Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
12 février 2005

Samuel

Bon. Reprenons. En montant, ils se tenaient par la main. En montant les escaliers : elle était devant, elle avait tourné la tête, ou plutôt baissé pour lui sourire un peu. Elle aime sourire aux gens qui lui veulent du bien. C'est pas grand chose, c'est simple et ça fait du bien à soi-même. Comme tout est enregistrée, des fois elle a cette impression, que toutes ses paroles, ses gestes, ses actes, ses pensées, que tout ça est enregistré. Ils s'étaient embrassés dans le salon, elle avait grimpé spontanée sur son bassin, à genoux au dessus de lui. Elle lui souriait. Et lui aussi, de son sourire de Juif. Il s'appelle Samuel et il était très pudique dans ses caresses : elle aimait. Elle aimait qu'il la respecte. Il n'écrasait pas ses seins par exemple. Elle l'a eu aujourd'hui, vendredi, et demain et dimanche donc ses messages, qu'elle a besoin d'écrire. Ils se sont promenés, ils ont mangé ensemble, il a voulu la prendre par la main dans le parc. Chez moi il n'y a pas de temps. Il faisait pas beau, mais il ne pleuvait plus. Elle était bien. (Entre parenthèses). Assis l'un en face de l'autre. Ils ont parlé et puis lui, il a déposé un baiser, tendre sur ses lèvres. Quel âge a-t-il ? La trentaine bien entamée, et elle ? La vingtaine bien entamée. Elle était bien. Souligné. Elle ne ressentait pas le besoin d'écrire comme une idiote tout ce qui se passait ou pas dans sa vie. Elle était bien. Elle regardait le ciel gris et son oeil si noir n'était que pureté. Il a déposé un baiser d'adolescent de sept ans, sans la langue. On me signale dans l'oreillette qu'à sept ans, on est petit. Qu'on ne connaît rien de la sexualité. Ce qui est faux. Ils ont vu une jeune fille chinoise qui pleurait, elle avait les brides ridées. Sur son passage elle s'est retournée. Pour comprendre sa douleur, elle n'aime pas voir souffrir. La jeune fille pleurait-elle parce que son ami la trompait ? Venait-elle de faire une fellation qui s'était mal passée ? Etait-elle magnifique frontale prostituée ? Elle se revoyait parfois en regardant le ciel faire la cravate de son ex-mari. Elle l'imagine sur son lit, mort parfois. Elle a fait une peinture macabre sur lui. Dans cette position. Elle pense faire une collection de lui, en train de pourrir, son corps. Sa chair. La chair devient pourriture, infecte. Elle serrait celle chaude de Samuel. (Entre parenthèses). Point. Elle avait vu dans un film porno en se rasant dans la salle de bains, elle avait mis une petite télé un homme. Qui crachait sur son sexe. La femme aux seins opulents venaient de dire : baise moi ma gueule comme une chienne. Comme une chienne. Ouarf ouarf. Elle avait des mamelles acidulées la chienne. Elle regardait pourquoi ? Elle a honte, non en fait. Si. Non. Si. Pour apprendre certains trucs, avec les clients parfois. Certains mettaient des films pornos, parce que sinon avec une vraie femme ils n'avaient plus envie. Ni d'excitations. Mais ça c'est pour la part des ténèbres, elle en met toujours un morceau pour la saveur sur la langue jaune. Sinon elle regardait aussi Sailor & Lula, elle aimait bien David Lynch. Elle se rasait à la cire dans sa salle de bains. Lorsqu'elle sortait, regardait tristement le carrelage blanc en s'imaginant morte dans une mare de sang. Comme les cendres, la mare au diable. Mais cette après-midi là, il lui a plus parlé, elle a vu même ses défauts parfois, elle se disait qu'elle les aimait. Ils sont sortis du parc, dans la voiture, dans tout ça. Elle lui tenait la main pour monter dans sa chambre, debout, contre lui, il avait son visage dans son cou. Elle fermait les yeux en souriant à peine tendrement, elle s'en souvient, signe qu'elle allait bien. Elle ne pensait plus à personne d'autres. Plus personne n'existait, les mots étaient supprimés, la vie des Morts aussi, tout était derrière ou en bas, puisqu'ils étaient montés. En bas, sur le canapé, elle avait embrassé son nez, elle est très sensuelle avec quelqu'un qu'elle veut aimer et pas seulement avoir. Elle n'a pas la tête qui tourne avec le pouvoir. Avec la vérité alors-là, oui. Elle pourrait mettre au monde des océans. Entiers. Et elle aimait son torse, la première fois ça n'avait pas été bien, son corps était pétri de colère et de tristesse. Ce n'était plus le cas. Elle mettait la cravate à son ex-mari, il ne savait pas faire de noeuds. Elle y pense maintenant, tout ça en même temps, c'est comme ça, elle a oublié d'être cohérente dans sa parole.

Bon. Reprenons. En montant on se tenait par la main. En montant les escaliers, j'étais devant, j'avais tourné la tête, ou plutôt baissé pour lui sourire un peu. J'aime sourire aux gens qui me veulent du bien. C'est pas grand chose, c'est simple et ça fait du bien à soi-même. Comme tout est enregistré, des fois elle a cette impression, que toutes ses paroles, ses gestes, ses actes, ses pensées que tout ça est enregistré. On s'était embrassé dans le salon et j'avais grimpé sur son bassin, à genoux au dessus de Samuel. (LA JEUNE FILLE CHINOISE VENAIT-ELLE de se disputer avec son petit ami ? la pluie allait-elle continuer ? Il m'avait ramené le disque de Tori Amos, The Beekeeper, le dernier, le tout dernier, pas encore sorti, il l'a volé pour moi sur le net, j'étais contente, il est venu avec ça et des fleurs, tout un tas de fleurs pourris MORTES pour mes peintures parce qu'il sait que je les utilise pour mes peintures. On se prépare, je me prépare, on sort, dans sa voiture, dans sa voiture métallisée il y avait trois roses rouges, j'étais émue et j'ai honte : dans ma gorge le sentiment n'a pas été ravalé, la chair et le sentiment c'est ça qui me fait du mal, du mal à mon CHEST. Thorax ouvert. Et dans la voiture, il m'a pris par la main. Et j'étais bien et je le regardais en essayant de déchiffrer des signes ? Mais lesquels ? Lesquels déchiffrer ? Certains regardent le ciel pour y trouver des signes, d'autres regardent la nuit. Mais où ? Quand ? A quelle heure apparaissent-ils ? Samuel est beau. Je l'ai trouvé pas mal. Les juifs sont souvent attirants et poilus. J'aime le poil. Je m'occupe souvent du poil de mon homme. Vous savez. Je le brosse chaque matin, je nettoie avec un coton-tige le derrière, il joue ensuite, il se met sur le dos. Il a une laisse. Je lui claque les fesses, mes chiens me payaient ensuite. Mais c'était des chiens, je tiens à le signaler (entre parenthèses). Point. Mais c'était comme ça. Il est beau Sam lorsqu'il mange. Lorsqu'il parle, il sait ce qu'il dit, il regarde les gens en réfléchissant à des cieux meilleurs, il n'écrit pas, ou seulement pour lui, si il écrit, je ne sais plus : ce que je sais : contre moi dans la chambre son visage dans mon cou et son sexe dur contre ma cuisse. Je ne devrais pas raconter tout ça, ça ne vous regarde pas. Je ne devrais pas. Vous allez mal le prendre en plus. Vous n'allez pas comprendre. Ni moi d'ailleurs. Pourquoi ? Son sexe était dur. Je ne devrais pas, c'est le début de quelque chose de bien. Attendons que ça démarre et que ça finisse mal comme avec Jean qui veut m'inviter à manger encore. Il a besoin de parler. Trou du cul. Et Samuel n'est pas un chien dans sa sexualité, au contraire c'est un homme, un vrai : pas une once de perversité. Bon,vous allez me dire, ou je vais me dire à moi-même : attends de voir le temps, que tu lui fasses une ode trop tôt et tu vas voir ce que tu vas voir ma belle. La claque, encore une. A ton âge c'est normal on apprend. On apprend tout le temps je dirais, vu la plupart des "adultes". Que je côtoie. Ils assassinent sans cesse leurs jeunes, parce qu'ils sont aliénés, bonne chance. Donc à partir de là, avec son sexe dur contre ma cuisse, ça ne se raconte pas. Il aurait pu ressembler à ça

 une tête de cul en fait. Avec des lunettes noires. Du temps que ce n'est pas les chaussettes. Je n'ai pas la tête qui tourne avec le pouvoir, seulement avec la vérité et c'est vrai, Russell Crowe il a une tête de cul avec des lunettes, je suis désolée. Approchez-vous, regardez mieux. Et dans le parc, il m'a embrassée comme un adolescent. Heureusement qu'il n'est pas Juif religieux. Heureusement parce que sinon c'était non sans hésiter. Je l'aurais aimé, il m'aurait obligée de porter une perruque, à faire à manger, à manger cachère. Je mange déjà cachère presque sans être religieuse. C'est fantastique, je peux rentrer dans une église sans avoir envie de vomir de la viande. Des mots, oui, vomir des mots en entrant dans une église, dans ma chapelle il y aura toujours en moi une chapelle et c'est à la façon qu'un homme vous tête lorsque vous êtes empalée sur lui que vous pouvez estimer si sa chapelle à lui est bonne ou au contraire, issue du folklore le plus absurde. Bref, de toute façon il faisait gris et il m'a pris la main, j'ai croisé la jeune fille chinoise ou même japonaise ou même autre qui pleurait, je me suis retournée pour la voir s'enfuir, comme je me suis retournée, en montant l'escalier pour lui sourire à lui, nous montions en haut en voulant laisser en bas, dans le monde des Morts que vous êtes, on partait pour aller de l'autre côté de l'arc-en-ciel qu'à la fin peut-être il me chante Love Me Tender.  

Angéline.

Publicité
Commentaires
D
Fait froid, c'est obscur et silencieux, mais j'aime me retrouver seul ici, c'est rassurant
A
Moi non plus c'est pour ça que je l'ai mis d'ailleurs.
O
Moi je ne comprends pas tout parfois.<br /> Angéline, je n'aime pas ton "certains l'aiment chaude".
Publicité