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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
17 avril 2005

C'était demain

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Je faisais une tarte aux fraises tout à l'heure. C'est là que je me suis rendue compte qu'il pleuvait avec insistance. Je suis fatiguée. Je suis sur les nerfs mais sinon à part ça, ça va. Ce sont les messages de mon ancien client qui avait des égards pour moi qui me troublent. J'ai pensé demander à Babel son aide pour ne plus être prise en compte par Google mais après j'ai réfléchi et je me suis dit : peu importe finalement. S'il me contacte, je peux le bloquer, ou alors ne pas répondre. Je ne réponds pas. Il insiste, veut me parler. Il paraît qu'il a divorcé d'avec sa femme au fait. Je ne vous l'ai pas dit ? D'où le malaise, non pas à cause de son divorce, à cause de lui. Il n'était pas supposé revenir comme ça dans ma vie. Je lui parle à peine quand même. Il était supposé être un souvenir dans ma tête. Et pas dans mon coeur, je sais que vous lisez dans mes pages, je vais vous vouvoyer, à l'époque on avait pris l'habitude de se tutoyer, vous me posiez des questions et on se souriait, vous étiez l'un des rares à pouvoir mettre votre douce langue contre la mienne dans ma bouche, vous n'étiez pas le seul, je tenais à vous le signaler. Que je suis sur les nerfs depuis que vous m'avez retrouvée. Par hasard, comme vous dites si bien : "le hasard fait si bien les choses". Ouais. Si vous voulez. Je vous ai vu avec votre webcam, toujours élégant, toujours bien. Toujours viril. Pas de doute, et je ne peux qu'exprimer mon malaise sans savoir s'il est bon ou mauvais. Voilà, vous êtes fixé : je n'ai pas envie de vous claquer la porte au nez, mais je ne sais pas si j'ai envie de vous l'ouvrir. J'ai ouvert mon corps pour votre fric, monsieur. J'ai donné des noms, jamais je ne vous ai dit que vous ressembliez à Russell Crowe, cet acteur très lisse, jamais je n'ai craché sur vous spécialement, vous étiez correct, bien que vous trompiez votre femme mais ça, ce n'était pas de ma jurisprudence. Mes oignons. J'ai envie de vous en vouloir, mais j'étais consciente de toute façon qu'en mettant mon prénom, Angéline, et mon nom, Fottorino, en public, ça n'allait pas m'attirer que de bonnes choses. En même temps, je sais que c'est inconscient mais n'étant pas le centre du monde, je peux bien donner mon prénom vrai et mon vrai nom. Je suis, en revanche le centre des mondes lorsque je suis lue et vous trouvez que je m'en sors pas mal : je vous répondrais que je fais de mon mieux avec le matériel que j'ai dans ma chair et mon sang. C'est comme ça. Donc merci de m'avoir secouée, avais-je vraiment besoin de ça ? Je vous pardonne, Russell. Tout va bien. J'ai fait une tarte aux fraises et comme personne ne venait, comme personne ne téléphonait, j'ai lu vos neuf messages dans ma boîte aux lettres, tous plus touchants les uns que les autres. Vous avez gardé votre naïveté qui me faisait chavirer. Vous avez gardé quelque chose de cette époque impossible à effacer. Pourtant, j'aimerais bien.

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Vous étiez surpris de me voir parler de vous dans mes pages, vous étiez surpris de la manière dont j'évoquais la prostituée que j'étais : je n'étais pas malheureuse à vos yeux. Comme vous le dites si bien "j'avais un masque incassable". Je ne vois pas comment j'aurais pu faire autrement pour assumer et pour prendre en charge sur mon petit dos de violoncine mes responsabilités. Le fait est que je n'ai rien demandé à personne, ni refusé rien à personne, sauf ce qui n'allait pas assez loin pour moi, je me comprends. Le fait est que : je ne parle presque jamais de moi, je parle d'un panel assez large d'émotions, d'actes, d'histoires qui me sont arrivés, mais je ne m'appartiens pas. Comme tous les scribes. Contrairement à ce que vous affirmez, Russell, je ne parle pas de moi ici. Moi est une autre. Toujours, Monsieur. C'est bizarre de vouvoyer un homme avec qui on a couché pour de l'argent. J'essaie souvent d'être pudique sans y arriver. Je ne sais pas pourquoi, la tristesse inhérente à ma personnalité sans doute, alors que je suis quelqu'un de solaire pourtant. C'est clair Russell, vous avez perturbé mon soleil. Bon. Tellement que je recommence à faire de la poésie (pitié hurlent certains au fond). Vous vous rendez compte ? Vous étiez un souvenir, un mort presque, quelqu'un derrière moi (sans double sens merci), vous étiez programmé à ne plus être revu. Car la dernière fois qu'on s'est vu, je ne vous ai rien dit, vous ne l'avez pas su. Que c'était la dernière fois. Il y a trois ans dans cette chambre. Où j'étais petite pute pour vous, Monsieur. Je ne savais pas moi qui croyait vous dire adieux, que ce n'était pas la dernière fois. Vous me l'avez reproché dans votre message de ce matin d'être partie sans vous prévenir. Encore. Je ne trouve pas ça très sport. Cela fait plus de trois ans. Vous dites que d'une certaine façon, vous commenciez à m'aimer. Grand bien vous fasse à force de commencer vous auriez fini par vomir. Vous dites : "je ne connais pas la vraie femme d'aujourd'hui, je connais la gamine baisable de l'époque. Mais en te lisant, je te découvre pour de vrai. Je crois en fait que tu n'as pas changé depuis l'époque". C'est vrai, enfin non, enfin quelle importance ? Vous dites : "j'aime ce que tu écris, je ne savais pas que tu avais ce talent de rendre cohérent le chaos mental". Vous jouez à quoi ???? Vous faites pire que Guillaume Durand dans Campus et pourtant des fois le copinage il connaît dans ses envolées ringardes. Je suis tellement sur les nerfs que je m'en prends même à ce mec, qui ne m'a rien fait. Vous m'enervez mais parfois c'est le meilleur chemin pour m'attraper. Pour m'avoir. D'une manière ou d'une autre. Ou comme vous voulez. Franck voulait me parler, souvent, beaucoup, mais avec vous dans les parages, j'avais l'impression de revivre l'époque où j'étais appelée, pour baiser to screw petals fuck mommy et j'avais dans ma peau, quelque chose à l'étroit, je me sentais à l'étroit, j'ai fait des achats sur Fnac.com, j'ai reçu, et j'ai été arnarquée par l'attente des autres articles, des achats compulsifs de disques, DVD, livres. Les livres sont devenus tellement rien aujourd'hui. J'étais sur les nerfs à cause de vous Russell, cher Didier, cher Florent, cher Xavier, cher Denis, je mets plusieurs prénoms, comme ça les gens ne sauront pas lequel vous appartient. Ne tremblez pas sur vos fesses musclées, velues. Le sont-elles encore aujourd'hui ?

interiorhotelnegrescoSuite au message sur Marie et les propos que j'ai tenu sur elle, la mettant en face de son silence, elle m'a envoyé un e-mail comme quoi elle ne voulait plus me contacter. Je vais te dire Marie, tu n'étais pas obligée. De te déranger. Pour ça. Je sais que tu ne vas pas bien, c'est ton tour, je sais que je ne savais pas comment te prendre, c'est vrai, je n'ai pas été une amie. Mais franchement, je vais te dire, tu ne me laissais pas l'opportunité de l'être donc ce n'est pas très grave, ma respiration sans toi est toujours constante ou alors comme une biche aux abois, comme a dit Paul une fois, je suis très fragile, c'est sa force à Angéline, ça m'impressionne. Paul, si tu m'entends : n'importe quoi. Et puis Russell vient se greffer là-dessus. Je ne peux pas jongler avec tout ça. Je ne peux pas. Je ne peux pas parler à des cinglés toute la journée, je préfère encore ceux de l'hôpital, au moins ils sont d'avant-garde comme êtres humains et pas juste rien. Russell, votre femme s'est remariée vous dites, avec un homme aussi riche que vous, PDG ou cadre, mais plus vieux, vous n'y comprenez rien. Rien. Vous êtes toujours beau, vous faites dix ans de moins encore, enfin à ce que j'ai vu dans la webcam. J'ai vu tout ça, je n'ai pas vu de rides, vous faites du sport, mais vous ne vous épilez pas les sourcils comme certaines copines de Jean, qui tapinent, lorsqu'elles parlent, minaudent, dans les boîtes, font les filles ratées de la nature, vraiment des fois elles sont ratées les natures. Donc ce chaos en moi, vous venez en quelque sorte mettre la cerise qui fait que je n'arrive plus, à l'heure actuelle, là maintenant, à rendre cohérent un foutoir digne d'une décharge. Je me souviens bien de quand vous déchargiez sur moi en revanche. Vous allez me dire demain : "provocante". Et moi je vais rire, comme dans ce hall où ma voix résonnait : vous aimiez. Je ne prenais jamais l'ascenceur. Vous avez fait remonter tout ça à la surface, je suis désolée, je dois présenter mes excuses au lecteur lambda et à l'assidu, je dois m'excuser de ne pas lui offrir quelque chose de neuf, quelque chose d'humain, quelque chose de clair. Je ne sais faire que les sentiments des monstres, des gargouilles, des sanguinaires, des putes et des mamans. Il y a un film comme ça, La maman et la putain, il faudrait que je le regarde avec ma mère, elle ferait bien naturellement la maman et moi la putain. Je ne sais pas. A moins qu'elle n'accepte de jouer les jambes fragiles, écartables au moindre mouvement du vent, la jupe fendue sur le devant, et moi la maman pour voir si je m'en sors mieux. Et puis je voudrais dire à Luna que ce n'est pas très gentil, vis-à-vis de moi, vu ce que j'écris, vu ma sincérité évidente, de jouer à un jeu qui n'est pas amusant. Je voudrais savoir, je le garderai pour moi, c'est une promesse et là elle est écrite devant tout le monde. Et puis aussi : il ne tient qu'à la lune de ne pas faire trop de références à ce qui la fascine chez moi : car attention à la chute. Je veux dire : si tu es désolée de me ressembler, je suis désolée tu n'as qu'à être toi. Sinon je suis fière de ton blog. Mais cela étant, Russell, je reviens à toi, à vous, à je ne sais pas comment le dire, mon coeur, je vous le dis, est déchiré. Je te le dis net. J'ai les âmes en lambeaux, j'ai les mouvements lents, la dépression me guette. Elle est partie mais elle peut revenir. Les morts peuvent revenir selon mon frère Témoin de Jéhovah. Pour l'instant mon pauvre, j'espère que tu sais de quoi tu parles, mon pauvre Thomas. Merci de ton agressivité dans tes messages, Thomas, merci. Mille merci. Mille baisers. Je sais, c'est dur le climat d'Afrique mais moi au Portugal, j'ai joué les Pharaons d'Egypte et les embaumements des Morts. Je ne veux pas te faire de peine, Didier, Denis, Francis Edouard Jérémie, Apocalypse et Pardonne-moi Seigneur d'avoir léché les bourses de la Foi, mais je voudrais te dire : ne sois pas arrogant avec moi, Russell, ça ne marchera pas. Tu es toujours doux mais je sens que tu es moins stable qu'à l'époque je me trompe ? Une chienne ça trompe les Hommes PDG énormément. Heureusement que je n'ai rien à voir avec l'affaire Elf.

J'ai mangé la moitié de ma tarte aux fraises toute seule : livres, disques, DVD, écriture. Personne au téléphone. Je vais te dire : ça repose un maximum. Maximum. Mes souvenirs à cause de toi, ceux que je ne voulais plus revoir en moi. Mais je vais te dire quelque chose : ce n'est pas grave. Si je pardonne bien à l'autre Mort, même si je sais qu'un jour j'irais mettre des fleurs jaunes sur sa tombe, je peux bien te pardonner de mettre le souc dans mon chaos. Dans mes vidéos. Dans mes idéaux. Tu es l'un des hommes les plus désirables que j'ai jamais rencontré, Denis. En te revoyant, j'ai failli pleurer en riant. A gorge déployée. Tu as vu ce film porno, Gorge Profonde ? Cette question va te rappeler un souvenir drôle je le sais. C'était demain, souviens-toi.

helmut_newton_0ANGELINE

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Commentaires
L
tu peux me mettre dans tes liens mais rien ne t'y force. si tu me lis oui, sinon fais ce que tu veux.<br /> De rien.
A
Pas vexée du tout. Dans l'écriture j'ai l'air mais sinon : non. Voilà. Maintenant je sais qui tu es. Enfin comme ça. Je peux te mettre dans mes liens. Merci.
L
excuse moi angéline, je ne voulais pas te vexer. <br /> d'autre part je n'ai jamais dit te ressembler mais que mon blog ressemble au tien parce que ton style m'a influencée. je te dirai qui je suis par mail. enfin peut-être, je ne sais pas pourquoi toi tu le saurais. enfin si tu es si curieuse, je te le dirai.<br /> ce n'était pas un jeu, je ne m'amusais pas de toi, j'hésitais à dire.
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