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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
7 octobre 2005

Sex ist eine Schlacht

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  • Dixit Matri Sua

  • Mulier Ecce Filus Tuus

  • Deinde Dixit Discipulo

  • Ecce Mater Tua

On pouvait tout lui dire puisqu'on considérait qu'elle leur disait tout, qu'elle nous disait tout. Et même je t'aime, on pouvait lui dire. Comment ça ? Pour ça ? Tout sur tout, parfois lorsqu'on voyait la femme et l'alliance entre la femme et le Seigneur, comme dans les voûtes de la Chapelle Sixitine, Adam qui touche du doigt Dieu, ou Dieu qui touche du doigt Adam (plutôt), on se disait que c'était d'une grande solitude. On allait se déplacer, mentalement, pour lui dire. Pour bien lui signifier, lui souligner, lui dire : à quel point on pouvait l'aimer mais l'aimer elle dans sa solitude. En souffrait-elle ? Elle n'avait pas un pied arraché, elle n'était pas morte et de l'eau coulerait sous les ponts d'ici une semaine, deux mois, cinq ans, et quatorze jours. L'amour. On pensait que c'était peut-être son sujet et peut-être que ça nous déplaisait : elle nous disait à quel point elle avait souvent tort et à quel point nous avions tous si torts. La pluie. La folie des scribouillards actuels c'était les haïkus. Elle trouvait ça con à en mourir. Elle qui était pour les textes longs. Mais une amie qui s'appelle Sophie lui a dit : réduit tes textes. Ils aimeront plus te comprendre. Non, là je raconte un mensonge. Elle avait pas dit ça. Pas exactement : elle avait dit : ils aimeront plus te lire. Elle voulait être lue, comme n'importe quel scribouillard de base, sauf qu'elle, la reconnaissance, elle l'envoyait faire la pute boulevard des affligés. Et ça marchait parfois. Les messages de Cédric, qui essaient, et qui sonnent justes dans certaines de leurs phrases. Peut-être qu'il va rester. Pas comme cette faux-cul de Censure. Qui a une vie à part ça. Je suis un peu dure, de dire ça, d'autant plus que je ne le pense pas : mais ça sonne bien dans le texte. Je trouve. Et quelque part si je le pense, je le savais bien. Ils sont tellements plus scribouillards pleurnichants maintenant. On pouvait tout lui dire puisqu'on considérait qu'elle disait tout sur tout le monde. Même sur Dieu. D'ailleurs, les niais, pas contents de voir face à leur demande comme réponse son silence, pouvaient passer en deux jours, deux heures deux minutes, voire moins à des "je t'aime" et à des "pauvre, ma pauvre". Elle se rendait compte en lisant ces horreurs qu'elle était un peu zoophile comme écrivain : elle suçait les chiens et ça marchait, ils se reconnaissaient et ils venaient lui dire : tu as des nichons superbes, pour changer d'avis la seconde suivante et lui signifier : t'es qu'une salope. Mais ça, elle le savait déjà. Puisqu'on pouvait tout lui dire. C'est qu'elle était  capable d'encaisser tout et même la mort, elle était bien au-dessus. D'ailleurs c'était elle qui téléguidait Ben Laden, les intégristes Catholiques et Mohammed Ali, c'est à cause d'elle s'il est devenue une épave. Rachel, une ancienne connaissance ayant coupé les ponts à cause de cet endroit virtuel : c'est que des fois on a l'impression que tu vas nous dire quelque chose qui va nous faire horriblement mal, presque physiquement. Ta parole, sensible fait mal presque physiquement. Des gros mensonges dans la bouche de cette Rachel, prénom juif pour une Normande d'origine. On pouvait tout lui dire, elle pouvait tout recevoir, tout, tout tout tout tout, et elle pouvait tout dire et d'ailleurs avec des salopards du manque de finesse comme vous (pléonasme !), elle ne se gênait pas de dire et de tout dire. D'ailleurs elle avait dit tout à ses parents. Et depuis une ou deux semaines elle se rendait compte de ce qui s'était passé, en le disant. Finalement. Tout est retombé, comme si elle venait de croquer le fruit de l'arbre de la connaissance. Elle est tombée sur sa nudité. Elle s'est vue mise à nue. Une nenette est venue dire ici que c'était étonnant d'écrire aussi régulièrement, elle se demande comment je fais. Ma nudité. Et bien comment je fais ? Je n'ai pas le choix, ici ou ailleurs, il faut bien que j'écrive. C'est évident : qu'est-ce qui est essentiel pour vous ? La quête ou le Saint Graal ? Ou alors se reposer sur vos oeillères ? Quelque chose comme du confort. Et du réconfort. Et donc ce poids, de cette mise à nue de moi-même, est bien plus lourd que cette obèse de Simone, à porter. C'est tout ? Oui c'est tout j'espère pour vous, ma vieille. C'est tout ? Cela va aller ? Vous avez encore quelque chose à dire ? Cédric ne voulait pas venir dans une période où je ne veux écouter ou entendre personne, ce n'est pas ça, j'écoute mais ça ne m'intéresse pas d'entendre plus que je ne sais déjà. Avec eux. Elle se rendait compte que la parole était comme aimer, comme caresser ou comme tirer avec un pistolet, une arme à feu. C'était comme ça, mais en gardant son calme. Elle voulait garder son calme. Ce n'était pas une arme mais une liberté, ce n'est pas un fusil qui tire mais un fusil avec une rose dedans. Qui ne tire pas. Les fleurs ne tirent pas de balles, elles ont des pollens, auxquelles, savoureuse ironie, je suis allergique. Les masses étaient tellement émotives, faussement qu'elles adoraient virer les embrassades et les caresses en guerres et en massacres. Les Grands Hommes comme Mussolini ou Hitler avaient-ils simplement du talent ? Ou simplement étaient-ils face à des masses sans conscience d'elle-même et de ses...systèmes stratégiques ? Elle avait besoin de temps, ne serait-ce que pour écrire d'elle à la troisième personne. Considéré comme hautement narcissique, péremptoire. On lui lâche souvent cet argument salvateur et qui provoque moults soulagements dans l'émail de vos toilettes. Je ne veux pas me jeter dans cette mêlée, ma Maison est plus belle que votre émail. Du temps. Une phrase romantique : donner du temps au temps. Pour qu'on puisse s'occuper. Un peu le temps. Si elle n'avait pas appris à garder son calme dans la vie, elle en serait morte aujourd'hui. Elle se serait suicidée. Alors qu'Emilie, tout à l'heure, à la Star Academy pleurait en arrivant en cours de sport, la dernière parce qu'elle ne s'était pas réveillée à temps, son réveil avait sonné et elle s'était rendormie, et elle trouvait pas sympa que personne ne l'ait réveillée, elle qui avait réveillé toute la classe une fois précédente, évitant à cette dernière d'arriver en retard, elle a dit : vous avez quelque chose contre moi je ne sais pas mais putain j'arrive j'ai la tête dans le cul et...Revenons à nos chèvres si vous le voulez bien. J'ai une douleur dans le sein, j'ai ma respiration qui me fait souffrir, j'ai mal aux jambes, je crois que c'est le temps qui change, ma mère me disait adolescente que le temps avait des influences sur nos règles, à nous, les femmes. Celles des hommes ne sont pas pareilles, c'est la lâcheté qui régule souvent. Elle semblait fière d'avoir des règles et pour cela d'être une femme. Ou l'inverse. Si on ne tombe pas malade de la grippe aviaire, ça va, sinon on ne sait pas. Si on est pas Francis Mer. C'est ça. C'est dire tout, ça. Et tout dire. Elle avait un dos énorme, gigantesque. Avec un feutre, on pouvait bien lui dire qu'elle était folle, brouillonne, et tout et tout, alors qu'on savait très bien que tout était l'inverse. De ce qu'on disait. La réalité se perçait. Son âme suspendue se retournait. Les choses changeaient. Tout peut toujours changer à tout instant, ayez conscience de cela. Il n'y aucune règle, aucune limite, mais tout n'est pas avantageux, retenez-ça. Dans la littérature, bien sûr. Retenez-ça. On peut rire de tout, les grands psychanalystes le faisaient, en tout  cas y pensaient entre deux baises. Bien sûr que si on peut rire de tout, je disais à Hervé, mon collègue qui pense qu'on ne peut pas rire des juifs et des enfants violés. Moi qui été...j'en rigole ici, mais durement, j'adore les humours noirs et solides. Comme des pierres. Je ne suis pas faite que de carbone. Ah. Encore un temps, elle prétendait savoir comment l'amour était parti de son corps, elle revivait ce moment inlassablement au point que Babel, la tour, était venu lui dire qu'elle en parlait encore. Alors que non ce n'est pas de ça qu'elle parle et dans le passé qu'elle parlait. Mais ils savaient mieux qu'elle ne pouvait le dire, c'était évident. Evident. On lui proposait son amitié, à cette folle. On lui proposait, comme cette mor(ue) de Patricia : courage. Tiens bon. Je t'aime. Je suis avec toi. Et puis va te faire foutre. Comme à l'époque où pour la société tu savais le faire, salope. T'as de beaux nichons. Arrêtez de baver sur les nichons. De la société. Cela vous va trop bien.

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Si tout était dit et susceptible d'être dit, avoué, consenti, marqué, il fallait bien trouver des défroques à certains pour garder comme un secret sur "tout ce qui est disable". Evidemment. C'est pour cela qu'elle l'a déjà dit, ne faites pas comme si vous ne vous en souveniez plus, je sais que vous lisez avec assiduité, elle a eu des hommes religieux dans sa couche de Babylone la Prostituée, quant elle était putain de luxe, il y a une autre Angéline, prête-nom, qui fait la pute sur internet, de 23 ans, elle en fait 40 (j'exagère), et qui est accompagnatrice de ces messieurs en cravate-attaché-case en moins, il ne faut pas vous tromper entre elle et moi. Car ce n'est pas tolérable une chose pareille. Je reviens maintenant à mes chèvres si vous le permettez. On a mis des défroques, les peaux de bêtes étaient tendances à une certaine époque, je ne sais plus quelle saison, quelle été, quel hiver quel printemps quel automne, je ne sais plus si c'était l'heure du midi ou du minuit, en tout cas c'était une mauvaise heure et le coeur devait transpirer dur. C'était des peaux de bêtes, il fallait se mettre à couvert. Bref. Assiduité. Et des défroques avec bijoux, et croix, et ainsi de suite, ou alors d'autres symboles, tout au tour, gravitant autour de la croix, pour faire aussi fort qu'elle, pour faire aussi belle, l'argument, comme on peut tout dire à tout le monde, c'est que les chaises électriques, au texas, ainsi que les couchettes d'injections mortelles seront très tendances à nos époques. Et l'argument était difficile à expliquer à des enfants. Mais c'était valable quand même. Des défroques pour camoufler les peaux de bêtes, par dessus, pour changer, pour laver, pour faire dans les Eglises des beaux Chemins de Croix. Elle couchait donc avec des hommes religieux, qui ne s'en cachaient pas, beaucoup tombent amoureux d'une femme, c'est interdit quand on suce les couilles de Dieu dans l'Eglise Catholique, Frère des Armes qui tirent. Il ne fallait pas avoir peur des Ternes et des arguments contre, mais il ne fallait pas en faire tout un fromage non plus : soyons calmes. C'est encore la plus belle chose, la plus belle réussite de quelqu'un, le calme, l'amour, le calme, et l'amour. Et ainsi de suite. Des défroques pour changer, pour laver, pour faire des Eglises des Beaux Chemins de Croix, dans lesquels mon Prêtre avec qui je couchais à l'époque de mes funèbres amours essentiellement en besoin d'affirmation du Diable en moi et aussi chez les autres et aussi dans la Monnaie, le fric, l'Euro, le simflouz, etc. Aujourd'hui, ça m'a passé, ce genre d'ambitions, bien trop fortes pour une aussi petite personne que moi. Bien trop forte. Quand je pense que lorsque je dis une chose aussi importante, il en existe qui se disent, qui ne trouvent rien de mieux à penser que je suis une folle à faire soigner. Et bien vous êtes vulgaire et indécents si vous pensez ça. Je le suçais volontiers, dans le Beau Chemin de Croix (les Curés qui ont la Foi bandent de temps à autre, il faut le dire et ils ne se gênent pas pour décharger), pour décharger, pour décharger dans le Beau Chemin de Croix. Ceci est littéraire, j'ai eu une vie tellement rocambolesque que je n'ai pas eu le choix, il fallait que je trouve une porte de secours, une liberté mais une vraie, pas une cage à souris comme vous aimez vous y trouvez, avec une roue et à bouffer, pas un aquarium à poisson rouge. Pas ça. Non. Pitié. Laver les Beaux Chemins de Croix, qu'ils soient cleans, sans brins d'herbes aux coins des dalles. Elle n'a pas besoin de sourire.

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Comme le monde est un éternel recommencement de la chose qui est dite, et qu'on peut donc chercher à redire, étant donné qu'il faut chercher toujours à dire mieux que la fois précédente, qu'il faut toujours essayer de voir sous l'angle de ce qu'on peut y ajouter, dans les Beaux Chemins de Croix, il se passait des choses merveilleuses aussi, l'écriture d'un roman, sans sourire, la soeur et un groupe d'enfants, comme ça vous fait rêver, tout de suite vient dans le commerce de lui-même à lui-même de l'esprit le mot : pureté. Et ces rires sont beaux, mais l'enfant ci-dessus a meilleure mine que les enfants des photos de Patricia. C'est clair. Des défroques avec des bijoux, ou des défroques de stratégies, et on y va. On peut tout dire, mais les hommes qui défilaient dans la garçonnière de la chose, euh, je veux dire de la fille, et bien ils ne pensaient pas comme elle, ils ne pouvaient pas tout dire. Même ses amis. Sauf Sophie qui m'a dit : oui bien sûr qu'on peut tout dire mais je crois que moi je ne pourrais jamais me le permettre. Ni même rire de tout. Hervé, l'infirmier ne rigole pas sur les juifs, ni sur les enfants violés. En revanche, les homosexuels, ça fait rire tout le monde de temps à autre, juste parce qu'elles se broutent le minou entre elles, juste parce qu'ils s'enculent entre eux. Effectivement c'est d'un comique de situation. C'est terriblement drôle. L'humour aime rire lui-même. On peut rire. De temps en temps. Souvent ici je me gêne pas pour le faire, mais ce n'est pas une moquerie. Comme le monde aime ses animaux en défroques, et broques mensongères, il était temps de comprendre que ceux qui commettent les horreurs, ceux qui les regardent (donc qui les commentent avec humour ou cynisme ou non), ceux qui les subissent, ont compris une chose : on pouvait tout lui dire, à elle. Elle aimait écouter un piano, mais pas une merde de piano-bar quelconque, mais elle aimait bien le piano, et aussi le violon, et aussi ces musiciens qui sur la mer jouaient pour les baleines, qui venaient tout autour d'eux, pour danser, alors qu'ils jouaient, je ne sais plus quel air, et c'était quelque chose qui prouvait encore plus qu'on pouvait tout dire, et tout faire, et que certaines choses qu'on faisait dans nos vies, certaines choses qu'on disait étaient avantageuses. Le coeur alors n'avait plus peur. Que de ne plus se reposer. S'arrêter un jour. Que voulez-vous que je vous en dise ? Tout est dit. La chair pourri. L'endroit dernier. La chair. La sixième lamentation. C'est quelque chose de particulier. Elle n'était pas contre qu'on lui dise tout. Ce n'était pas vraiment son propos, ne réduisez-pas. Ne réduxez pas. S'il vous plaît, comme ce militaire qui disait à ses recrues : un coup de moraline et de motivex (il avait le sens de la formule le mec) et hop, c'est reparti. Il était faux cet homme, dans son comportement, pourquoi n'était-il pas lui-même ? Je veux dire ce qu'il aurait dû être? Il était rien, à la place, bardé de codes arbitraires, de lois, d'arrêtés, de jugements (elle peut parler dites-donc), alors que les baleines viennent danser autour des musiciens qui prennent des bateaux pour jouer pour elles. Pourquoi ces corps ne sont-ils pas eux-mêmes ? Pourquoi ? Parce qu'ils ne savent pas que tout est disable. Surtout à ses supérieurs, combien de fois j'ai eu la chance de pouvoir tutoyer mon Dieu qui est un Homme en le Regardant Droit dans l'Oeil. Ses yeux sont magnifiques. Je vous demande. Ils sont magnifiques ? L'amour fait danser les baleines car l'amour vient de la musique, des fois je veux dire, les baleines elles-mêmes ont mieux compris que certains humains doués de conscience que : tout, tout était faisable, disable, que tout est drôle, qu'on pouvait en rire et qu'il fallait peut-être en pleurer, et en pleurer de plus, surtout lorsque les gens qui vous veulent ne vous ont pas.

Avant d'aller au travail, dans mon lit, j'ai pleuré. Je penses à certaines choses, je vous rassure tout de suite ce n'est pas à mon oncle, je ne ressasse pas, bande de juges. Vous le pensez. Mais ça n'est pas ça. Vous vous trompez. Ayez cette élégance de l'admettre, bande de juges, moi je le pense lorsque j'évoque la toute petite personne que je suis et l'écrivain raté qui ferait peut-être même de vrais chefs-d'oeuvres (je ne doute de rien, puisque vous l'envisagez).  Je pensais à d'autres choses qui ne vous concernent pas. Je pleurais. Ma main a caressé mes seins, et je me suis masturbée. J'ai pincé mes tétons. Depuis les agressions sexuelles de mon oncle et de mon passé de prostituée, je suis toujours un peu droguée du sexe mais ça n'a rien à voir avec l'amour, je tiens à le préciser. Ni même avec le sexe. Une jouissance intense m'a prise, mais les larmes ont continué. Ensuite, je me suis calmée. Au travail, avec Hervé qui me racontait des choses drôles sur des infirmières, j'ai rigolé. Quelques minutes plus tard, j'apprenais qu'une vieille dame que j'avais beaucoup aimé était morte depuis une semaine, ailleurs, quelque part dans une maison sinistre pour personnes âgées, en fin de vie.

Comme on pouvait tout dire sur cette planète, ne revendiquant aucune de vos pitoyables étiquettes (à votre image), j'ai repleuré sur mon canapé, en arrivant. Silencieusement.

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ANGELINE

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Commentaires
M
Les mises en terre,<br /> j'y vois comme une croix,<br /> une ombre x, ici bas,<br /> inhaler et se taire.
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