Bonjour à toi
Que voulez-vous me donner, et moi je vous le livrerai ?
Judas Iscariote
Bonjour à toi, cher Artiste. Toutes tes lignes étaient bouleversantes. Au point que je te dise bonjour à toi. Bonjour à toi Denis. Bonjour à toi Lionel. Bonjour à toi maman. Bonjour à toi papa. Bonjour à toi Thomas, bonjour à ta femme. Bonjour à toi l'Afrique. Dis bonjour pour moi à l'Amérique. A Frédéric. Qui devrait aller en Californie. Rencontrer des filles aux gros seins sur la plage. Tu diras pour moi aux requins au large des côtes de la Californie. Bonjour. Bonjour à toi Lucie. Bonjour à tes occupations. Bonjour à tes destinations. Toutes cahoteuses, je ne le souhaitais pas. Bonjour à toi, Jean-Luc. Bonjour à ton patron le Grand Duc. Bonjour à ta femme. A ta maîtresse et à son âme. Bonjour à toi au point que je ne sache plus te regarder. Passer. Bonjour à ton marbre. Bonjour, dis-moi comment est le soleil vu sous cet angle. Bonjour à toi Franck. Bonjour à toi Olivier. Bonjour à toi Anne. L'orgasme te secoue encore ? As-tu des vertiges en souhaitant subir un orgasme ? Combien de femmes ne connaissent pas l'orgasme à part Marie ? Bonjour à l'homme qui te donne des orgasmes. Toutes mes félicitations pour votre utilité en ce bas monde. Bonjour à toi Bernard. Bonjour à toi Pascal. Bonjour à toi Elisabeta. Bonjour à toi Fabrice. Bonjour à toi Jean-Marc. Ton garage tient le choc ? Tu es toujours infidèle avec ton homme ? Comment il se prénommait déjà ? Il avait un prénom de poisson sportif. Espadon, Truite, Dorade. Bonjour à toi L'Enfant de Denis. Bonjour à ton livre préféré, Le Petit Prince. Bonjour à ton film d'animation préféré, Le Monde de Némo. A ton âge, je fréquentais déjà les films d'horreur. Donc chapeau. Bonjour à toi quand tu te lèves. Tes petits yeux. Même si je n'ai pas le droit. Même si je suis sombre parfois. En regardant ta porte. Surtout quand tu n'es pas là. Bonjour à la peur que j'ai eu au tout début. Bonjour à toi Raphaël. Bonjour à toi Barbara. J'espère que votre maman et que votre papa vous apprennent à mieux vous tenir au lieu de vous écraser avec leur misère. Bonjour à toi Jean-Claude. Bonjour à toi Temporel. A tous les intellectuels. Bonjour à tes commentaires comiques. Je n'ignore plus que tu es comique. Bonjour à toi Thierry. Ainsi qu'à ton amie. Bonjour à toi Antonio. Vu sous cet angle, comment brille le soleil ? Tu pourrais me le dire ? Attends je vais sortir mon guéridon. Attends je vais chercher mes dernières questions. Bonjour à toi Christine. Et à tes anciens problèmes de seins. Bonjour à ta fille Muriel. Bonjour à toi Catherine. Bonjour à toi Alice. Tu me manques tellement aujourd'hui. Sous ton marbre est-ce qu'on voit mieux briller la lune ? En même temps on n'est pas obligé de plier la nuque. Ni même d'écrire. Quand on est mort, on a plus la notion du temps. Bonjour à la lune, à tous les ovnis tous les jours, qui la parcourent avant d'aller parcourir la terre. Bonjour à toi Susan. Bonjour à toutes tes copines. Bonjour à toi Mike. Bonjour à toi Nick. Bonjour à toi Marianne. Bonjour à toi mon sang, bonjour à toi ma musique, bonjour à toi mon ciel nuageux. Avec cette neige qui reste. Bonjour à toi Alexandre Toussaint. Bonjour à tous les avocats qui plaideront ma cause un jour (par pure prétention, je dois me le souhaiter...peut-être). Bonjour à Sarah, c'était vraiment difficile de ne pas la suivre à l'église. Tu te rends compte, espèce de salope, que tu ne baisais plus avec ton mari ? Et que ton mari se soulageait les testicules sur le pauvre corps pantelant de sa nièce ? Espèce de salope, bonjour à toi quand même. Espèce de merde, c'est toi que j'aurais dû crever en fait. On peut régler cette question, l'été prochain je n'ai rien à faire. A part dépenser une partie de ma haine envers toi et mon fric à...Bonjour à toi Dieu le Père dans le Ciel. Bonjour à toi Jéhovah, bonjour à toi Adras, bonjour à toi Charles. Bonjour à ta Pyramide. Bonjour à toi voisin. Bonjour à ta voisine, bonjour à toi, banquier. Bonjour à ton ciel. Bonjour à tes bourses. Bonjour à toi Daniel. Bonjour à toi, Sophie. Bonjour à toi Marie, bonjour à toi Bruno. Bonjour à toi Bélial. Bonjour à toi Paul. Bonjour à ton goût pour la bisexualité. Bonjour à tes beaux yeux, bonjour à tes livres de chevet. Bonjour à toi Richard. Tes commentaires qui me vont droit au coeur. Bonjour à toi Karine. Bonjour à toutes les filles de province, avec la face populaire. Car j'adore. Je l'ai peut-être. Bonjour à ta musique, bonjour à ton sang, bonjour à ta façon de respirer. Bonjour à ta mère de ma part. Bonjour à toi Edgar. Sous ton marbre, ou d'en dessous ton urne comme pour aller voter mais sans fente pour passer les bulletins, comment vois-tu briller (en noir) la femme que je suis devenue ? Bonjour à toi Danièla. Moi ce que j'aimais chez toi. C'était que fille ou garçon, on pouvait y mettre les doigts. Et ça, c'était plutôt cool. Bonjour à toi Seigneur des Mouches, bonjour à tous les gothiques, bonjour à toutes les affreuses fées. Qui se croient poudrées. De partout. De poudre blanche. Suivez mon regard, regardez son nez. Elle devait être mannequin ou quelque chose comme ça. Une fois j'ai croisé un mannequin célèbre mais elle ne l'est plus aujourd'hui. A force de se poudrer. Le visage et le nez. Bonjour à tous les enfants qui sucent ou qui ont sucé la queue d'un homme qui leur est proche. Bonjour à toutes ces queues qui ne portent rien au bout, sauf peut-être des coeurs. Bonjour à toi Joseph. Bonjour à tes ânes. Bonjour à toi Mohammed. Bonjour à ta barbe si sensuelle. Bonjour à toi cher futur client. Bonjour à ton désir que tu peux te procurer dans un distributeur de billets. Je te félicite. Bonjour à ton absence de honte. Bonjour à tes démangeaisons. Bonjour à mon courage. A ta femme. Dis-lui bonjour pour voir. Ce que ça pourrait te faire. Des frissons dans l'épine, tu courberas alors l'échine. Tu t'en vas la queue entre les jambes. Bonjour à toi Onan. Bonjour au Soleil Levant, bonjour à la Cosa Nostra, bonjour à toutes les tâches de naissance qui ne se voient pas. Bonjour à toi Marc. Bonjour à toi Patrice. Bonjour à toi Sugar. Bonjour à toi David. Bonjour à toi Renée, bonjour à toute ta famille en Espagne. Bonjour à la statue de mon père à Madrid. Tu connais ? Bonjour à tous les océans. Bonjour à toi soleil couchant. Bonjour à toi Jupiter. Bonjour à toi Armand. Bonjour à tes jardins. Bonjour à ton coeur bien veilli. Mais fort. Bonjour à tes mains. Bonjour aux taches de vieillesse qui sont apparues dessus il y a peu de temps. Bonjour à toi tante Amélia. Bonjour à ton absence de dents, bonjour à ton odeur repoussante, bonjour à ton ancien taudis portugais, bonjour à tes enfants, tous des drogués. Dont Paul, qui vire Pédé. Et ça, c'est quand même, de nos jours, en l'an 2007 de notre ère, totalement inacceptable, il faut évoluer quand même, je ne sais pas trop. Disait quelqu'un tout à l'heure, faut évoluer on est en l'an 2000 quand même. Ben oui. Faut évoluer. Tu veux une évolution ? Quand même. Bonjour à tous les pianistes, à toutes les femmes qu'ils baisent après leurs concerts, bonjour à tous les toucheurs, les petits gratteurs de guitare, bonjour à tous les drogués de semoule, Philippe, Arnaud, Sylvain, Pietr, etc. Que des gens, des hommes comme ça. Bonjour à tous les groupes pour grands-mères, bonjour aux femmes de l'enfer, bonjour à ta façon de me dire au revoir. Bonjour à toi Samuel. Bonjour à toi Lévy, salut à toi Sylvie, bonjour à toi Strauss, bonjour à toi Nathalie, bonjour à toi Rose. Bonjour à toi Bernard, bonjour à toi le Prince, bonjour à toi et à ton absence de regrets. Bonjour à ta jambe folle Yves. Bonjour à ton coeur, Myra. Bonjour au firmament, bonjour aux cyclones, bonjour à ton amputation de la jambe. Bonjour l'angoisse. Bonjour à toi Linda. Bonjour à ton père ainsi qu'à ta mère. Même si elle était lesbienne. Bonjour à toi, le matin. Bonjour à toi petit chat. Bonjour à tous les militaires en Irak. Et même ailleurs pendant que j'y suis. Qui meurent ou qui violent des femmes de l'Irak, le soleil noir, elles n'attendent que ça peut-être, sur la photo, à l'instant T de la photo elle m'a l'air plus que consentante cette salope. Bonjour, qu'en penses-tu ? Même si quelques soldats américains ont vraiment violé des femmes. Même si les balles déchirent les entrailles des adultes et des enfants pour que je puisse les regarder en photo ensuite. Presque avec délectations. Pourquoi pas. Bonjour à toi le Loup. Bonjour à toi Serpent. Bonjour aux abeilles, à Simone Veil, bonjour à tous les féministes, à tous les machistes, bonjour au Ku Klux Klan, bonjour à l'Otan, bonjour à toi Max, sans qui je n'aurais jamais pu comprendre comment on peut sucer un mec avec une tronche aussi horrible, bonjour à toi Patrick, bonjour à toi Dominique, bonjour à toi Hélène, bonjour à toi Gilles, bonjour à ta casquette qui ne tombait pas assez bas, bonjour à la neige, bonjour à Lièges, bonjour à tous les juifs, bonjour à toi Denis. Reviens pas trop tard. Ici il neige. Et par chez toi ? Il fait froid ? Tu te sentais mal ? Il y avait eu comme un froid. Bonjour à toi. Bonjour à tes mains. Bonjour à la saveur de ta peau, je constate juste qu'elle me manque terriblement, comme ma mère pourrait me manquer, même si avec elle, il n'y a plus de retour possible. Et comme mon père à Madrid, il me fallait regarder le ciel avec colère. Bonjour à ta voix. Bonjour à ta façon de me regarder. Bonjour à ton amour. Pour moi. Je devrais t'en remercier, les Vierges folles et les Vierges sages, peut-être sur une cathédrale. Tu es franc, tu es maçon, laisse-moi deviner, tu es...gynécologue. Des filles avec du sang qui dégoulinent de leurs mains. On ne voit que ça. On ne peut pas voir tout. On ne voit que ça (ce n'est pas vrai), et ça nous fait plaisir. Le plaisir de dire : bonjour. Bonjour à toi Michel, bonjour à toi George. Bonjour à toi Francis. Bonjour à toi Jérôme. Bonjour à ton look de casseur, j'adorais ça. J'adorais ta bite aussi, mais tu étais quand même ma salope (c'est laid chez un homme, c'est pareil chez une femme). Quand je pense que j'étais dans tes bras, quand je pense que tu ne voyais même pas. Que j'avais baisé avec beaucoup de gens la journée. Que certains soirs j'étais fatiguée. Qu'il ne fallait pas venir me demander. Des caresses forcément interdites. Même si rien n'est interdit. Rien du tout, je suis bien placée pour le dire. Bonjour à toi Barbatos. Bonjour à toi Amos. Bonjour à toi Bael. A la tombe de mon ex-mari et à toutes les lectrices de Elle. Qui ont bien du courage. Bonjour à toi Daniel, bonjour à ta famille. Bonjour à toi Claude. Bonjour à toi Josiane. Bonjour à tes industries, bonjour à ton soigneur, bonjour à tes chiens. Bonjour à ton larbin. Bonjour à toi Jacques. Bonjour à toi Francis. Bonjour à toi Géraldine. Bonjour au tube de vaseline, à cette robe de mariée en vitrine. Bonjour à toi Antonio. Comment ça va ? Tu n'as que la peau sur les os ? Tu as maigri ? Oui. Je sais pourquoi. Comment vois-t-on briller le soleil vu sous cet angle ? Comment dit-on bonjour bonsoir lorsqu'on est constamment à l'horizontale ? Comment tu fais pour te doucher, te raser, te supporter, la tension de la vie, la tension de la vie dans le corps, cette gravité, même tout jeune, tu l'avais, c'était inquiétant quand même ? Tu étais attiré par la terre, tu entendais en toi le bébé pleurer, tu ne savais pas qu'il ne fallait pas se déchirer les chairs, tu ne savais pas que c'était du vin dans tes veines. Oui je sais, c'est illisible, mais ce qui est lisible est plus compréhensible ? J'en doute. Bonsoir, euh, bonjour à toi quand même. A. Ton prénom commence par un A, comme Armand, Alexandra, Alice ou Amandine. On ne sait pas trop à la fin. A la fin ce qui se passe en toi, à la toute fin de toi. A la toute fin de toi. Bonjour à toi Christophe. Bonjour à toi Camille. Bonjour à toi Elodie. Bonjour à toi Fanny. Bonjour à toi Pierre-Yves. Bonjour à toi Robert. Bonjour à toi Julia. Bonjour à toi Nicholas. Bonjour à toi Franck. Bonjour à toi Solange. Bonjour à ton fils. Bonjour à tes vices. Bonjour à toi Paulette. Bonjour à toi Juliette. Bonjour à toi Emmanuel. Bonjour à toi Gabrielle. Bonjour à toi Lucette. Bonjour à toi sucette. Comme je l'ai fait à Denis, et que je l'aimais vraiment, et que c'était bon et qu'il voulait m'embrasser en même temps mais ce n'était pas possible, même si je ne jouais pas du tout, je n'ai pas du tout l'impression ou l'envie ou le fantasme de croire qu'il s'agit là d'un biberon, non, c'est bien son sexe que je mets dans ma bouche. Et seulement dans la bouche et seulement dans la mienne. Et je sais pourquoi. Je le mets en sachant pourquoi, tout le monde ne pourrait pas en écrire autant. Bien sûr (Euh, comme ça). Bonjour à toi Paolo. Bonjour à toi Mosquito. Bonjour à toi Germaine. Bonjour à toi Andréa. Bonjour à toi Hervé. Bonjour à toi L'Etoile du Nord. Bonjour à toi Lucifer. Bonjour à ces meutes de chiens au Portugal que je regardais souvent passer devant la maison de nos vacances. Tu sais, la grande maison blanche. Qui surplombe la vallée, encore aujourd'hui. Même si mon oncle est mort, il n'y a plus que ma tante dedans. Bonjour à cette grande maison blanche, à cette vallée. Dans laquelle la nuit on voyait les foyers des pyromanes. Bonjour à ces pyromanes. Bonjour à ces meutes de chiens sales, abandonnés, qui se déplaçaient toujours en groupe et qui n'attaquaient pas les gens, contrairement aux loups, bien que les loups sont souvent peureux lorsque la faim ne leur brûle pas les entrailles comme un coup de tisonnier. Bonjour à ces loups qui n'attaquent que très rarement les hommes et qu'on pouvait parfois rencontrer dans la forêt, au Portugal. Près de la maison blanche. Bonjour à ces hommes de ma famille, qui faisaient du vin à l'ancienne. Bonjour à leurs femmes qui attendaient parfois de longues heures, à l'ombre, à discuter pendant que leurs vêtements séchaient, de choses et d'autres, à discuter de rien. Bonjour à ce soleil mauvais qu'on ne pouvait jamais regarder bien en face. Bonjour à ces anciens pavés recouverts de goudron, bonjour au poissonnier qui ramenaient des truites, bonjour aux vaches trop grasses qui passaient par là, juste après les meutes de chiens. Bonjour à ces meutes de chiens, très organisées, dans lesquelles toujours un chien prenait la place de chef et dirigeait les autres qui avaient besoin d'être dirigés. Parfois, pour manger, ils tuaient un mouton ou une brebis. On pouvait les voir parfois jouer dans les collines, ensemble, faire les fous, faire semblant de se battre, de se mordre. Ils ne nous attaquaient pas. On pouvait s'en approcher mais on ne le faisait pas, on savait qu'ils étaient sales et probablement pleins de puces. Bonjour à ces collines qui accueillaient ces chiens abandonnés et errants, sales. Bonjour à ce soleil qu'on ne peut pas voir de la même façon allongé ou debout. Bonjour à ses rayons, de la lune aussi on peut le voir (je crois pas, je ne sais plus). Comme les visages qu'on regarde en passant, on leur dit bonjour tôt le matin, et bonsoir tard le soir, pour entrer dans la nuit ou faire sortir le jour de soi, comme tous les hommes de base, toutes les jeunes femmes qui écrivent ont besoin de sortir quelque chose d'elles, et que ce quelque chose tombe bien dans la face de celui qui est en face, qui fait semblant, au minimum, d'écouter. Car de mon rictus de mort, je te dis bonjour à toi, bien en face, les yeux dans ta lumière mauvaise, cher soleil d'Irak ou d'ailleurs.
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F35%2F07%2F19730%2F133007424_o.jpg)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F94%2F56%2F19730%2F132609890_o.jpg)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F80%2F00%2F19730%2F43020712_o.jpg)
/https%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F04%2F21%2F19730%2F38908401_o.jpg)