maintenant tu le sais. Tu le sais très bien maintenant. Ils prient et ils espèrent. Ils espèrent qu'après c'est meilleur. Pourquoi donc ne serait-ce pas meilleur ? Peut-on faire pire ? Est-ce possible ? De ton côté, les désirs de fuite, la salopette, et l'ambiance que tu dégages, puissante, intense, irradiante, solaire. Tu es mon soleil. Ce ne sont pas des mots mièvres dit en l'air. Je ne parle pas en l'air, je n'ai pas l'habitude de dire les choses en l'air. D'un air non concerné. Sauf peut-être au travail. Mais pas en dehors, au dehors je suis moi-même. Je redeviens ton homme. Je te fais l'amour, je te caresse. Je te couvre de baisers. J'essaie de te tirer vers moi, même quand tu dors. Et qu'il arrive parfois que nos deux corps se séparent. Dans le sommeil. C'est comme ça. Je te tire vers moi, ou alors je me déplace, si je ne suis pas trop endormi. Je n'ai pas l'habitude de te faire l'amour avec des lunettes de soleil, mais tu irradies. Quand même. Je caresse très délicatement ton sexe, et je t'embrasse et je te laisse dormir. Sauf si j'ai vraiment envie de toi et que je ne peux pas me retenir. Que je sens mon bas-ventre plein. Que je ne peux pas faire autrement que d'aller vers toi. Je sais, tu dors. C'est te réveiller. Mais dans un couple typique, bancal, banal, je te dirais : tu peux bien faire ça, tu n'as pas de travail. Sur un ton d'animal. Mais nous n'avons pas besoin de deux salaires (à l'époque, Temporel, ça le dégoûtait dès que tu évoquais des questions d'argent, il répondait toujours concerné, l'imbécile). Mais je ne le fais pas, j'ai gardé tout mon tact, celui que j'avais lorsque tu m'attendais à l'hôtel...Pour une autre petite conversation...Entre deux baisers passionnés...Entre deux caresses bien attentionnées...Tu sais, je te vois bien, si un jour je décède, je te vois bien partir vivre dans le fin fond des bois, toute seule, pour éviter de te faire du mal et de faire du mal. Tu trouverais à redire aux arbres. Il y a des coeurs purs qui font le mal, on ne sait pas pourquoi Angeline. Je pense, mais c'est mon avis, que tu es un coeur tellement pur que tu ne le supportes pas. Pourquoi tous ces hommes seraient venus vers toi en te balançant des mots tels que : tu es sublime, tu es extraordinaire, tu es incroyable comme jeune femme. Pourquoi ? Parce qu'ils étaient attirés. Par ta pureté qu'à l'époque tu étais dans l'incapacité de cacher. On voyait ça dans tes yeux, comme lorsqu'on partait en voyage, enfant, ça me faisait le même effet. Une année, j'étais allé au Tholy, passer des jours en colonie de vacances, c'était super. Je m'en souviens encore. C'était là-bas, enfant, la première fois, que j'ai fait un bisou sur la bouche d'une fille et aussi sur celle d'un garçon. C'était la première fois et la dernière aussi. Dire que quelques années plus tard, tu allais naître à Gérardmer. Pas loin de ce trou perdu qu'on appelle Le Tholy. C'est incroyable tout de même. Comme lorsque je mets la main sur ton ventre. Pour vous protéger. Et comme je te regarde évoluer, devenir ce que tu n'aurais jamais dû quitter (si ça n'a pas de sens ce que je te dis, Angeline, dis-le moi, je sais que tu me le diras, j'ai confiance en toi). Comme toi, tu as confiance en moi. Même si tu m'imagines me faire sucer dans des chambres d'hôtel par d'autres bouches que la tienne. Ce n'est pas le cas. On est très sexe, depuis qu'on est ensemble (j'aime cette phrase, pas toi). Tu crois que ça va s'arrêter un jour ? Oui, je sais. Tout passe. Mais tu crois que ça va s'arrêter un jour ? Je caresse ton ventre et espère y voir mon visage, prendre forme, je ne sais pas pourquoi je te dis ça. J'ai des mouvements de grande nostalgie qui m'exaltent. Je ne sais pas comment t'expliquer. Ils me rendent heureux auprès de toi. Quand je caresse ton ventre et que j'y vois mon visage.

J8

Ange4587332010919822

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Commentaires
A
Euh...si, j'écoute tout le monde.
A
Tiens, t'as encore reçu un mail d'un abonné de télérama (mort de rire)<br /> Y'en a qui n'ont vraiment que ça à faire que de cracher sur les autres hein miss... T'inquiètes pas vas, les écoutes même pas...
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