Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
1 janvier 2006

Stand By Fuck Men

impressions_fugitives1

I think it's perfectly clear we're in the wrong band, ooh ooh.

Tori Amos - The Wrong Band

Tu as un bon style d'écriture, félicitation...


Harold

Francis tient à me souhaiter une bonne année 2006. Ce qui est très sympathique de sa part.

Angeline

J'ai arrêté de pleurer maintenant. Depuis longtemps en fait. Avant dans mon écriture c'était une stratégie, non pas pour qu'on m'aime mais... C'est fou les gens qui se font aimer parce qu'ils pleurent sur l'épaule de Paul. Moi tant qu'à faire, celle du Christ mais il n'est pas là pour les gens comme moi. Qu'importe. On fera avec. Ou sans. Tout dépend du point de vue. J'ai arrêté de pleurer pour ça, depuis très longtemps en fait. J'ai arrêté de me morfondre. J'ai arrêté le miel. J'ai arrêté tout ce qui pourrait me trouver des excuses. Du coup, j'ai arrêté de vous en trouver. Vous demandez beaucoup d'excuses. Je trouve. C'était des stratégies. Des stratégies qui ont réussi ? Bien sûr. Vous marchez, vous courez, vous baisez dans une mer de miel. C'est particulier. Je ne vous en veux pas, vous en vouloir en serait encore vous trouver un prétexte : votre faiblesse. On la connaît, c'est acquis, je l'ai dit, je la redis, sans cesse. Pour ne pas oublier. On oublie pas certaines choses vous en conviendrez. Il y a des choses, je suis certaine que vous aimeriez parler et évoquer tout le temps. Je ne sais pas moi. Votre famille, votre clan, votre allure, votre morale, votre droiture, de chemin, de marche, votre amour des fêtes de fin d'année, vos pleurs, le plus souvent c'est le sexe. On fera avec. On sans. Tout dépend du point de vue. J'ai arrêté de pleurer pour ça. Ce soir. Ce soir très exactement, peu avant minuit. J'ai vidé mon âme de tout ce sirop de glucose. Impossible à avaler, je suis diabétique. Sinon. C'est une métaphore, là. Pas fine. Mais les métaphores sont jolies mais rarement fines. Tout ce qui est de l'ordre des camps ce n'est pas fin. Vous n'êtes pas tous raffinés, vous ne le remarquez même pas. Depuis longtemps en fait. J'ai arrêté parce qu'il faut arrêter. Un jour, ça s'arrête. D'englober tout, c'est monstrueux. Pour les autres. On est pas fait pour s'occuper des assassinats de Dieu. Nous avons notre business et il a le sien. Je devrais voir les choses comme ça. Moi, la catin des Cuivrés et des Dorés. Je ne vais pas pleurer toute ma vie sur un mort. Quand même. C'est dingue, je parle que j'ai commis un meurtre et certains viennent, reviennent quand même en me disant bonjour. Alors qu'on ne dit pas : bonjour. Mais au revoir. C'est comme ça. Sophie a fêté une bonne année à tout le monde, elle a commencé par moi, j'étais heureuse. Bêtement. J'ai arrêté de pleurer. Dehors pendant qu'ils faisaient la fête. La fête, ils faisaient leurs joies dans la maison, souvent ça meurt dans la maison. Tout espoir, la bêtise de croire, que la destruction trouvera une solution sans excuses. Je m'en suis rendue compte. J'ai arrêté d'avoir mal. A cause d'Antonio. Depuis la première fois, il y avait eu un feu, une sorte de mort qui me consumait, dans mon être je veux dire, sans alourdir. D'émotionnel agité. On n'est pas là non plus pour se faire des bisous et des : "oh ma chérie, comme je te comprends, Courage". Donc moi ça m'amuse, je publie les commentaires comme ça. Bien sûr. Toujours il faudra revenir, à cette origine, de feu en soi. Pourquoi ce soir j'ai senti que je n'avais plus ça sur le dos ? Je l'ignore. Cela n'a rien à voir avec 2006 parce que ça m'est assez égal de changer d'année, pour redécouvrir les mêmes horreurs qui se suivent, mais qu'on oublie, à cause du numéro de l'époque qui change, qui catalogue les horreurs en fait, tu parles. Tu parles mon pote. L'époque, c'est l'avénement de ta Mère. Elle a les cheveux bleus je suis sûre. Je ne veux plus jamais pleurer, plus jamais, et d'ailleurs je ne veux plus jamais pleurer dans les bras d'une amie, d'un ex. Ou de quelqu'un d'autre. Peu importe. On s'en fout. On s'en fout, dans le fond, des pleurs des autres, tout ce qu'ils ramènent c'est ce souvenir qu'on a des nôtres, toujours. Pour les autres ça marche comme ça. Je ne veux plus pleurer contre les seins de Sophie, je mouille trop sinon. Aimer ses amies jusqu'au désir, c'est trop fort. Donc rien à signaler, c'est la nouvelle année bande de veaux tant mieux pour elle, je suis allée fumer dehors. Il le fallait. Je ne vais pas raconter vos moments de débauches, au nom du "divertissement" en profiter car la vie en dehors est dure. Mais c'est vous qui la faites, ne vous plaignez pas. Vous mangez, le leitmotiv nouveau de ce blog c'est "avalons". Donc Continuons. AVALONS. J'adore avaler plein de choses, mon oncle Antonio s'il était encore de ce monde pourrait venir vous le dire. Je suis désolée de donner à ce blog un attrait de plus en plus sombre, tout en lui donnant un côté plus léger, ce n'est pas de ma faute, c'est que je suis comme ça. En ce moment. Sans homme pour se planter en moi, sans amis valables capables d'écouter, sans Dieu pour me punir, j'ai l'impression de punir moi-même. Etant donnée que j'ai tué, j'ai cherché des points communs avec de grands criminels du 20 ème siècle, je me suis procurée les livres de Stéphane Bourgoin, très sexy, surtout depuis qu'il se fait un paquet de fric sur le dos de la mort comme ça, mais à chacun son business, c'est moins grave qu'Amélie Nothomb, écrivain. A chacun son business. Et bien c'est affreux mais je suis même pas un tueur d'occasion. Je suis trop intelligente et moi le motif c'était la vengeance. Du coup, je me suis dit : mais Angéline, il travaille sur les tueurs en série ce brave. J'ai quand même lu les récits d'Albert Fish obsédé des culs dodus, qui aimaient manger les petits culs délicieux des enfants, les faisant rôtir au four, aspergeant les fesses du jus de la sauce de cuisson. Cela donne envie remarquez. Il avait des visions mystiques, il se prenait pour le Christ, mangeait la Merde et buvait la Pisse, et moi j'aime ce genre de choses, je trouve ça très intéressant. Beaucoup de clients me le demandaient, cinq pour cent ce qui est considérable pour des pratiques que je qualifie pour moi-même d'inhumaines, mais j'acceptais seulement quand c'était moi qui devait me soulager sur eux. Pas l'inverse. Je ne suis pas une poubelle, pour qui vous me prenez. C'est la nouvelle année du Bonheur, je me trompe, la mélodie. Comment être léger dans les ténèbres pourrait devenir ma devise ce mois de Janvier. Je déteste les mois de Janvier, comme les mois de Décembre, qui sont plusieurs. Je n'aime pas le lundi ni le dimanche, j'aime bien le jeudi, pas le mardi, j'aime bien le matin très tôt et le soir très tard. Si je pouvais je ne dormirais jamais; J'ai trop peur de voir le fantôme de quelqu'un, cela doit être ça. C'est moi la Femme qui est en train de punir Dieu. Lui et moi nous avons la parole il a la connaissance de tout mais quelle facilité pour lui, pour lui qui m'a abandonnée. Quand même. Aux mains et au sexe d'un autre. Il fallait le faire, mon Dieu. Peu importe que je crois en toi. Les gens qui vous disent : je crois en Dieu, moi. Sont des cochons pourris. Et les cochons on les pousse au bord de la falaise, ils font le reste. Ils ne lisent même pas. Donc je rentre dans la case des criminels normaux, qui commettent un crime pour une raison donnée, de l'argent ou un crime passionnel, ou la vengeance et que la justice m'a dit que je n'avais pas le droit, encore beaucoup de messages de fous qui viennent me dire : que je suis un monstre, la société protège toujours les monstres en premier, et le monstre ils le protègent parce qu'il était bon paysan, il allait à l'église et il était aimé de tous, c'était un homme calme, instruis, rare pour un paysan, et il était pas mal, sans plus, le look paysan sexy, rien à voir avec les pédés de Mike, qui finiront tous au bûcher des vanités tôt ou tard. Cela étant, tout à l'heure il y avait une lesbienne, qui me reluquait. Bizarre je les attire. Elle me souriait. Elle, ça se voyait, elle avait la gueule de l'emploi, pas de doutes possibles, elle broutait des minous, elle tombait amoureuse des femmes. Comble de l'ironie, elle se prénommait Sacha. Un prénom qui me dégoûte, j'ignore pourquoi. On a parlé de banalités, mais je lui ai cassé le truc. Elle glissait lentement sur la piste de la drague facile, et moi je ne veux pas, pas d'une femme dans mon minou, coincée dedans, je ne veux pas qu'une femme m'aime d'amour, je ne veux pas aimer d'amour une femme, je ne veux pas mettre ma langue dans son sexe, je ne veux pas ça me révulse, à la limite je préférais encore mon oncle mort. Son corps, les restes, son cadavre. J'ai encore pensé à ça tout à l'heure, avant de perdre le poids de la culpabilité (soyons clair, il s'agit de ça), je me disais, pour me défendre de moi-même, de mon acte : je vais ouvrir la terre, la couper en deux, comme l'autre con avec son bâton sacré, et la volonté de Dieu, mon Dieu c'est Dieu, c'est un homme, ah, mon Dieu, c'est ton Dieu, c'est une histoire d'HOMMES, qui touchent le Ciel, d'un regard, mon Dieu, ah mon Dieu est une femme, une méchante Reine Jézabel, Kate Winslet dans TITANIC, à la fin elle est vieille, mon Dieu, ah, mon Dieu c'est mon Frère c'est pas mon Dieu, c'est un Homme, Seigneur, encore une fois de Dieu, mon Dieu c'est Dieu, c'est un homme, ah, c'est mon Dieu mais c'est ma pisse, c'est mon Homme, c'est mon amour, c'est ma merde, c'est chaque soir, la croix et la bannière, le pardon et l'espoir, mon Dieu, ah, c'est ma pisse, mon Dieu c'est comme une Femme, elle a quoi dans l'esprit, elle a quoi ? Elle veut quoi de la vie ? Des cheveux de couleur bleu. Je me disais que j'allais ouvrir la terre et prendre ses os, et puis les nettoyer, les mettre dans ma chambre, reconstituer le squelette d'Antonio, et pourquoi pas, mettre un doigt dans mon con, comme Adam touchait le doigt de Dieu, dans la Chapelle. Mais mon Dieu n 'est pas Mon Homme et je ne vais pas prier la Vierge Marie, qui était vraiment une garce. Je fumais une cigarette, je retenais mes larmes, c'est vrai j'ai arrêté mais j'ai pleuré parce que le poids du monde s'est envolé, je ne suis pas Catwoman (beurk Halle Berry), je ne suis pas Elektra (beurk Jennifer Garner) donc, et puis là, je vois un jeune homme, plus jeune que moi déjà il avait aucune chance, je n'aime pas les êtres humains non terminés (comme ceux qui sont plus vieux d'ailleurs, vous savez, les yeux d'or). Il me demande une cigarette. Cinq minutes plus tard je sais qu'il a des frères et des soeurs, envie de voyager, qu'il aime bien être là et qu'il trouve Sophie sympa. Et qu'il cherche une petite amie. Je suis retournée à l'intérieur, soulagée. Bonne année, bonne année, criaient-ils, ils. ILS. Souvent, en sachant le contraire, je me sens d'une bêtise incommensurable, de critiquer les travers de la société, ce qui me fait peur c'est qu'on trouve des analystes qui en étant dedans trouveront toujours le moyen de rabaisser ceux qui oseraient dire quoique ce soit de VRAI à ce sujet. Etre Goliath, moche et grand, ne m'aide pas. Sur ce terrain là. D'autant plus que je sais, vous me lisez à l'envers, vous ne savez pas lire vous faites semblant que oui, tout ce qui vous intéresse dans le fond c'est de lier, de tisser des liens, de tomber amoureux de quelqu'un, l'écriture est un prétexte, pour moi c'est un outil, comme l'africaine sachant piler ses poisons, comme les infirmières de la mort pouvant se procurer un peu de Potassium, les entomologistes, et les Saints, les Patrons et les Requins, tous prient Dieu parfois, sometimes. Des cheveux de couleur bleu je veux, pour dans un an, où je serai dans un an, comment je vais écrire, de quoi je vais parler, avec qui je vais me friter, quelle douleur ne sera pas partie de moi ? Je sais laquelle. L'autre est dans la tombe, il refuse de partir, vous comprenez. Je suis toute seule, face à quoi ? Un Dieu. Il refuse de sortir, j'exige que vous y alliez avec moi, ouvrir la tombe, et qu'on prenne ses os. Cela vous dit de faire quelque chose d'illégal, ou alors vous avez peur que ça soit mis dans votre casier judiciaire, ou inscrit dans l'histoire de votre corps et de votre être, tout est enregistré, les constellations de pédés, les nuages étoilés, vous avez peut-être peur, de faire quelque chose d'immoral, pourtant vous le faites, souvent, dans vos petits vies sans fioritures, bien calmes, bien dirigées vers le chemin de droiture, mais tout dépend du point du vue.

BIEN ENTENDU.

tammy

stand by fuck men

ANGELINE

Publicité
Commentaires
S
Ce n'est pas la lucidité qui rend fou mais l'insupportable paysage ravagé par la mauvaise foi et les malfaisances conséquentes qu'elle découvre .
F
" La folie est le prix à payer pour le temps passé à être trop lucide..."<br /> <br /> ELLIOT PERLMAN<br /> <br /> Entre son métier d'avocat et l'écriture, Elliot Perlman n'a pas hésité longtemps. Il gagne en 1994 le 'Concours de la Nouvelle' pour 'Les raisons pour lesquelles je ne viendrai pas' et son roman, 'Trois dollars' - récemment adapté au cinéma - remporte le 'Age Book of the year Award' et le 'Betty Trask Award'. 'Seven types of ambiguity', son dernier ouvrage, a été sélectionné parmi les romans dignes de recevoir le 'Miles Franklin Award' en 2004. Elliot Perlman est un écrivain engagé et indépendant, qui travaille quand ça lui chante et s'attaque sans peur aux sujets les plus ardus, avec passion et style de surcroît.
A
Et dire que c'est moi qu'on traite de folle après.
F
" Tu vois, on danse.<br /> Le corps, on le balance.<br /> On s'touche.<br /> On s'embrasse la bouche.<br /> Tiens, même, v'là qu'on s'dit qu'on s'aime<br /> Mais c'est que de la crème,<br /> De la pommade rose<br /> Pour cacher les choses,<br /> Du p'tit plaisir<br /> Pour pas tout seul dormir.<br /> Tu vois pas qu'on s'aime pas ?<br /> Tu vois pas qu'on s'aime pas ?<br /> On s'aime pas.<br /> Alors là, t'es seul.<br /> Ça t'pique dans ton œil.<br /> T'as envie<br /> D'parler, de faire guili-guili,<br /> Mais, pomme,<br /> T'es là pour personne<br /> Et c'est tout le monde pareil.<br /> Retourne dans ta piaule :<br /> Même si tu miaules,<br /> Le monde s'en fout.<br /> Fil, fil mur,<br /> T'as pas vu le fil dur ?<br /> Marqué privé,<br /> Ici c'est chez nous.<br /> Pas pour vous,<br /> Rien qu'pour nous.<br /> Si c'est à tout le monde, chez nous,<br /> C'est du sale mélange<br /> Et ça nous dérange.<br /> Attention aux autres. <br /> Pan ! Pan ! Pan !<br /> Y a la guerre tout l'temps.<br /> On fait le civil<br /> Puis on s'envoie les missiles.<br /> On s'le fait le coup du calumet de la paix<br /> Mais c'est du cirage,<br /> De la gomina<br /> Pour cacher le cra-cra<br /> Et zoom zoom télé,<br /> Toutes ces belles photos saignées.<br /> Tu vois pas qu'on s'aime pas ? <br /> On s'aime pas... "
Publicité