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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
6 janvier 2006

Les Cerises de la Honte

pleure

Je voulais écrire quelque chose ce soir comme chaque soir mais il s'est passé quelque chose aujourd'hui. Et j'ai trop honte d'avoir succombée mais bon voilà je me suis laissée embrasser par ce cloporte de Bruno. Donc voilà. Je n'explique pas mon immobilisme, même si j'ai réagi après. J'ai trop honte. Je le redis parce que je le ressens encore. J'ai trop honte de faire partie de la race humaine, je dois être trop bien pour ça. Ou trop nulle, j'ai mon avis sur la question. Je vais me coucher, demain j'arriverais mieux à expliquer. Demain j'aurai une vision plus claire de tout ça. Je n'étais pourtant pas désespérée à ce point. Mais pourtant... Et puis non, essayons maintenant. Tout de suite, Angeline d'expliquer. Sinon la copine de Mike n'est pas contente, Mike m'a dit d'enlever une lettre que tout le monde a oublié, de lui, où il parle de sa copine, Marc, qui ne veut pas apparaître dans les écrits des gens. Je ne connais pas cet homme et je dois dire que je m'en fiche assez de son existence à ne pas vouloir apparaître dans les phrases des écrivains, même de moi qui m'en fiche il serait mort ça serait pareil, exactement, on fait de la littérature ici monsieur, pas de la délation, ce n'est pas pareil, vous faites erreur. Et puis en plus ça me mêle à leurs histoires, j'aime pas ça. Mais je ne saurais pas retrouver cette lettre, d'autant plus que ça n'a pas été demandé avec élégance. Et moi j'ai horreur du manque d'élégance. Les êtres humains sont vivants avant de mourir et ne veulent pas qu'on le sache, en plein ciel par exemple ils se croient cachés aux étoiles, surtout la journée. Oui je sais, je dévie de ma ligne directrice. Mais j'ai embrassé Bruno, bon, plutôt je l'ai laissé faire...Et ça me dégoûte parce que je...Non je n'y arrive pas ce soir, là à expliquer. J'en ai parlé à Sophie qui a rougi. Mais elle a éclaté de rire en me bombardant de questions, je pensais qu'elle allait me tuer, ou me désavouer, ou me cracher dessus et partir mais non. Elle est très surprise, elle m'a dit : tu sais comment il est, je t'aurais prévenu. Elle croit que je veux déjà faire des bébés avec lui, alors que j'ai envie d'une chose : lui foutre mon poing sur la gueule.

Bon. J'ai trop honte là. Je n'y arriverai pas cette nuit. J'expliquerais demain cette hérésie, tout devient plus clair après une bonne nuit de sommeil, la littérature aussi, même la basse-classe comme la mienne et puis de toute façon je vais pouvoir mettre un terme aux mauvaises relations très bientôt.

leg

FATHER LUCIFER YOU NEVER...

ANGELINE

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Commentaires
A
Un grand bravo pour cette analyse pleine de finesse et d'intelligence.
F
pour moi le chanteur,l 'artiste n 'est qu'un " véhicule " pour faire passer des émotions,donc en général je " naime " pas les personnes mais leurs oeuvres
A
J'aime pas Alain Souchon.
F
schéma somme toute classique,perso.les baisers je ne les " volent " jamais et puis essayez donc d'embrasser une fille qui n 'en a pas envie...<br /> <br /> " Je chante un baiser je chante un baiser osé<br /> Sur mes lèvres déposé par une inconnue que j'ai croisée je chante un baiser..."
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