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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
21 avril 2005

Reconnaissance

c17

(...je voulais juste te faire partager un peu de mon émotion. Car je suis touché par ta considération à mon égard qui s'exprime dans tes écrits. A l'époque tu m'en parlais sans que je comprenne vraiment de quelle valeur relevait l'enjeu et j'avais bien tort de n'écouter que d'une seule oreille, il est vrai aussi que j'étais très à l'écoute de moi-même...cependant je suis heureux. Depuis quelques jours. Je voudrais te le dire simplement, un peu comme ton ami Franck. Je suis heureux de pouvoir te parler au téléphone. Je ne sais pas encore vraiment qui se cache derrière l'épais brouillard et d'ailleurs peut-être que j'ai envie de te connaître sans voir à travers ce brouillard. Je voudrais ne pas tomber dans la débilité, je sais que l'attachement existait au-delà de ce que nous étions socialement à l'époque. Je ne veux pas te blesser et profiter de toi à nouveau, je sais que j'ai profité de toi. Je sais que j'ai profité des autres aussi. Tu n'étais pas la seule à qui je demandais des services. Donc comme je ne peux pas te le dire de vive voix, sans que celle-ci se casse, je vais te le dire par écrit, moi qui n'ai pas l'habitude d'écrire : je te demande pardon, de t'avoir utilisée à l'époque de tes vingt ans, comme tu dis si bien dans un de tes précédents messages... Au fait, qu'est-ce que ça veut dire GIVE ME ALL YOUR GARMONBOZIA ? (ça veut dire : donne-moi tout ton chagrin et ta peine. Comme si j'étais la Reine des Morts). Et puis cette ressemblance avec Crowe, tu sais, certains l'ont vue mais d'autres pas. Mais si tu mets une photo de lui de temps en temps dans ton blog, ça voudra dire que tu penses à moi. En bien. En attendant qu'on puisse se voir. Je sais, j'aimerais qu'on passe plus d'un week-end ensemble, pour être tout à fait honnête avec toi. En te retrouvant, j'ai l'impression d'avoir retrouvé la possibilité d'aimer quelqu'un, car à l'époque, ma fonction sociale m'empêchait...Il y avait ma femme, mon fils et mon apparence (les apparences, toujours les apparences). Tu me déconcertes fortement et maintenant que je suis seul, je me plais à penser que le hasard ne fait rien par hasard, oui, je pense que ce n'est pas un coup de chance qu'on se soit retrouvés. Que tu acceptes aussi franchement de me parler, que tu te souviennes autant de moi m'a beaucoup surpris. Tu m'as dit la même chose tout à l'heure au téléphone. Tu étais surprise, d'être restée dans ma tête et dans une partie de mon coeur, pendant toutes ces années. Je pense pouvoir dire que j'ai toujours eu de l'amour pour toi, et ce depuis la première fois que je t'ai vu, assise dans ce gros fauteuil rouge, trop gros pour ton corps, je t'ai vu te lever, tes jambes d'antilope. Je ne m'attendais pas à un tel choc. Une beauté cassée dans les yeux. Aujourd'hui, je vois ton image barbotante dans la webcam et je ne sais pas comment faire : je suis désarmé, je ne peux que m'incliner. Je t'ai toujours aimé. Cela, je me garde bien de te le dire au téléphone, trop tôt, trop vite. Mais moi, j'ai appris à dresser mon coeur vois-tu, je sais maintenant de lui...Chez toi cette chose était innée. Et le fait que tu parles autant de moi, comme cela me conforte dans l'idée que mes sentiments envers toi retrouvée sont identiques (peut-être). Donc je vais venir. Je viens. Je ne suis pas un tueur. Je ne suis plus celui que tu as connu. Bon je suis le même avec une bonne partie de ces défauts en moins. Je n'ai pas autant de liberté que toi dans le coeur, cependant j'ai de l'amour, autant que toi. Qui regorge. De ton écriture si tordue en apparence. Mais il ne faut pas se fier aux apparences (je ne te le fais pas dire). Voilà, je veux voir la vraie Angéline. Celle que je n'ai jamais vue, pourtant je t'ai connue nue plus d'une fois, j'ai vu ton regard traversant le mien alors qu'on jouissait : pourtant je n'ai rien vu de toi finalement et ça me trouble. D'avoir tout vu sans avoir rien vu. Je viens le week-end prochain. Je viens samedi qui vient. Je viens. Je veux te prouver que mon monde est sérieux. Que je suis quelqu'un de sérieux. Maintenant.)

Parfois j'ai peur que quelque chose que je veux arrive, et parfois je regrette qu'une chose non désirée se soit passée.

Parfois, j'entends la vieille radio de mon oncle, qu'il écoutait tranquillement dans sa cave, en bas, dans les bas-fonds.

Vivement que tu arrives qu'on fasse reconnaissance.

Je t'embrasse de tout mon coeur.

c89

DENIS & ANGELINE

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