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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
18 mars 2006

Mademoiselle contre l'Oeil

         le_petit_gris

Nous les femmes seules qui découvront le plaisir de la crème pour les cuisses avant de se mettre au lit, nous qui sommes en couple, enfin presque, deux femmes ensemble c'est plus un demi-couple, nous aimons chanter la joie aussi, avec un balai ou une brosse à cheveux, dans le creux du lit, à la gloire des hommes qui ont fait de vous ce que vous avez choisi de devenir. Je suis surprise. J'aime bien la série Medium, pourtant c'est pour les grands-mères, mais malgré tout, elle en impose lorsqu'il faut mettre ici un médecin qui viole et arrache les viscères d'une adolescente dans une salle d'urgence, ou même lorsqu'un autre viole des cadavres de femmes tout le long de l'épisode. Même si on voit souvent l'héroïne au lit, là ça devient pour les grands-mères, le reste c'est pour moi. Je téléphonais à Jean me mettant de la crème sur les pieds, c'est pas la même que pour les cuisses. Avant je me négligeais volontairement. Maintenant je mets de la crème, je vide le tube, ça déborde, et je le raconte ici après, parce que ça ne vole pas bien haut mais comme littérature moi j'y trouve quelque chose. L'important dans le métier d'écrivain (car c'est un métier comme boulanger ou Président de la République), ce n'est pas d'être Nina Bouraoui (une lesbienne), ou Guillaume Dustan (un cadavre), c'est d'y trouver quelque chose, quel que ce soit le niveau. Ce brave Francis m'a envoyé une photo d'un vieux qui pianote sur son ordinateur. Il me trouve pleine de haine et puis il dit qu'il ne comprend plus le vrai du faux. Mais peut-être regarde-t-il au mauvais endroit. Lui qui fait un blog qu'avec de jolies photos, notamment de sa ville. Les villes ne sont pas très littéraires, la sienne notamment. Jean me disait : la télé me déprime, c'est pour ça que je la regarde. Et bien c'est tout à fait ça l'explication. L'explication qu'il me fallait. Mon oncle me faisait du mal, c'est pour ça qu'ajourd'hui, alors qu'il est mort, parfois, je peux sentir sa présence à côté de moi, au lit, quand je me réveille, à mon coucher, en mangeant, ou même dans ma voiture ça m'est arrivé de sentir son odeur et d'avoir l'étrange sensation qu'on me soufflait sur la nuque. Souvent, assez. J'aurais aimé en parler à Lee-Anna, la sorcière d'Ukraine. Mais... Tu te sens mieux ? Je n'ai pas osé lui demander (à Jean), j'ai contourné, je voulais savoir, en même temps je lui ai fait comprendre. Que je voulais savoir. Si j'avais décidé de lui dire directement, je le connais, il m'aurait accablé sur son compte. Il m'aurait dit qu'il était au fond du trou et il était trop tard pour que je prenne ma voiture, je n'avais pas envie d'aller le soutenir, d'être juste là comme il le demande parfois. Même pour un ami comme lui je n'avais pas envie là. J'ai souvent pris ma voiture pour lui, même lui qui est un ami, et puis il fallait que je reste seule ce soir, j'avais quelqu'un à dîner, avec qui parler et réflechir, moi-même. Il le fallait absolument. Thierry au travail : on voit que tu ne supportes pas trop longtemps d'être avec les autres. C'est quelque chose qui me fait mal, ça peut être handicapant, heureusement que je me force, j'ai le sentiment de me faire violence, souvent. Elle m'a laissé des messages sur mon portable, dont un dessin, un coeur. Mais je ne l'ai pas vu, parce que mon portable est vieux, il ne décode pas les nouveaux dessins, quelqu'un m'a dit au travail : putain il date. Je l'ai acheté en 2004, tu trouves que ça date ? Non bien sûr. Ce brave Francis il se permet de dire à de vrais débiles qu'il faut visiter mon blog, que ça va leur plaire. Et après il trouve que je suis violente, juste parce que je ne suis pas d'accord et que je lui dis à quel point il est dans la connerie. Oui parfaitement. Très con le mec. Donc il est perdu, et puis il bredouille, il cherche des excuses. Il ne comprend pas. Mais oui, pourquoi autant de haine ? Que se passe-t-il donc ? De mal ? Pour : autant de haine ? C'est juste que la connerie devrait me lâcher la grappe, notamment la tienne, moi ça va merci, mais il faut que tu arrêtes...De focaliser, c'est malsain. C'est quelque chose que je pourrais me dire à moi-même mais chez moi, le malsain, c'est comme le purin, ça fait pousser les fleurs. Non, j'en rajoute, je sais que tu ne focalises pas du tout, mais pitié : arrête. De dire n'importe quoi, que ça va plaire à des sales pédés qui se cherchent, arrête de délirer mon pote, tu trouveras alors dans ton âge une sorte de légitimité, une sorte d'intimité, avec toi-même, ça m'est égal arrête un peu d'être aussi...on dirait que tu as des trous dans le cerveau et ça se voit, arrête. Bon. C'est bon là ? Tu vas pas continuer quand même ? Elle m'a dit ensuite : c'est un coeur. Elle aime envoyer des coeurs. Elle m'a dit : je n'envoie pas de coeurs à toutes les filles que je fréquente. Bien sûr. En même temps...Je lui ai demandée : qu'est-ce que tu aimes en moi ? Pourquoi ? Dubitative. Elle m'a répondu très directement : ta personnalité, ce que tu dégages, c'est chaud, c'est immense. Je ne voulais pas l'entendre, d'ailleurs ça me faisait mal. Je me disais : et dire qu'ils croient tous que j'invente, que c'est de la création littéraire, le meurtre de mon oncle. Alors que ça explique mon état, ça explique tout ça, ça explique cette haine contre Francis, qui le mérite, il a des trous dans la parole, dans le cerveau, il est beaucoup trop vieux pour vivre, il devrait pas essayer l'ordinateur, il devrait mourir, aller à la mort, tout de suite, mais je confonds, là, je pensais à mon oncle, et il s'y trouve déjà. Et maintenant, aimer quelqu'un avec ça ? Ils croient tous que c'est de la création littéraire comme on dit, parce que j'ai su me protéger pour ne pas avoir la loi et le Diable sur moi, j'ai déjà Dieu je ne peux pas avoir tout le monde contre moi, ce serait douteux pour ma santé mentale. J'aime les séries pour grands-mères rétrogrades qui savent aller un peu plus loin que leur statut de base. Je me massais les pieds, ça faisait du bien. Cette peau si lisse, ma jeunesse toute en finesse (euh, hum), et mon regard hautain sur moi-même. Bien sûr. Elle m'a dit par téléphone toujours : j'ai téléphoné à Jean aussi, il se remet très doucement, tu le connais. Et puis il va recommencer, il retombera sur quelqu'un, il va s'enflammer, il est comme ça. Je lui ai dit : je sais. Il l'a été avec moi. Sa deuxième femme, de toute sa vie. Pas imposée par la société, celle-là. Cette peau si lisse, ma jeunesse toute en finesse. Je mangeais des chips, avec une petite sauce que j'avais faite avec du vinaigre, du tabasco et du ketchup (un truc infâme que j'adore). Elle m'a dit : tu as de la chance, vraiment de pouvoir avaler n'importe quoi et de ne pas grossir. Je lui ai dit : et si j'étais grosse ? Tu m'aimerais quand même ? Elle aime le haut de mes cuisses, les femmes au boulot surtout pendant les pauses, tu t'es fait le maillot, pour frimer devant les copines, revenir bronzée, impérativement, besoin de repos, de vacances, parce que c'est dur de gérer la boîte que papa nous a fourni, vraiment, donc ça suffit. Oui. Elles ont ce genre de conversations à mon travail, c'est pour ça que je vais jamais à leur repas, en dehors du travail, les retrouver à l'extérieur ça serait encore pire, je pense que je me remettrais à tuer immédiatement. Je le disais à G. avec passion, je le disais parce que je le pensais. Je vais la voir demain. Demain, elle m'a dit, tu restes dormir. Pourquoi tu restes pas dormir ? Je t'ai dit, que j'ai dit, je veux prendre le temps, je n'ai pas...Je ne suis pas...(j'ai failli dire le mot gouine). Bien sûr ce n'est pas un gros mot. La douleur n'est pas un gros mot, et je dois souffrir énormément, c'est vrai je souffre. C'est JL qui me le dit, le bonheur c'est bien aussi, il me faut du courage, réapprendre le bonheur, bien sûr, des ovnis mais bien sûr. Bien sûr. Bien évidemment, je n'y avais pas pensé. Mais comment j'ai pu ne pas y penser ? La douleur n'est pas le chemin vers la fin du tunnel. Tiens. Tiens donc, on est venu encore une fois me le dire : le bonheur est une bonne chose. Tiens donc. Ben mince alors. J'ai l'air si malheureuse que ça ? Je ne fais pas partie des 25 000 personnes qui meurent chaque jour tout simplement parce qu'elles n'ont pas accès à une eau saine. Mais j'ai l'air malheureuse. J'ai la chanson avec. Dès que ça touche nos pays riches, c'est un drame, mais le reste, on s'en fout. Pardonnez-moi, je suis en train de mélanger deux sujets qui n'ont rien à voir, je vous jure que je fais pas exprès, j'ai juste l'esprit trop ouvert, je ne sais pas comment je fais, je dois être parfaite, et également incroyablement humble, pour m'en rendre compte. Je ne sais pas trop. C'est l'amour que cette femme, apparemment me porte qui me grille un neurone, si ç'avait pas été ça, ç'aurait été autre chose, automne contre été on ne sait pas comment faire pour ne pas avoir mal d'être dans un corps humain. Je vous le dis avec une amertume calme, triste et non acide. Prenez cette amertume, vous pouvez en faire une boule, c'est comme une pâte, à modeler. Elle est douce. Elle est huilée. Elle est comme ce pain du partage, du putain de partage, vous savez, que vous partagez ensemble en ne laissant même pas les miettes à certains qui ne les demandent même pas. Vous savez. Votre succulent partage, et votre succulente capacité à être des gens biens, dans une vie normale, un mariage, ou un partenaire du même sexe, des enfants ou un chien et une belle vie en perspective. Alors que toujours, il y a autre chose et vous faites comme si justement il n'y avait pas autre chose. Vous n'imaginez pas avec quelle douceur. Je dis tout ça. Avec quel amour j'ai tué ce pauvre mec, c'était mieux pour lui. Bien sûr que si, toi tu ne juges pas, toi tu ne vas pas le prendre mal, dans la littérature d'aujourd'hui on n'a plus le droit de prendre des pincettes comme le font la plupart de ceux qui publient, tout le temps, tout le temps et partout, souvent et pas rarement donc, c'est comme ça que ça se passe, ça fonctionne comme ça. Je vais pas le dire comment, je vous laisse imaginer. Ce n'est pas comme vous le dites. Ni comme je le vois, mais comme ça. Cela n'arrête pas. Le phénomène s'est amplifié, certainement que les esprits s'echauffent. Lee-Anna me disait : les esprits des morts dans la seconde partie du vingtième siècle n'ont jamais été aussi perturbés, violents, effrayés par quelque chose qui est déjà arrivé et qui arrivera encore. Sans cesse. Filipe m'avait dit qu'il était entré chez ce mec, la trentaine. Barbu comme il les aime. Et là, horreur, il voit des rainbow flag partout. Il se dit : tolérance, tolérance, tolérance. Mais le mec embrayait sur le sida, la lutte pour la reconnaissance de l'homosexualité, et aussi le sida, mais ça je l'ai déjà dit, et après il a voulu baiser, avec une Kpote? Mais Filipe il m'a raconté, en riant, il lui a dit : tu sais quoi ? Je suis très content mais là il faut que je rentre, j'ai un coup de barre. Le mec ne comprenait pas. Tu peux dormir ici si tu veux. Tolérance tolérance tolérance. Que veux-tu faire contre ceux qui font partie de quelque chose quand toi tu ne fais partie de rien, que tu es là, juste là égoïstement, comme ça, posé, perlé, comment tu veux rivaliser entre ceux qui se décrètent quelque chose et toi qui te décrètes rien ? Sans cesse, ça arrive. La peur. Je sais, tu as eu peur. Je ne sais pas comment j'ai fait pour avoir 24 ans, à mes seize ans je pensais pas vivre autant. Je trouve ça très long, la vie sur terre, c'est peut-être même trop long, quand on pense qu'avant le péché originel, on avait la vie éternelle, alors là je n'aurais jamais pu gérer. Automne contre été, ne pas cracher sur les jours passés, en même temps j'aurais vécu avec intensité, là où certains auront appris la certitude du bonheur, c'est affreux d'être heureux dans un monde pareil, ce bonheur est bien trop petit, celui qu'on me propose, mais pour vous ça va, il vous va bien je trouve,c 'est bien pour vous. Si vous saviez, ce n'est pas tous les jours...Ce n'est pas tout ça que je voulais dire. Ce n'est pas que je veuille vous inonder de mauvaises choses au contraire, c'est pour ça que je parle de cette femme qui apparemment me porte un amour qu'il m'est difficile de comprendre (je suis un être humain après tout, je ne peux pas tout supporter). C'est difficile à comprendre, ce n'est pas que c'est compliqué, les choses les plus simples sont les plus difficiles à comprendre, sauf moi, la chose la plus simple à comprendre je l'ai comprise mais je suis morte à l'intérieur, même si votre Dieu va me tuer parce que j'ai tué et que j'ai sucé des bites pour de l'argent. C'était facile, je l'avoue, plus que d'aller s'inscrire à l'ANPE, si je reprends vos logiques, c'était plus facile que d'affronter votre monde de l'entreprise, si je reprends vos méthodes, vos attaques commerciales, bien sûr, aller se préparer, se faire un lavement comme un sale pédé (ça c'est une insulte homophobe contre la communauté homosexuelle, tu n'as pas le droit de le dire Angeline, mais que font les gays qui me lisent ?), c'est facile, si je reprends vos systèmes de pensées, sucer, encore et encore, mettre les mouchoirs usagers dans la poubelle, les capotes avec. Ils ne se déplacent que rarement, sauf Denis, tout le temps il le faisait, il était propre, jeter eux-mêmes leur capote (Truman, un écrivain pitoyable). Pleine. C'était simple comme au revoir. Je suppose que c'était au moins autant difficile que le monde de l'entreprise, les putes n'ont pas d'entreprises, elles vont dans les entreprises des fois, c'est différent. Donc plus tard, je vais lui téléphoner, il sera tard mais elle veut entendre ma voix, elle m'a dit : je serai au lit mais réveille-moi. Elle comprend de loin mon besoin d'écrire, d'être seule et d'écrire mon truc gothique (c'est une simplette qui adorait péter avec ses aisselles qui me l'a dit mais de toute façon, dans la recherche google, quelqu'un a mis : elle aime le sperme, ce qui est sans doute vrai). Elle veut entendre le son de ma voix, pas ses mots, parce que mes mots, je ne veux pas qu'elle les lise, c'est très bancal et mon Dieu mais comment ça se fait, ça part dans tous les sens et on dirait que c'est une logorrhée, pour un peu, automne contre été, on dirait que j'ai fait exprès.

combustion_spontan_e

Automne contré été, avants-bras et veines dans la vallée, pleurs et mensonges dans ce monde d'insurgés, amour distraite sous la voie lactée et sous la plage sont sortis quelques nouveaux pavés.

eye

ANGELINE

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Commentaires
W
J'aime bien Guillaume Dustan, dommage qu'il soit mort
A
Le probleme de l'ancien mystificateur est son ancienneté mais la javel n'enleve pas certains virus encore méconnu, ce que tu sais.<br /> <br /> J'imagine que tout est possible oui, c'est un monde que je connais très mal et au niveau homo ça n'a rien à voir mais je connais une pute qui aurait révè être commandé par une entreprise. On a la classe ou on ne l'a pas !
A
Pardonne-moi, tu restes un peu ma myste. En effet, il était évident que tu voulais donner une autre couleur mais tu aurais pu le faire sous ton ancien mystificateur.<br /> <br /> Et c'est vrai, tu le sais bien. Qu'elles vont parfois dans les entreprises, pour des commandes. En tout cas ça m'est arrivé une fois, j'étais hallucinée, je découvrais, les clichés étaient vrais, les légendes urbaines réelles.
A
reste plus que le lavement!<br /> <br /> J'adore ton : les putes n'ont pas d'entreprises, elles vont dans les entreprises des fois, c'est différent
A
Je lui parle littérature, il me fait la leçon sur l'imprimerie. Pauvre Francis. C'est exactement le décalage qu'il y a d'habitude, heureusement que tu es venu ici l'exprimer. Pour quelqu'un qui ne devait plus venir, qui m'avait dit même ça, pauvre petit bout.<br /> <br /> C'est pas de ma faute s'ils n'aiment pas qu'on montre leurs villes d'une manière différente. Il a dû se sentir attaqué personnellement lorsque j'ai écrit : "les villes ne sont pas très littéraires".<br /> <br /> <br /> Tu vois que tu es pire que con, tu es comme une tête de bite, mais de ta part ce n'est pas ce que j'appellerais un événement.
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