Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
14 décembre 2007

Variation sur la Nuit

HERE_IS_NEW_YORK_9

C'est vrai nous sommes enfermés
Mais nous n'avons plus vraiment peur
C'est le lundi qu'on entend crier
L'autre fou chantant qui meurt
Je n'ai pas vraiment le choix
Je n'ai que le sable de l'autruche
Ma petite tête de noix
Et ma lymphe dans la cruche
Si tu connais Shakespeare
Comme autrefois les dragons
J'aimerais pouvoir t'écrire
Une lettre sur les flèches de Cupidon
C'est vrai je suis enfermée
A l'intérieur de mon thorax
C'est vrai le globe est brûlé
Mais reconnaît la lumière du bon axe
Nous sommes tous généreux
Et souriants jusqu'à la déchirure
J'ai la chaleur et toi le feu
C'est calciné que se promène le Prince des ordures
Dans la Capitale il s'habille en femme
Barbu à la messe il se rend chaque dimanche
Tu es de ceux qui sur les avirons rament
Et je nettoie la boue sur tes lèvres et tes manches
Car oui nous sommes cloisonnés
Dans de petites boîtes avec des bruits stridents
Pour remplacer les scies et les clous rouillés
Murs métalliques avec coeur de ciment
Je suis le jouet de ton Eden
Le parfum qui te manque à toi aussi
Tu me protèges des hommes-phalènes
Et nous n'avons pas peur des corbeaux aux Canaries
C'est un beau chemin que tu proposes
Une belle Eglise sans nom qui se dresse
A l'horizon nos coeurs se juxtaposent
Avec amour tu me traites de traîtresse !
Mais c'est vrai que nous ne sommes pas tous prisonniers
Nous cherchons le dernier épisode pour comprendre
Des souris de laboratoire charcutées
Le filtre de la réalité pour mieux le fendre
C'est le lundi qu'on entend crier
Le fou chantant sa perpétuelle ritournelle
On s'amuserait presque à penser
Qu'il chante pour les tueurs avec des ailes

Mais moi je n'ai que du sable dans les yeux
Et de la terre dans les oreilles
La brûlure oublie vite le feu
La chaleur défait et veille

Alors attends car je sais que tu t'éloignes
Enfermé à l'extérieur de ton être
La maladie aurait pu manquer de poigne
Et nos enfants seraient tombés de la fenêtre...

... Mais les hélicoptères noirs passent lentement
Libellules immortelles dans l'immensité
Le ciel blessé dans des nuages de sang
Dans la nuit c'est vrai tous ne sont pas enfermés.


Sara_Saudkova_2

19680883

Publicité
Commentaires
Publicité