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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
16 janvier 2005

Outrospective

Comme elle a peur du déballage. Comme c'est beau d'aimer quelqu'un. Comme c'est bien de sortir aller voir les chevaux. Comme on est bien ensemble tous. Comme le ciel est bleu aujourd'hui. Comme le soleil brille. Comme la neige est épaisse, comme la cuisinière pleine de graisse, comme ton frère était mou. Comme ton sourire était faux. Comme ton regard était juste. Comme tes paroles étaient bidons. Comme tes écrits de carton. Comme c'était bien la promenade. Comme elle était bonne cette marmelade. Comme c'est beau d'aimer quelqu'un. Comme c'est pur d'embrasser un chien. Comme on joue sur la plage. Au volley et on perd nos avantages. Comme la mer qui n'est pas très loin. Comme j'ai été bien aujourd'hui. Comme j'ai pleuré toute la nuit. Comme je suis forte. Comme tu es belle et forte. Comme tu voudrais les aimer tous. Comme tu voudrais qu'on t'aime, toi. Comme elle a peur du déballage. Comme elle n'aime pas les oncles. Comme elle attendait dans la rue en pleine nuit. A Bordeaux elle avait en pleine rue entendu un cri. Comme la gendarmerie qui n'est pas bien loin. Comme Marie qui me présente encore un gendarme. Alors que Samuel ça me va très bien. Pour l'instant. Comme on ne pouvait pas attendre, on s'est vu aujourd'hui. Comme on était bien on a encore parlé et parlé. Parlé et parlé. Comme j'étais anxieuse avant d'y aller. Et si on allait se promener ? Et si on allait se parler ? Entre hommes ? Comme les hommes ensemble. ça les fait bander un max de travailler la terre ensemble. Comme les paysans dans la boue. Comme dans la campagne profonde. Comme Mike qui Avant l'Enfer a une histoire profonde à vous raconter. Un truc intéressant. Comme il faisait gris aujourd'hui. Comme j'étais bien sans lui. Comme c'était bien d'écouter le silence. Comme c'était bien de penser à mon chien. Comme c'était bien de répondre au téléphone. Comme c'était amusant d'entendre mon ex-mari m'insulter, ivre. Comme ça n'était pas une surprise en même temps...Comme le vent était doux. Comme vos pascals sont agréables. Comme ce rêve de boeuf. Qui faisait une bouse de velours. Comme les cornes sur la tête. Comme l'amour mais avec les os dedans. Comme si je collais des plumes de corbeaux dans ma peinture. Comme si j'arrachais à mains nues les plumes à un corbeau mort pourri par terre. Comme si c'était bien de faire des généralités. Comme si je pouvais y arriver.

Comme Patrick qui voulait qu'on sorte, qu'on fasse quelque chose. Comme Franck qui voulait que je vienne. Comme Marie qui voulait me présenter un type, alors là tu vas voir, une crème de chez crème. Marie parle avec un air faux mais c'est une fille vraie quand même. Il faut bien regarder avant de pouvoir dire. Parfois il faut mettre des lunettes. Comme si ça suffisait nos yeux. Comme si nous étions parfaits. Comme si j'étais parfaite. Comme s'il n'y avait que les hommes qui étaient des salauds. Comme si les femmes n'étaient pas capables de faire pire qu'être des salauds. Comme si la méchanceté et la bêtise avait un sexe. Comme si Paolo avait aimé me le donner en offrande. Comme si nous allions nous revoir. Comme si c'était facile de vous dire ce que j'ai envie de vous dire. Comme si je voulais que vous souffriez le poids d'un texte lourd. A lire. Comme si la chose était simple. Comme si ce baiser a duré une éternité. Oui, Samuel et moi on s'est embrassé. J'étais embarassée plus qu'autre chose je n'ai pas pu bien savourer sa bouche. Il avait une bonne haleine en tout cas. Comme si c'était bien d'aimer quelqu'un. Comme si baiser à plusieurs c'était sain. Comme si je ne trouvais pas le soutien-gorge adéquat. Comme si j'étais indésirable. Comme si l'après-midi allait être gâchée. Comme si Samuel a été décontenancé par ce baiser, offert pendant la promenade, dans un coin de nature pas encore touché par l'hiver. Comme il faisait bon en moi. Comme j'avais chaud dans mes entrailles. Vivantes. Comme j'avais envie de m'ouvrir à lui. Comme j'avais envie de le connaître. Comme cette douleur qui s'en va. Petit à petit elle devient moins grosse. Comme si Jean n'avait plus existé. Je raconte un mensonge. Comme si je serai là. Comme hier soir par exemple. La vie est une vacherie avec certains. Son pote Alex. Il s'est craché contre un mur, avec sa 406, broyée. Il est dans le coma, les médecins sont sceptiques. J'ai parlé au téléphone hier soir, avec Jean. Toute la soirée. Toute la soirée. Toute la soirée. Alex était son meilleur ami et c'était un hétéro avec des enfants et une petite amie. Ils ne sont pas mariés. C'est trop tard maintenant. Comme si c'était terrible de perdre quelqu'un. Quand j'ai perdu Gabrielle par exemple, j'ai pleuré. J'ai pleuré. Et je continue sauf que ça ne soit plus. Mais ça n'est pas inutile non. Comme si jamais il devrait me demander pardon. Comme cette après-midi, un samedi soir sur la terre, il adore Francis Cabrel alors que moi je peux pas écouter cet homme. Je peux pas. Samuel aime tout ce que je déteste, Goldman, Obispo, Cabrel, Voulzy, Gall, Julien Clerc, etc etc. Que des machins français. Je lui ai parlé de Jeanne Cherhal mais nan il connaît pas. Il aime le cinéma en revanche. Et comme c'était bien de sentir sa chaleur à côté de moi, la chaleur de quelqu'un, de quelqu'un de bien attentionné. Comme c'était bien de croire qu'il l'était et visiblement il l'était. Comme c'était bien de voir qu'en fait, physiquement, et bien pas mal du tout même. Un charme certain. Comme si, dans un éclair, il pourrait me plaire. Son corps, son odeur. Déjà sa chaleur me réconfortait mais je ne voulais pas faire de lui un pansement. Ce n'était pas l'odeur du temps. Comme c'était bien d'être avec lui, comme c'était bien de se promener avec lui, comme c'est dommage que ce baiser soit à moitié réussi, comme c'est dommage que j'ai vu trop vite que je lui plaisais peut-être, comme j'ai eu envie de lui dire, mon pauvre gars, tu n'imagines pas les horreurs qui vivent avec moi dans ma tête, pas d'introspective mais l'outrospective, le spectre n'est pas le même et la couleur change. Il n'est pas daltonien, ouf. Comme c'est bien d'aimer quelqu'un. Comme c'est beau d'embrasser celui qu'on aime. Comme c'est agréable d'être à côté de lui au cinéma. Comme c'est bien de lui frôler la main. Comme c'est nul de laisser un cadavre de corbeau sur le sol. Comme c'est bien de mettre de véritables plumes dans ses peintures. Comme c'est bien d'écrire qu'on a eu envie d'un rapport sexuel dans une backroom, comme si j'étais lesbienne et que je me ferais prendre comme une chienne. Lesbienne, chienne, quel discours. Comme un homme, si j'étais un homme je serais homosexuel forcément. Ou alors je serais Jean. Mais comme c'est bien d'aimer quelqu'un. Comme il faisait beau dans mon coeur aujourd'hui, grâce à Samuel et à ce baiser, comme c'est une bagarre de tous les instants à l'intérieur pour ne pas donner du son à la tristesse qu'elle nous fasse l'ânesse ensuite. Comme c'est beau d'embrasser un homme dans un chemin, comme la mer qui n'est pas très loin.

Angéline.

 

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Commentaires
S
J'ai du rater quelques épisodes...<br /> Je relirais quand j'aurais le temps. Pour l'instant je suis censé faire un devoir sur Wagner et comme je l'ai terminé, je suis censé aller me coucher.<br /> ...<br /> Je vais te dire : Je prnd toujours beaucoup de plaisir à lire ce que tu écris...<br /> ...<br /> Le lien vers ma homepage est mauvais. J'ai transféré, maintenant c'est http://noegator.canalblog.com
M
comme la vie, comme la mort, comme l'amour aussi (un peu entre les deux);<br /> comme la vie quand elle devient mort par l'amour;<br /> comme la mort quand elle devient vie, par l'amour aussi;<br /> comme l'amour quand il hésite entre vie et mort...
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