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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
24 janvier 2007

Couldn't Care Less

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If there was a better way to go then it would find me

I can't help it, the road just rolls out behind me

Be kind to me, or treat me mean

I'll make the most of it, i'm an extraordinary machine

Je passe ma vie à attendre, entre deux. Peut-être qu'un jour, je regarderai en arrière et en voyant tout ça je me dirai que ce passage avait été obligatoire. Je me rends compte que c'est fataliste. Et facile. Je n'aimerais pas relire ce que je suis en train d'écrire puisque c'est jeté. De toute façon. Je passe ma vie à attendre, entre deux. Entre deux nouveaux. Qui penseront alors que je suis leur dernier gadget du moment. Je n'aimerais pas avoir une vision de la vie si froide. Que des bomecs. Il avait la façon de voir les beaux mecs, la façon empressée, avide. Bander c'était bien son seul intérêt et il l'admettait. Un bomec en chassait un autre et ainsi de suite. Dans son monde, il se disait souvent qu'ils étaient tous interchangeables. D'ailleurs, cette phrase...Elle disait juste. Devant l'écran, se taper une queue. Mais pas d'amour, il en était incapable, même ceux qui se sentaient capables se cassaient tôt ou tard les dents : ils mourraient. La cathédrale de Barcelone en papier peint, sa mère en photo pas loin. / Il lui souhaitait, en fait, de ne pas tomber sur un homme comme lui. Elle avait sept chances, au bout de la huitième, il lui donnait la fessée. Son amant de la Chine du nord en quelque sorte. Si on imagine. Elle était parfois tellement rouge qu'il fallait qu'on lui applique une crème. Sur les deux fesses pour que ça passe. Rouge sang. Elle le regardait en ayant mal mais c'était bon en même temps. Elle n'était pas payée après, je tiens à le préciser. / Sa façon de parler aux femmes en disait long sur sa sexualité : inappropriée. Une caresse lui était inconnue, comment faire pour apprendre ? Même s'il couchait avec des hommes, des bears, ça ne lui donnait aucune excuse. Il aimait les anus poilus, mais avec beaucoup de poils qui sortaient de partout, comme un envahissement de la zone. De la région. Sur sa langue, il adorait. Il était désolé de toutes les frontières dans le monde, mais en même temps, chacun chez soi était encore la meilleure chose, vu la mentalité arabe notamment qu'il jugeait dégoûtante, chacun chez soi et tout le monde était content. N'est-ce pas. Il suçait des mecs avec de gros ventres. Un peu poilus. Ensuite, il rentrait. Il se trouvait gros. Il avait un peu mal au dos. Etre un bear et se considérer comme tel n'était pas chose facile tous les jours. Souvent il se filmait en train de se masturber dans le lit. Ensuite seulement il pleurait. / Etre prise comme ça, elle ne s'y attendait vraiment pas. C'est vrai qu'elle avait des lèvres de pipeuse, en plus, elle n'écrivait même pas. Par exemple : ses rapports sexuels avec lui. Dans le service oncologie, les cancers d'enfants. La nuit les enfants dormaient tous. Et il sortait son sexe tout de suite, un gros manche, épais. Elle l'aimait. Elle s'agenouillait. Elle le suçait. C'était sa religion. / Car il était bon même si sucer une queue la première fois ça peut être dégoûtant. Surtout si c'est la queue d'un homme qui croit. Et qui a la foi. Et il était bon, mais il était jeune, sans expérience, tout s'apprend, tout commence bien par un commencement. Il se caressait les tétons dans le lit. Il en était fou de ses tétons. Le lustre de ses parents, aussi, les matières transparantes. Il aimait jouir dans un préservatif. Pour lui ça n'était pas du tout débandant, bien au contraire. Cela lui donnait la stimulation nécessaire. Plus de force. / La Soprano Ana Ibarra (la mas bella y la mejor del mundo mundial) / Souvent pour plaisanter, entre eux, ils se souhaitent de rencontrer un mari. Ils veulent un nouveau mari pour l'année. Ils fonctionnent à l'année. Ou tous les deux ans, jamais pu tenir autant, éjaculer dans sa bouche c'était bon. Mais il aimait ça. C'est d'ailleurs comme ça qu'il a attrapé le sida. Il trouvait les dernières vidéos de Guibert comiques. Et cosmiques. / Se titiller les tétons, ou l'anus, sa femme lui faisait pour lui, mais ils étaient plus jeunes : le rectum était encore tabou. Ils avaient un peu peur de sortir les poubelles une fois la nuit tombée. Venue. / Si nous étions tous les mêmes ça irait tout seul sans vaseline, Méchabok. C'est évident. Et je ne serais pas obligée de me maquiller Pachad. / Il avait frotté son gland sur son clitoris, ça ne venait pas, ils se séparaient avec une grande tragédie dans l'expression du corps, du style : il n'y a plus rien à faire. / Comment c'était bon de l'embrasser, même s'il avait déverser toute sa semence dans sa bouche. Il l'embrassait par dessus, comme c'était bon, il le disait, en fermant les yeux ou en regardant, les filets de semence, entre leurs deux bouches. C'était nouveau. Ils étaient heureux. Satisfaits je voulais dire. / Même si Denis prenait mon vagin par derrière, mon vagin serré, mimant la sodomie, par derrière, sans moi puisque je lui tournais le dos. Comme à la cathédrale de Strasbourg, pareil, on lui tournait le dos une fois qu'on la trouvait belle. Mais de mauvais goût comme toutes les cathédrales. Et je peux vous dire, certains vous le diraient même, que question mauvais goût, je m'y connais. / Beaucoup de prudence dans son fist-fucking, beaucoup de retenue finalement, et un soupçon même de frilosité. La honte complète, mieux vaut aller au bout, même jusqu'au coude, tant pis. / Les chevaux couraient vite. Et là, il y a eu l'accident. Avant ils avaient fait l'amour, tout allait bien, leurs filles aussi. La petite est tombée de cheval, se brisant le col du fémur. Et je sais que ça fait mal le col du fémur. Mais si on imagine pas. Le cheval ensuite sur la vidéo familial se contente de regarder les gens, placide. Il chie. C'est une histoire véridique. / C'était bon. Mais ça manquait de quelque chose. Elle ignorait quoi. Elle aurait aimé continuer. Mais arrêter ne lui a rien fait. Même pas un pincement au coeur lorsqu'elle y repensait. A vrai dire elle y repensait très rarement. Lui avait plus mal au coeur. Lui avait le sentiment d'avoir été utilisé comme godemiché vivant. Il se sentait mal au travail. Pendant presque deux mois. Ensuite, il est redevenu lui-même. Il a rencontré une nouvelle amante. Sa femme n'allait pas très bien. Ils avaient beaucoup de problèmes. Une juriste. Une rousse. Elle avait un cul comme un oeuf. Et doux à pénétrer. Elle avait l'habitude de se faire sodomiser, il aimait beaucoup. La sensation. Le pénis pris dans un tremblement de terre. On ne connaissait pas la fin, l'impression que c'était extérieur. Il avait eu mal petit à la première décharge. Mais plus après. Sauf avec les maladies. Et encore. / On courait surtout pour tomber dans les bras l'un de l'autre. / Certains gels ne lui allaient pas du tout. Sur le net il en a commandé. Plusieurs flacons. Les prix, il trouvait qu'ils étaient très élevés pour du gel qui n'allait servir qu'à...Enfin vous voyez. Souvent dans les salons gays, lorsqu'il tombait sur des arabes, la moitié étaient des refoulés. Tous avaient l'esprit confus à cause, d'un côté d'Allah, de l'autre leur désir de bouffer des sexes et des culs bien poilus. Ou pas, les goûts ne sont pas les mêmes là non plus. La réalité, c'était qu'il voulait tomber amoureux, mais que c'était rare et qu'il avait peur. La peur revenait souvent chez les hommes et aussi chez les femmes agressées par ces mêmes hommes. Souvent. Enfin peut-être. / En cachette, souvent c'était bien meilleur. Surtout chez les sociétés machistes, que le jeune homme ressentait comme très violentes. Il ne voulait pas en faire partie. Comme la jeune fille. D'ailleurs elle avait ouvert un blog et voulait raconter comment ça se passait au collège. Mais changer les prénoms, elle voulait faire ce genre littéraire moribond, l'autofiction. A son père la veille avait demandé pardon. Elle souhaitait se faire appeler comme un garçon. Tous les mois d'août sortent de l'enfer. Et l'enfer sort d'elle, bien évidemment. / Caresser le torse d'un homme de son âge ne lui plaisait pas beaucoup. Même parler avec lui après l'amour. Il disait souvent : je m'ennuie. S'habillait devant les yeux médusés de son partenaire. Et se cassait sur le champ pour aller faire autre chose, regarder la télé, lire un livre (c'est donc en deuxième), dormir, peindre. Quelque chose. Il disait : je m'ennuie maintenant. Souvent même en lisant les autres, il s'ennuyait. Comme elle d'ailleurs. Elle qui n'aimait pas les soleils mauvais et tous les mois d'août. Evidemment. / Avec des vieux, il s'ennuyait moins. Caresser le corps d'un homme plus...comment dire ? D'un homme tout simplement, qui a de l'âge, c'est comme donner le biberon à  un nourrisson. Sans vouloir tomber dans le parallèle douteux. Caresser ses joues, l'embrasser à pleine bouche, lui sucer la queue. Insister sur le gland, tirer les poils de sa bouche. Une fois, avaler un poil l'avait dégoûté. Mais comme le vieux était âgé, il avait continué de le sucer. Avec avidité. Il en tombait amoureux. Les vieux sont en extase souvent devant les jeunes princes. Les Petits Princes. Trop Jeunes pour avoir des relations sexuelles. Mais assez vieux pour savoir ce qu'ils veulent faire dans la vie. / Aber du bist rein, du kommst von einem Stern.../ La première fois qu'il est rentré dans l'anus d'un autre homme il a débandé. A la fois dégoûté de son désir pour cet homme, et dégoûté de lui-même, il n'y arrivait plus. Dégoûté des autres aussi, il voulait une femme ça lui manquait, mais zonzon ne donne pas le choix. / Elle, c'était un peu la même chose. On aurait pu y faire un lien. Elle le suçait dans la chambre d'hôtel à Strasbourg, parce que c'était bon, et parce que c'était Strasbourg. Ils se manquaient trop l'un à l'autre. Il était debout, il lui caressait le visage, il était toujours très doux. N'imposait jamais son sexe à la bouche de sa femme. N'était jamais grossier. /  Ou alors, disant souvent après une baise avec quelqu'un de son âge : je m'ennuie. Ou même pendant parfois. Les gens de son âge étaient grossiers. Il partait regardait la télé. Laissait l'autre médusé, à poils sur le lit. Qui ne comprenait rien. Les vieux aimaient les jeunes caresses. Bien sûr pas tous. Vous vous devez en lisant de vous dire que : "pas tous". Ou : "c'est aussi". / Même si les putes de l'autre site n'étaient pas malheureuses. Même si elles n'avaient jamais été violées dans leur enfance. Même si elles s'affichaient avec du fric autour de la taille, même si c'était pour elles un vrai bonheur, et même si elles n'avaient pas l'air toutes fraîches (en bas comme en haut). Même si la fille n'aimait pas les mois d'août, même si c'était du passé qui revenait sans cesse, même si elle vivait dans une bulle du temps qui n'était pas une bulle confortable ni habituelle, même si c'était les cons qui habitaient des bulles confortables, des salauds aussi. Même si elle lui suçait la queue, avec amour, par terre, même s'il a pris une chaise, et un coussin pour ses genoux à elle, même si ses testicules ne pendouillaient pas, même s'ils étaient dans un scrotum très tendu, très serré. Même si elles n'étaient pas malheureuses. Malgré le temps qu'il manquait, avec le temps elle se disait qu'on pouvait se faire un amour, des amis. Des sorties. / Ce dont elles rêvaient, c'était de sensualité même si elles ne savaient pas vraiment ce qu'elles voulaient vraiment dire par ce mot précisément. / Je...Elle ne montre pas ses seins comme ça. Même si c'est avec toujours le même aujourd'hui. Même si ses encartades par le passé ont été toutes pardonnées, après le pardon l'erreur reste quand même, le sentiment de regarder l'océan et de savoir quand même que cette planète est pleine d'eau. C'est quelque chose qui ne change pas. C'est quelque chose qui reste. / Car je passe ma vie à attendre, entre deux nouveaux, et ils pensent que je suis leur dernier gadget, leur dernier stylo griffé leur a fait plaisir. Offert par leur entreprise, leur boîte. On attend, entre deux. Entre deux, derrière la porte. / Et lui pincer les tétons le faisait jouir bien plus fort. Il l'aimait, ce jeune garçon, même s'il se croyait un peu trop vieux. Il avait peur que ça se termine. Il avait peur qu'il parte. Pour un autre mec.  Un débile quelconque. Qui écrirait sur internet : je kif les bomecs. Les bomecs. Un débile quelconque de ce type. Le plus âgé avait peur de ça, que le plus jeune parte, s'en aille avec un autre, un débile en plus, un qui ne serait pas à la hauteur. Vraiment pas à la hauteur. A sa hauteur. Le plus âgé lui disait : je t'aime. Je t'adore. Tu es mon bébé. Exactement comme disait Denis à Angeline, sauf que des fois, elle avait envie de lui dire : lâche-moi s'il te plaît avec ton bébé, je ne suis le bébé que d'une seule personne et cette personne aujourd'hui est morte. Il s'appelait Antonio, cette personne était une mauvaise personne et elle lui faisait faire, à Angeline, des tas de choses, des sortes de choses très imaginatives, dès qu'on a deux cornes, on a aussi beaucoup d'imagination. Les hommes ne sont jamais des créateurs. Jamais. Dans leur architecture, dans l'espace, ça se voit, jamais, jamais, jamais des créateurs. Seules les femmes sont des créateurs, ça me semblait évident. / Il y avait comme un peu de neige ce matin à quatre heures précisément, j'avais froid dans mon lit, sous ma couette, tu n'étais pas là, j'avais envie de te téléphoner, mais je ne voulais pas te réveiller. Je t'aime. / Et chaque matin, il le regardait dormir. Chaque soir. C'était nouveau. Il y a des rencontres qui donnent des choses tellement nouvelles. Il pensait si fort à lui, si souvent qu'il en était même perturbé à son travail. Il voulait vivre avec lui. Il voulait qu'ils vivent ensemble. Il ne voulait pas le voir si loin de lui. Sa personnalité lui plaisait. Malgré la différence d'âge. Parfois, la réalité reprenait ses droits. Parfois il se disait : je suis trop vieux pour lui. Il déambulait dans les couloirs à son boulot, en se disant ça. Il avait l'air abattu. Triste. Des enfants, il en avait voulu à l'aube de sa trentaine. Mais ça lui était passé, comme beaucoup d'autres hommes qui avaient partagé sa vie. Qui étaient passés aussi. Loin, très loin. Mais avec ce jeune homme d'une franchise étonnante, ça lui donnait envie de l'aimer encore plus, ça l'attirait. Il déambulait triste, en se disant qu'il était trop vieux pour ce jeune homme qui était comme un rêve absolu. Il était attiré par cette franchise, ce jeune homme qui était si direct, si beau. Il lui disait qu'il était extraordinaire, avec des yeux extraordinaires. Il lui disait que son ex de quarante ans lui avait fait des mystères, des cachoteries, des mensonges, par omission même, à son âge, c'était une honte. Et dans les couloirs, il était donc triste en pensant à la différence d'âge. Il déambulait, comme un zombie. Certains le remarquaient. Ensuite, il le retrouvait. Son petit prince, pareil. C'était peut-être galvaudé. Ses yeux riaient alors à nouveau, son coeur s'emportait, fébrile, comme dans un accident cardiaque, sa joue comme touchée par la main de...la Vierge. / Je passe ma vie à attendre, entre deux. Peut-être qu'un jour, je regarderai en arrière et en voyant tout ça je me dirai que ce passage avait été obligatoire. Je me rends compte que c'est fataliste. Et facile. Je n'aimerais pas relire ce que je suis en train d'écrire puisque c'est jeté. De toute façon. Je passe ma vie à attendre, entre deux. Entre deux nouveaux. Qui penseront alors que je suis leur dernier gadget du moment. Je n'aimerais pas avoir une vision de la vie si froide. En fait, il faut que j'aille me laver mais je n'ai pas envie. En fait si. J'ai très envie. Mais j'ai envie d'écrire quelque chose à ma famille là tout de suite. A ma famille toute entière, même Antonio, même à lui. Car j'ai des projets pour toi Antonio. Des fois je me dis que je ne serai pas capable de les mener à bien. Mais récupérer tes os, je ne vois pas l'utilité. Franchement. Mais j'ai envie. Je ne peux pas prendre ceux des hommes qui entrent dans ces chambres pour une raison bien plus profonde que le simple besoin de sexe. J'ai envie d'écrire à ma mère, j'ai envie d'aller la voir et de lui dire, de lui expliquer, en pensant, en souhaitant que pour elle, ça sera facile de comprendre. A mon père pour le serrer très fort contre moi. J'ai envie de ça. Son odeur, c'est l'homme qui sent le meilleur. De toute ma famille. Même si souvent il me traitait de petite chipie, avec un air gourmand, mais d'amour, d'affection paternelle. J'aimerais écrire une autre lettre à mon frère pour lui faire un rapport moral sur ce que je fais. Ici, dans cette ville complètement pourrie, en surface aussi. Mais j'exagère. Il faut que j'aille me doucher. Pour le prochain client qui viendra déposer en moi son foutre d' ADN (DNA). Et là-dedans, dans la petite cabine de douche, je ne peux pas emmener toute ma famille, il n'y aurait pas de place. C'est évident.

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Ange4587332010919822487

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Commentaires
A
Choc comme toujours, très cru... mais si plein d'émotions... intense... tous mes mots seraient vains ici pour décrire mon ressentis...
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