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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
4 février 2007

Passage à vide de mille ans

Rasul

L'utilisation de trois doigts ne leur procure pas beaucoup plus de plaisir. Le feu qui les consume passe trop vite à leur goût. Il descend. Et finit par mourir. Ils en voudraient toujours plus, même lorsqu'ils jouissent mal. Tout le corps est changé. Chez certains qui ont connu des violences et ça dure toute leur vie. Même que d'autres, qui n'ont pas connu ces mêmes violences, savent. La vie de ceux qui  ont connu ces violences est foutue. Ils le disent. Pour toujours. Snif. Mais attention, ils ne se prennent pas pour des victimes la plupart du temps. Sans cesse, autour du globe, on entend des pleurs. La jouissance, c'était quelque chose qu'elle sublimait, surtout avec les arabes. Elle n'aimait pas voir un arabe jouir en elle. Même s'il payait. La tristesse est souvent du goût de chacun. Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Qu'il se sentait un peu victime. Un peu fanfaron. Il fanfaronnait ? C'est ça que tu veux dire ? Je pense que c'est ça. Mais je peux me tromper. Je n'ai pas toujours raison. Sa passion donnait le vertige à certains hommes. Notamment pour les godes, certains en souffraient. D'être pris pour des godes à deux pattes. Une phrase que j'ai souvent écrite. L'utilisation de la langue était fade. Ils s'endormaient et avaient la bouche pâteuse. Le dentifrice était oublié, ils ne voulaient pas se lever, trop fatigués, trop épuisés. Femmes comme hommes. Ce désir qu'ils ressentent parfois avec des enfants leur procure beaucoup de plaisir. Comme de tristesse. Même s'ils sont passés à des choses plus sérieuses. Un nombre impressionnant de cassettes pornos avec des enfants, qu'il possédait chez lui. Il a tout jeté une nuit, dans une benne, très loin de chez lui, il avait fait soixante kilomètres. C'était lui, il me l'avait dit. Ensuite, je l'ai quitté et j'ai ouvert un blog. Pour mieux le quitter ? Non parce que je ne raconte pas ma vie, pas plus que je ne brûle mes deux pointes. Les deux seins étaient très beaux au toucher, dans les mains, comme dans la chanson d'Alain Souchon, qui, objectivement, n'est pas sensuel. Ce qui était navrant dans ces masturbations c'était qu'elles étaient mal faites, même à son âge. Toujours à la dérobée, comme victime d'un ancien passé, qui l'aurait poussé à agir dans la honte. Alors que George Bush, se disait-il, n'avait pas honte de gracier pour Thanksgiving une dinde et à côté de ça d'envoyer des bombes et de la chair fraîche Américaine en Irak. Il se sentait dans la démagogie totale, en pensant comme ça. Souvent c'était contre les autres qu'ils agissaient. Même sexuellement. Ces masturbations n'étaient pas très évoluées. Son fantasme ? Dans un cimetière, sur une tombe, sur la tombe d'une femme morte récemment, ou celle d'un enfant. C'était quelque chose de très curieux, mais très excitant. En même temps complètement bizarre. Et un peu frissonnant. Mais pas tellement. Assis, c'était sa position préférée. Le sperme comme un jet qui tombait sur le tapis. Ensuite, avec un peu de papier toilette pour nettoyer. Plus tard, il regardait le tapis, où il avait éjaculé. C'était comme un souvenir un peu cool. Qui apparaissait dans sa mémoire. Et son petit chiot, qu'il venait d'avoir, allait souvent lécher cet endroit, pourtant essuyé. C'était marrant, et un peu étrange. Mais dans sa mémoire...Ou alors sortir du ventre de la femme, pour pas la mettre enceinte, sur ses seins, sur son ventre. Des fois, le plaisir est si intense, surtout avec plusieurs putes, plusieurs femmes je voulais écrire, et parfois ce plaisir leur fait penser que la seule façon de l'aboutir, d'en sortir, serait de frapper la pute, ou la femme, pardon, violemment, dans la gueule, lui cracher dessus, lui couper les oreilles, les seins, le nez, et pour finir l'éventrer comme on faisait aux femmes juives dans les années 40. Mais c'est une provocation m'a dit Lionel. Jamais, je ne vois pas. Je ne vois pas pourquoi. Couper le nez, couper les oreilles. Ce jet qui sort de toi, sur la page, même si le chien vient lécher après, on s'en moque. Moi je m'en moque. Il faut s'en ficher. Ce jet qui tombe sur le blanc, et le chien qui vient lécher après. S'en foutre. Mais ne parlons pas de foutre, revenons à nos moutons. Dans les campagnes, la littérature n'est pas de mise me disait le Père DaSilva, complice de mon oncle Antonio (il n'a jamais dit une chose pareille, mais moi je vous dis qu'il l'a dit maintenant). Sauf que je n'ai jamais rien fait de bien transcendant avec le Père DaSilva, je lui ai caressé la bite une fois, un peu, pas beaucoup (et ça ne compte pas). Je l'ai branlé, je n'ai même pas été jusqu'à le faire jouir, ses yeux étaient certainement dans l'aveuglement et j'étais encore très jeune. Je n'en veux pas beaucoup aux hommes de foi, leur sexualité de travers autant que celle de mon voisin, c'est dur de concilier le péché avec... Non je veux dire : c'est dur. Et plus ça devient dur plus c'est difficile. De résister à ces pulsions. Ils ne peuvent que s'y soumettre. Surtout lorsqu'on croise des êtres humains qui sont d'une taille différente, plus petite, lorsque leur tête arrive au niveau du bassin. Certains pères avec leur petite fille jouent avec ça sans même s'en rendre compte. C'est normal d'être incestueux avec ses enfants, je ne vois pas comment ne pas l'être. Et donc c'est normal. La normalité est une question qu'ils se posent lorsqu'ils n'assument pas leur homosexualité. Ils ont peur. Du regard des autres, car les autres comptent beaucoup dans l'avis général du potentiel futur de l'humanité. Chacun balance son avis. Dans l'espoir de porter la croix dans la couronne. L'éjaculation terminée, c'était terminé, elle n'avait plus envie. C'était un peu pareil mais différent à la fois avec l'écriture. Elle n'était pas prétentieuse, en tout cas elle y travaillait. Peut-être orgueilleuse. Mais comment faire ? Pour récupérer la capote ? Perdue au fond ? C'était une question qui se posait, Charles. Et comme il l'aimait, il n'avait pas peur de mettre les doigts au fond de son partenaire. Pour bien comprendre que dans le fond, une certaine sexualité, comme le viol, est une régression impressionnante, on revient en arrière, comme tiré d'un sommeil réparateur, on ne se souvient plus de rien après. Même face à face, peu importe le trou, ce n'est pas une question de trou ni de sexe. Ce n'est pas le propos, ni le sujet, ni d'ailleurs, l'intêret. Ce fils de pute fonctionnait comme un animal, et il le savait. Même sa transpiration avait une odeur sucrée-salée, c'est dégueulasse de goûter ça je trouve. En faisant l'amour. Même contre de l'argent en faisant l'amour. Un peu de musique en fond sonore. Denis et Angeline n'ont jamais fait l'amour sur fond de musique. Certains pédés adorent, surtout sur du Mylène Farmer. J'en connais. Mais ils adorent. Denis et Angeline n'ont pas le temps de mettre de la musique pour faire l'amour. La musique, c'est eux. Je vous le confirme. Je suis soulagée de l'avoir écrit. C'est comme un poids sur les poumons, en moins. Dans cette maison, sa libido était tombée au point zéro. Et puis les portes vibraient. Des fois, il sentait comme de grosses mains invisibles enfoncer son thorax, ça le réveillait. Il a trouvé une croix dans la cave, enterrée. Il est allé la jeter à la poubelle. Une grosse croix catholique. Et les problèmes ont cessé, il a recommencé à bander correctement. Devant le sexologue, des fois, c'est gênant de parler de toutes les déformations du pénis. Ils ne sont plus attractifs, même si leur gueule est correct et qu'on peut les baiser. On s'en voudrait de résister, de se laisser aller, ils n'arrêtent pas, sur leur sort, de pleurnicher. Mais au fait, Lionel, tu oublies quelque chose. La provoc est annulée dans l'écriture, sinon ça se voit tout de suite et moi à la deuxième lecture, on voit que ça ne se voit pas tout de suite. En politique, par exemple, ton commentaire serait juste. Il y aurait de violents débats. Dans le lit, c'est toujours quelque part violent, surtout quand c'est trop doux, ou quand c'est trop sensuel. Techniquement, on impute ça à nos désirs mais en fait non, en fait ce sont les liquides qui se déversent dans le sang, dans tous les organes, tous les organes sont nourris par les liquides du désir. En cas d'accident de la route, de hord-bord, d'avion ou d'ovni, les corps s'ouvrent n'importe comment, tous les liquides sont déversés, même lorsque le crâne est fendu en deux. L'amour avec Denis, c'est comme un crâne fendu en deux, une image romantique, évidemment, ce n'est pas une bougie posée sur le rebord d'une baignoire. Mais c'est tout comme, quand on pense bien à chaque mot, à chaque caresse qui devient brûlure, à chaque fois que tu es sur moi, de tout ton poids, ton regard. Avant, nous n'avions pas de machines volantes ni même de machines à battre les oeufs et la nourriture et tu te mettais sur moi. Ta sueur était finement salée, elle était bonne. Juste ce qu'il faut. Comme toujours. Ejaculer dans des matières comme du coton. Provoque d'autres types de réflexions. Ils essaient d'autres matières. Surtout s'ils sont seuls. Tu as déjà goûté ton sperme ? Les conversations entre jeunes hétéros qui apprennent, qui comprennent... Que dalle. Mais c'était un poids sur les poumons, le coton, le satin. Ce qui voile les yeux c'est la fatigue quand vient la nuit. Ou alors juste pendant le point culminant de la jouissance, tu montes. C'est très vrai pour les femmes. Tu montes de plus en plus. A chaque pas, tu sais ou pas si tu feras un autre pas. Si tu vas descendre, des fois tu le sais aussi. Et des fois tu ne sais rien, ça te prend par surprise. Tu imputes ça à l'homme, à son savoir faire, mais en fait, c'est juste la providence, comme dirait les mamies camomilles catholiques. Ils passent leur journée à faire de la webcam, se branler devant ou regarder d'autres le faire leur donne le sentiment de remplir ce qui était vide. Mais ils n'aiment pas en même temps, ils se disent "je perds mon temps". Ou alors "ce sont des conneries" (en fait, ils se disent "c'est des conneries"). Mais, en même temps, ils ont peur, c'est comme une vraie terreur même, et ils ne peuvent pas s'empêcher. A pieds joints, ils tombent dedans. Ils ne supportent pas. Ils sont colériques, ils se disent : je suis sans coeur. Ils martyrisent. Ils se branlent sous la douche, dans les chiottes. Ils ne font pas d'enfants, quant on voit ce que ça donne...Encore une charge supplémentaire pour ce monde qui, je ne sais pas comment, soutient déjà pas mal de poids, question fumier. Toute la question qu'ils se posent c'est si l'Angeline fait partie de ce fumier. Ce composte. D'ailleurs sa littérature est une sorte de fumier qui fermante, de composte. Ils s'aiment, ils font un enfant ensemble, au début ils n'arrêtaient pas de faire l'amour et ce n'était pas petit, comme amour, ou bancal. Parfois, il lui arrivait de penser qu'un amour bancal était préférable à pas d'amour du tout. Elle se masturbait frénétiquement, souvent en pleurs. Elle introduisait des objets dans son vagin, des bananes, des manches de couteau arrondis. Le vide, tout était bon pour remplir le vide. Et lorsqu'elle était remplie, ça recommençait. Le vide recommençait. Elle était odieuse avec ses parents, son frère lui avait même dit : t'es mal baisée. Du coup, elle ne lui téléphonait plus à ce "sale connard, cette crevure pédéraste bouffée par le sida et la saloperie". Elle était excessive, emportée, irrationnelle. Complètement. Alors elle remplissait le vide. Elle avait ouvert un blog, elle était venue parler d'elle, en privé, c'est mieux, à Angeline, et elle lui avait dit : "j'adore ton blog, le mien est assez proche de l'esprit qui se dégage du tiens". Et l'Angeline lui avait répondu : "je ne pense pas". L'autre l'avait mal pris, l'autre avait traité Angeline de : "pute refoulée, qui n'assumerait jamais d'avoir désiré son oncle". C'est possible. Ensuite elle essayait de la nier. Le net infantilise souvent. Mais Angeline embrassait Denis, même si c'était un désir de fuite, elle était contente qu'il ne soit pas colérique ou bipolaire. La difficulté résidait dans le fait qu'il fallait tenir la contradicton. La contradiction incessante. Epuisante. Sans cesse, le corps était attaqué par la contradiction. Sans cesse. Elle-même, dans sa chair, elle l'était. Comme tous les millions d'autres qui avaient vu la même image. La contradiction habitait son corps. Même si elle n'avait plus les mêmes cellules de l'époque, il y avait un update, un renouvellement à faire, et bien même ça, malgré ça, la contradiction, ça n'empêchait pas. Qu'elle soit là encore. Bien présente. Qu'elle soit restée. Même lorsqu'elle prenait le pénis de son partenaire dans le vagin, par derrière, comme s'il... Ce n'est pas un acte vain. Les ramifications sont importantes et insoupçonnées. Si on prend en compte pourquoi. Et donc il y avait brûlure. Brûlure dans la suture, car c'était comme une suture, qu'elle n'exposait même pas, aucun intérêt. Ceux qui avaient de l'humilité à gagner lui donnaient ce genre de vision, lui donnait donc la vision d'eux-mêmes comme s'il s'agissait de la sienne, les potentiels étaient oubliés, mais ce n'était pas la question, ce n'était pas à Antonio qu'appartenait le pardon, ce n'était pas à l'église de s'octroyer les plaisirs de Dieu. Finalement, elle avait un peu pitié, de ce Père DaSilva. Elle comprenait sa profonde misère, elle fonctionnait, dans ces moments-là, comme le pas regretté Abbé Pierre (il était vieux, il devait mourir, et peut-être qu'il a de la chance). Par exemple, lorsqu'elle fait l'amour, parfois, elle se sent comme ce bel acteur, R Lee Ermey. Elle se sent comme lui quand il joue le Shérif Hoyt. Halluciné. Lorsqu'elle se donne à celui qui l'aime. Son sexe mais tout le reste et surtout l'inverse de ce qu'elle peut en dire. Elle se donne entièrement à lui, pas totalement, car donner son corps pour qu'ils fassent l'amour, il ne peut pas tout prendre, lui même en garde pour sa pomme. A celui qui lui a donné son coeur à manger.

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Ange4587332010919822
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Commentaires
S
Il est super ce kaleidoscope sexué, pour commencer une sermaine dans la maison des morts<br /> <br /> Ps : Fiona attend ton bon vouloir...
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