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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
11 mars 2006

Regarde-toi sans moi

sky_of_texas

Tu devrais te regarder, toi sans moi. Tu devrais lui dire ça, au lieu de te morfondre. Bon, tout passe, mais tu te morfonds, bien sûr, je sais. Tu l'aimais. Allez viens, faisons ce que font les êtres humains bafoués : buvons. De la goulotte. A la glotte. Allez. Tu imiteras le bon franchouillard qui n'est pas raciste mais qui trouve quand même que les étrangers, ben, ils bouffent tout ce que nos grands-mères et nos grands-pères ont construit ici. C'est légitime, l'appartenance, le droit du sol, le droit du sang, tu es pour quoi ? Pourquoi ? Tu devrais lui dire : regarde moi sans toi. Euh non, tu devrais lui balancer : regarde toi sans moi. Et bien c'est pathétique. Tu devrais lui dire ça. Tu devrais embrasser un autre mec devant lui et lui montrer que tu t'en fous, que le Seigneur il s'en fout, que l'Amérique elle s'en fout aussi. On devrait aller danser, comment ça s'appelle, dans les mariages ça fait fureur, on danse sur le côté, tous en groupe, mais on ne touche pas les autres, ça fait très western, je ne sais plus. Cela me reviendra. On ira danser ça, saoul, on n'est pas pour le flamenco, ton cinéma tango. Tu devrais te regarder sans lui, tu es plus beau. C'était un Curé. On ne peut pas faire confiance à, je me cite moi-même : "ce genre de personnes". A la limite, on dit, enfin certains disent "ce genre de personnes" en parlant des arabes ou des juifs. C'est vrai que la France est un pays d'assistés. Je connais une femme elle est jalouse. Elle voudrait qu'on lui retire ses enfants, comme à une autre à qui on a fait ça et qui touche des allocations depuis. Elle en parle souvent, cette femme, de l'autre à qui on a enlevé ses enfants. Et la première femme elle est jalouse donc. Jean, tu vois de quoi je parle. Oui, pathétique, les Curés, les enculés, comme qui ? Comme le foot, ce matin, on m'a montré une page, le danger vient de derrière. Le rire était franchouillard, on est en France bordel. Ils sont cohérents en plus. Mais peut-être se fient-ils trop aux apparences, en attendant on ne fréquente pas des imbéciles pour devenir intelligent, Jean. Ils veulent pas aller en vacances sur Neptune. Ce n'est pas encore possible, ils en parlaient comme si ça ne le serait jamais. On fait de la vie ce qu'on veut, tout est possible, mais tout n'est pas avantageux. Jean, je devrais te sucer mais ça me dégoûte rien qu'à l'idée. Ce n'est pas amusant mon humour qui sent la pisse, je sais. Mais j'y trouve quelque chose. Un lecteur intelligent pourrait y trouver autre chose. Que la pisse. Non pas ça. Encore autre chose. Comme : aller en vacances à Neptune, c'est normal, tout le monde ne pourra pas y aller, il y aura, ce qu'on appelle, une sélection naturelle qui se fera, comme dans le milieu des finances, du commerce, impitoyable, les femmes gagnent moins que les hommes, c'est normal elles font des enfants, elles ne sont pas fiables. Nous on n'aura jamais d'enfants, et je ne suis pas matcho, disait le jeune homme. Il faut dire ce qui est, disait le matcho, non il ne l'était pas. Et une femme au pouvoir j'ai dit. Exprès. J'ai dit Ségolène. Mais je m'en fous, tu vois Jean, j'aurais pu dire quelqu'un d'autre, je m'en fiche, je ne vais pas voter, je trouve ça insultant d'aller voter pour mon égo, je vote pour moi (je plaisante). Si je continue de plaisanter comme ça, on va finir par croire que je suis la seule à rire à mes plaisanteries, un peu comme Laurent Ruquier, sympathique mais quand même avec un problème de dos qu'on a envie de soigner à chaque fois qu'on le croisait à...Hum. Bref. Ségolène, j'ai dit. Et là, tollé général, oh non, tu parles. Tu parles. Il se cachait derrière les statistiques, souvent l'argument de ceux qui ne s'engagent pas eux-mêmes à cent pour cent dans ce qu'ils disent. De quelles statistiques tu parles ? Même une femme, plus toute jeune c'est vrai mais franchement à la masse, une vieille qui sait comment la terre fait sa révolution en vingt-quatre heures puisque ce serait elle qui l'aurait mise en route (si on l'écoutait) disait : ah ben non hein, il faut un homme pour diriger le pays, pas une femme...Elle avait l'image enfarinée de la femme soumise. Il faut dire ce qui est. Les femmes ne sont pas fiables, pour le système des entreprises. Peut-être que c'est le système des entreprises qui n'est pas fiable pour l'être humain en général, en tout cas pour les êtres humains qui sont comme moi. Je ne sais pas. N'ayons pas peur des mots. Je ne suis pas tout à fait certaines qu'ils entendent vraiment ce qu'ils disent parfois, moi qui fait la différence entre tuer et ne pas tuer quelqu'un. Il faut dire ce qui est. Bien sûr. La fuite en avant n'est rien. Tu parles. Comme ces deux hommes mariés, qui disaient : ce qui est dur, après une séparation, c'est le temps de t'habituer seul, tu parles, j'en connais un, on lui balance le prénom de son ex, il pleure à moitié de bonheur et de tristesse (c'est beau de voir un homme vaciller à cet âge), c'est pour ça que je lui en parle souvent, ça me fait rire. N'est-ce pas Jean. C'était un Curé et il n'avait pas le Sida, ce qui aurait été vraiment glauque et aurait rendu ce blog trash, à force de l'évoquer. Pourtant, ça serait une combinaison logique, Curé+Sida=Enfer Trash. J'ai beaucoup de peine pour toi, je suis avec toi, si je pouvais prendre ta peine, je la prendrais toute, j'en prends un morceau, mais je ne peux pas trop, amoureuse, c'est pas le mot, je tombe, attachée, attachée amoureusement, on va dire, à l'autre bonne femme-là, qui est très gentille, trop peut-être, et puis ça va, elle n'a pas trop l'esprit communautaire, marque des grands hommes qui sentent la merde. C'est bien qu'elle ne veuille pas m'imposer ce monde de lesbiennes, ce L World (pitoyable série), qui m'horripile au plus haut point, comme d'ailleurs les meetings de Jean-Marie Le Pen (mais ça n'a rien à voir), les boîtes à gay, les boîtes à caca aux soirées chaudes derrière la porte (ce monde n'est pas le bon pour ton innocence, baby), les petites paroles de Bayroux (quelqu'un s'intéresse à l'orthographe de son nom ?), c'est bien qu'elle ne veuille pas faire de moi quelqu'un qui sera cohérent dans un groupe, comme cet homme qui voudrait avoir les emplois que prennent les femmes (c'est lui qui le disait), et que depuis cette époque ça merdait, les femmes voulant toutes faire mieux que les hommes, d'après lui (d'après lui oui). Et il disait ça avec un sérieux et un aplomb qui aurait même indisposé Hitler sur ses théories raciales. Donc à travail égal, les femmes ne devraient pas être payées d'une manière égale aux hommes, le même travail, comme les hommes, car un jour elles auraient des enfants, ce qui est pas bon pour l'entreprise (mais l'entreprise, c'est pas bon pour votre tête tous les jours, la preuve, vous n'entendez que trop bien ce que vous dites et c'est la queue entre les jambes que souvent le social il s'en tire). En plus elles prenaient les postes des hommes d'après lui. En plus des étrangers. Quand on me dit que ce que j'écris, c'est toujours la guerre des sexes, laissez-moi rigoler, la guerre des sexes, vous avez la guerre contre vous-mêmes, messieurs, à gagner, avant de perdre la guerre des sexes, on pourrait gagner la paix de tous, mais moi je veux aller boire un coup (viens boire un coup) avec Jean, lui au moins il sait boire, pour un Français moyen, qui vient de Normandie, c'est chose rare, il faut le féliciter, ils sont peu, il faut dire ce qui est. Ce qui était aussi. Ce qui n'est plus. Des fois, Gisèle, j'ai mal au coeur. Pourquoi ? Parce que j'ai mis trop de choses dedans. Il n'était pas assez gros ? Je sais pas. Même avec de l'amour je ne vais pas pouvoir tenir longtemps, j'ai envisagé de me pendre, chose pas très usuelle chez les femmes, mais comme je veux faire comme les hommes...J'ai le sens de la compétition, ahah. Attention, je ne dis pas ça sur un mode tragique, c'est juste que je ne...que la façon dont vous faites le monde, dehors, ça ne m'intéresse pas, c'est bas, c'est sale ça pue, c'est poilu, partout, et c'est grossier, j'aime pas, c'est pas mon trip. Donc j'avais envisagé de me pendre, pendant deux heures, j'ai regardé ce grand velux mais j'ai déjà le vertige au bout d'un mètre sur une échelle, comment monter cette corde là-haut ? Je sens que je ne vais pas tenir longtemps, même avec de l'amour, c'est comme un disque dur overbooké (je sais pas si ça s'écrit comme ça et puis c'est pas le mot que je voulais dire). Je voulais dire autre chose à la place, Gisèle. J'ai abandonné mon projet de me pendre, parce que ça t'aurait fait de la peine et puis à ma famille, on ne peut pas ne pas penser à ceux qui vous aiment. Leur faire ça. Et puis se faire ça à soi-même. Quand même. Mais j'étais sérieuse, j'en avais marre, je trouvais que c'était pauvre, ce que la société proposait et qu'elle le savait mais qu'elle jouait l'innocente, comme si elle n'avait pas vu. Le style faux-cul. Au fait, pourquoi tes amies t'appellent Gigi ? Et puis cette Fanny (j'ai dû changer le prénom en urgence ici), ton ex, qui est ton amie, qui t'a dit que j'étais plus que potable, euh, franchement, avec sa tête de lesbienne, elle serait pas un peu goudoue sur les bords ? Attention parce que j'aime pas ce sectarisme de la sexualité, quand je regarde le drapeau gay, je trouve ça débile et pitoyable, un drapeau pour une forme de sexualité, bientôt on fera un drapeau pour les vieux qui meurent à mon hôpital, et un drapeau pour les handicapés, victimes d'handiphobie, notamment dans ma bouche, j'adore inventer de nouveaux mots. Un pays, une terre, une sexualité, l'appartenance, je me sens appartenir à personne, pas même à Antonio, contrairement à ce qu'il me disait récemment, revenant d'outre-tombe par mon intermédiaire. Il est allé dans l'abattoir, c'est pas du joli joli. Il faut dire ce qui est. Regarde, toi, Jean, sans lui. C'est pas si mal que ça. On ne peut pas faire confiance à un Curé ou à un homme de Dieu. Ils sont le Diable incarnés. Le mensonge proféré. Ils se masturbent de l'autre côté du confessionnal pendant que...Même qu'un coup, la jeune fille, elle lui a tenu la bite, à Dieu. Euh, à ce Saint Homme de Dieu. De l'autre côté. Quoi ? Bien sûr que si j'ai le droit de dire ce que je veux, je n'insulte personne et Dieu n'a pas besoin d'être défendu : c'est Dieu. Avec vos armes, avec vos idées, avec vos gestes, avec cet air étrange qui rentre dans vos poumons. Il faut dire ce qui est. Les femmes ne devraient pas vouloir être comme les hommes, certaines c'est vrai ne se rendent pas compte qu'être un homme (moi qui suis un homme pour certains) c'est pas si terrible que ça, et on est possédé, par le pouvoir ainsi que le pouvoir de la queue (il faut voir comme le Coron il se marre, il pose une brique, et une autre, c'est son métier de petit terroriste, il a hérité ça d'Adam et Eve). Et puis tous les quatre jours, on arrive à tuer sa propre femme en la cognant, vraiment c'est compliqué d'être un homme de nos jours. Pauvres choux. Cela en fait des assassins moins malins que moi, puisqu'ils se font attraper pour les statistiques. Si j'étais toi Jean, je ne serais pas aussi triste. Tu imagines la solitude de certains, il est bien là, quelque part, à t'attendre, cet inconnu qui te retournera la tête, qui te refera un coeur, tout nouveau, une nouvelle pompe, qui pourrait ne jamais s'arrêter, si nous l'avions voulu, mais personne ne l'a voulu vraiment, personne, personne, personne, personne, personne, personne sauf moi, qui voudrait la mort, parce que c'est la mode, parce que c'est beau, à force d'être moche, certainement, à force. La non-habitude par excellence. Tu as pris l'habitude, ton réveil. Pour te rappeller à quelle communauté tu appartiens, tu es une femme, tu le resteras jusqu'à la fin de la journée et même au-delà. Moi qui suis un homme (pour certains), je peux vous dire que me faire passer pour une femme, ça m'a appris à quel point on leur manque de respect d'une manière générale. Mais moi qui suis une femme, je peux vous dire qu'il a raison l'autre dans la phrase précédente. Moi je n'ai jamais voulu être l'égal de l'homme, l'égalité n'existe pas dans un monde imparfait, c'est logique, tout est possible, mais les bonnes choses ne sont pas mises en avant. J'ai juste vaguement demandé une ou deux mille fois un peu de respect, notamment de mon corps. Et encore, non, je ne l'ai même pas demandé verbalement, même pas. On aurait dû me l'offrir, oui. C'est tout. Du respect. Et le respect, on devrait même pas le demander. On devrait l'avoir, comme un cadeaux du style : tiens mon amour, des fleurs, sans raison, parce que je t'aime, c'est mon cadeau. Tiens mon amour c'est un cadeau que je te fais sans raison. Sans raison apparente. Cela me tue. Tous les jours. Mais c'est devenu une faveur et plus un cadeau, même pour moi, hélas. Moi j'ai l'âme de quelqu'un qui peut aller sur Neptune, qu'est-ce que tu en penses ? Tu penses que c'est du cinéma ? Tu ferais mieux de retourner faire ta dame pipi, ton âme est une dame-pipi, légitime et noble. Ce respect qu'on devrait avoir, tous, du corps, lorsqu'on ne veut pas faire de son corps des folies dans un confessionnal, dans une grange, dans les rochers avec les serpents autour, bref. Bref, bref bref (soupir soupir soupir). Et moi je laisse les autres faire ce qu'ils veulent après tout. Après tout. Je ne leur impose pas : homme va travailler, toi qui aime le foot et la bière et le bleu. Mais j'ai l'âme de quelqu'un qui pourrait aller plus loin que Neptune, un peu toc toc, comme dit la souillon du terroir d'en face. La non-habitude par excellence, Jean. D'autres Curés t'attendent. Ils aiment beaucoup cracher dans les culs des hommes (on me l'a dit, et c'est vrai, croyez-le). Ils sont tellement en manque parfois. Normal ils ont choisi quelque chose qu'ils regrettent. Ils sont partagés, leur vie intérieur, leur foi et leur sexualité. Comment faire ? Jean, allons boire un coup, comme dit le perroquet, le clown de tous les oiseaux, et peut-être la personne la plus intéressante que je connaisse (ce qu'il dégage de lui). J'ai plus assez de place. Il faut jeter des choses, à la poubelle. Jean. Jette le Saint Homme. Il n'avait rien d'angélique.

Elle ne veut pas me forcer à adhérer à son monde de lesbiennes. C'est un monde coloré de l'extérieur mais à l'intérieur c'est étroit, petit et ça n'emporte pas très loin. En tout cas ça s'arrête à peine à Vénus, ce qui est pitoyable quand on sait jusqu'où on voudrait aller.

dog

ANGELINE

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Commentaires
L
Je découvre à peine ton blog que je suis déjà pris,ton écriture,les photos que tu montres...Je ne peux dire que bravo...C'est certain que je reviendrai pour le parcourir davantage...Laurent<br /> (j'aimerai beaucoup rajouter ton blog dans mes liens si tu le permets...)
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