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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
19 décembre 2004

Joyeux Noël aux deux infirmières

Enfin une infirmière et une aide-soignante. Premièrement, deux cas de figure. Soit il ne s'agit certainement pas de ses premiers meurtres ou de leurs premiers meurtres (ils doivent être au maximum trois) et alors il ne s'agit pas d'hommes dérangés (car il est probable que ce sont des hommes, les femmes décapitent peu leurs victimes)  au stade fini du terme mais avec une pathologie plus légère : ils ont cassé la vitre et mis la tête coupée sur la télévision d'après ce que j'ai entendu des infos, acte très symbolique d'ironie mordante : il dit au personnel médical de se regarder soi-même au lieu de regarder la télévision ou par extension les malades. Il se prend pour une télévision : c'est une image que j'utilise, en effet, entre les plateaux et le spectateur il y a un écran de verre, donc l'image est déformée : il croit que personne ne peut lire en lui et ironise sur les infirmières psy et les médecins. Ce double-meurtre est de l'ordre de la vengeance, quelle qu'elle soit. Il a beaucoup souffert, il a dû se "séparer" la tête du corps pour pouvoir survivre, il est probable qu'il soit complexé par son apparence, qu'il ne se sente pas viril avec les femmes. Son désordre intérieur est ressortie dans la boucherie de Pau : un coup de couteau pour faire comprendre. On ne coupe pas la tête d'un homme comme on coupe la tête d'une femme. Séparer la tête du corps de quelqu'un, c'est forcément vouloir couper un lien qui chez les autres est infernal. On coupe les vertèbres. On sépare ce qui fait bouger les corps d'une manière décalée. Il est très complexé et doit parfois se croire fou. S'il ne l'est pas, il doit penser que les autres le pensent.

S'ils étaient plusieurs, il est probable qu'ils étaient trois, il se peut aussi qu'il s'agisse-là d'un acte complètement gratuit. Non pas l'oeuvre d'un schizophrène (aujourd'hui on sait qu'ils peuvent être violents) mais d'un psychopathe, un être normal qui n'a pas de sentiments. C'est ça qui ne l'empêche pas de couper la tête d'une femme. Il a pris un plaisir sexuel à couper cette tête d'infirmière et à la poser sur la télévision. Visible, comme biblo. La violence extrême qui le caractèrise il veut que personne n'y réchappe, il est plus que sûr qu'il ait déjà tué, en tout cas des animaux, de la même manière : sans images parentales c'est difficile de résister quand on est égo-maniaque et auto-centré sur soi pour toujours. Il a entre 33 et 45 ans, il est probablement brun et il a dû déjà violer quelqu'un, un enfant, une femme, un homme. Il est probable qu'il se sente rejetté depuis toujours : dans son inconscient c'est : ils vont voir ce qu'ils vont voir. Je crois malgré tout qu'il se rend compte de l'horreur qu'il a commise. Sinon il n'aurait pas déplacé la tête : ce n'est pas un acte de désespoir car certaines personnes tuent par désespoir mais généralement couvre leur victime avec un drap ou ne serait-ce que le visage, ils mettent un mouchoir dessus, c'est un signe de demande de pardon, de "je ne voulais pas te tuer mais mon désespoir était plus fort", c'est un geste d'amour envers la vie qu'ils viennent d'ôter. Il n'aurait pas mis en évidence cette tête coupée sur la télé pour que les autres la voient : lui qui n'a jamais su toucher personne, en tuant ces deux infirmières il a voulu toucher leurs collègues et passer peut-être au journal de Claire Chazal (une femme) sur TF1. En tuant ces deux femmes il a tué quelque chose dans le coeur de leurs collègues. Il est probable que ça ne soit pas impulsif, c'était préparé à l'avance je pense, il recommencera. Il va recommencer. Ailleurs, autrement, dans d'autres circonstances. Il aime faire parler de lui. Ils aiment ça. ça les excite.

Moi quand c'est arrivé, j'étais dans les bras de mon amant, Jean et je faisais l'amour et c'était bon. C'était bon de toucher son cou et qu'il touche le mien. C'était bon d'aimer quelqu'un et d'être aimée en retour. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer. Comme j'ai pris du plaisir avec le corps de l'homme que j'aime.

Et comme il a pris son plaisir avec moi.

Joyeux Noël aux deux infirmières de Pau et à leur famille.

Angéline.

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