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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
25 avril 2005

Son Père la pute

carrie_20stevens_20fAngélique pensait pouvoir changer en arrêtant de manger. Je lui disais qu'elle était belle, pour elle c'était inimaginable qu'elle puisse plaire à quelqu'un. Angélique a un double mal famé, elle est amoureuse d'un David, véridique, comme moi Angéline d'un Denis. Deux A pour Dédé, deux D, c'est Beubeu, fantastique. Denis me dit dans son message qu'il est content d'avoir acheté de nouvelles fringues, ses amis se se montrés dans la webcam, ils m'ont vue, moi, j'étais intimidée. Miracle : il n'a aucun pote homosexuel. Comment a-t-il fait ? C'est tellement courant aujourd'hui de voir débarquer quelqu'un balancer : je suis homo. Comme si c'était vraiment nécessaire, de le signifier, comme si moi j'arrivais et que je disais : j'ai été pute. Aucun intérêt, c'est un non-événement total. Mais Denis a comme amies deux lesbiennes, un couple. Très gentilles. Elles plaisantaient en me voyant dans la webcam : "tu es très belle, on va peut-être te demander de vivre avec nous". Elles savent l'histoire de Denis d'après lui. Elles savent qu'il trompait sa femme l'homme d'affaire, qu'il baisait des gosses de vingt ans. On est jeune adulte vieux gosse mais gosse quand même. Je le dis comme ça. Faut sauver ma vie, Denis, faut prendre le ciel dans tes paumes. Non, je ne mettrai pas sur toi mes problèmes. Comme mon ex-mari. Je t'aime. Je t'aime. Je te le dis, c'est vrai dans mon esprit que je t'aimais, j'aime un homme que je ne connais plus. Que je n'ai jamais vraiment connu, seulement ses travers qui étaient, cependant, délicieux. En étant sincère, à l'époque prostituée tu étais le seul client qui me faisait jouir. Et en plus comment dit-on ça en anglais ? Le feeling, ah oui...Sexuel, Personnalités. Tout cela est très compliqué pour moi et très...coquin. Non je plaisante. Je ne veux pas raconter mon existence. Elle n'est pas fantastique, ni ennuyante : elle est. Point. Denis, toi tu connais ma chute de reins, pas comme les gens qui me lisent. Ils la verraient, ils comprendraient tout de suite. Où je veux en venir depuis novembre dernier. Tout de suite, ça ferait tilt. Forcément. Enfin pour ceux qui sont intelligents (pitié, ne me prenez pas pour une vantarde, ce que je ne suis jamais). Donc je suis fatiguée, cependant chaude. Chaude. Tu as bien entendu. Dans mon coeur, partout en moi. Fébrile même. Dans mes extrêmités. Mes bouts. Mes extrêmes. Je bouillonne de désir d'amour, de joie et de bonheur. Je veux me crucifier pour le monde encore une fois. Comme je fais une fois par jour au moins. Je parle de mes émotions, de mon ressenti, de mon pouvoir de clairvoyance. Si seulement j'étais voyante, Elisabeth Teissier. Ou Françoise Hardy. Ou mon Jardinier. Si seulement j'étais lui pour pleurer sa rancoeur douce et aimante qu'il a contre moi. Je sais parfois cautériser, la plupart des âmes que je rencontre, mais certaines, certainement trop exceptionnelles, je ne sais pas. Elles sont au-dessus de moi. Tu vois, je ne suis pas le top question humanité.

hand_20to_20facenewJe repense à ça et puis sans cesse à quand on se reverra. Comment ça va se passer. Si ça va se faire très simplement. Très honnêtement. Je suis positive. Mais bon, on ne sait jamais. Les orages, que j'adore viennent. Et alors-là attention à ta vie magique. La magie est tout près de toi. Tu m'as dit. C'est un risque. C'est vrai que tu as l'air équilibré maintenant, je suis heureuse. Je suis heureuse. Grâce à toi, mon bel inconnu que j'ai connu. Donc comment ? Comment surpasser cet émoi adolescent, comment faire pour oublier mes vingt-cinq ans, non vingt-trois, comment faire, tu vois à quoi je suis réduite, à me faire plus vieille. J'avais peur de ne pas être crédible, trop jeune. Bon deux ans, c'est rien. Mais regarde, en deux ans, combien de sourires on peut faire ? Combien de fois on peut faire l'amour ? Sophie m'a emmenée à une auberge. On a mangé de la brandade de morue. C'était bon. Un mec patibulaire jouait de l'accordéon, un vieux copie conforme d'Eddy Barclay chantait, des jeunes, dont un était le sosie direct de Laurent Ruquier fumaient et parlaient. Sophie était avec moi. J'étais surprise qu'elle soit toute seule, enfin, je veux dire qu'elle veuille qu'on soit nous deux. Dans la voiture j'ai mis Just A Friend of mine, je suis très Vaya Con Dios, surtout cette chanson, je ne sais pas pourquoi Denis, peut-être parce que toi aussi tu écoutes cette chanson et que tu me l'as envoyée par le net. Dès que je te vois dans la webcam, je tremble. Physiquement et dans mon coeur. Je ne sais pas pourquoi. Tu dis que tu m'aimes. Tu dis que tu m'aimes. Tu dis que tu n'as pas arrêté de penser à moi et je veux te croire. Je l'ai ressenti ça. Je pensais à toi, moi aussi. Je pensais à nous, à pourquoi s'être rencontrés dans ces circonstances. Tu me l'avais dit une fois après une baise. Je sais que tu n'aimes pas ça, que je parle de sexe crade dans ce blog, je t'ai dit : ce n'est pas par plaisir, ni pour provoquer, ni pour salir quelqu'un, tu m'a répondu : oui je sais mais...Tu as plus de valeur que tout ce barratin. J'ai été contente : tu as compris comme c'était important d'écrire la vacuité qui nous lâche pas et qui est si réconfortante mon Dieu. Et tu m'as dit aussi : laisse les anges, les Dieux et les Déesses (tu as oublié les Démons), tu es au-dessus d'eux tous. Tu l'as toujours été. Ce n'était pas pour me mousser, je l'ai bien senti dans ta voix. Dans tes baisers à l'image que tu fais, avec ta main, tu me regardes. Et moi je tremble comme une feuille. Je tremble et tu es le vent, je suis une feuille, le monde l'automne et toi tu es le vent. Tu es là pour me faire trembler. Ecouter Hurt de Nine Inch Nails, reprit par Tori Amos. On a dansé Sophie et moi. Elle aime bien être avec moi. Elle est intelligente, Sophie elle m'a dit : je sais que tu grossis le trait sur moi dans ton blog et je te comprends. Tu te rends compte, dans mes ténèbres suaves il y a parfois des trous. De lumière. Des trous.

feix0424_traceC'EST LE SOLEIL, Denis. Mes paroles ésotériques n'ont pas d'effet sur ton coeur. C'EST LE SOLEIL. Et je sais que tu as peur toi aussi, et que c'est naturel d'avoir peur. C'est naturel. Bien sûr que non. Pas à l'origine. La peur n'a rien à voir avec l'origine. Pourquoi j'ai peur de prendre ma voiture, le bus, les hommes ? Parce que je suis une femme ? Pourquoi j'ai tout le temps peur ? Pourquoi dans mes rêves je rêve que j'ai peur ? Un rêve dans le rêve ? Pourquoi ? C'EST LE SOLEIL, Franck. Et pourquoi ça me fait peur d'être seule dans le noir, d'être à table avec des cons, d'entendre les chiens aboyer, pourquoi j'avais le trac avant de sucer un client, de découvrir son sexe, propre ou puant, pourquoi j'avais peur ? Pourquoi j'avais peur au Portugal de ces voyantes qui avaient des yeux gris, parfois crevés, vieilles, qui lisaient l'avenir dans mes paumes, pourquoi j'avais peur ? Pourquoi j'avais peur lorsqu'elles me disaient que j'allais avoir une ombre de mort sur moi dans les années à venir ? Avant mon oncle, avant la pute sa mère. Angélique me disait : mon père était une pute avec moi. Angélique aimait David, un beau mec mais pas aussi viril que toi Denis. Denis. Denis, avec de De La, dans le Nom, comme P, sa mère la pute, son père le destin. Particule partinence. Angélique aimait son père, il était juste trop autoritaire, elle s'en plaignait, d'autres se plaignaient que le leur ne l'était pas assez ou qu'il enfonçait son gros sexe dans leur anus la nuit lorsqu'ils avaient quatre ans. Et je peux vous dire qu'à quatre, un anus n'est pas fait pour être sodomisé, le sang, les excréments, les fèces, les fêlures, c'est fait pour rejeter tout ce que le corps veut pas comme, par exemple LE SOLEIL. Denis, je sais que tu n'aimes pas. Moi non plus. Mais Dieu ne veut pas, mais moi je sens que je dois. Je suis maudite. Je suis Angéline des Récits de la Maison des Morts. On a dansé avec Sophie. Je suis rentrée, j'ai continué à peindre, mes meubles. Ensuite, j'ai répondu au téléphone quatorze fois tout en faisant bouillir du riz.

Joy Angéline

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