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Les Récits de la Maison des Morts
Les Récits de la Maison des Morts
4 février 2005

Mon égo est une salope

Je n'étais pas fan de Tarantino avant. Mais Kill Bill, je l'ai vu il n'y a pas longtemps et depuis je suis tombée amoureuse de lui et de Uma Thurman. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que j'ai tué mon Bill à moi. C'est possible. Tout fonctionne à merveille dans ce film. Le côté lourd et lent de Pulp Fiction et bien ici il n'y est pas. Le film est fluide et repose entièrement sur la mise en scène inventive et la performance touchante d'Uma Thurman. Bref, j'aurais pu m'habiller comme Bruce Lee, en jaune à bandes noires, je ne sais pas si j'aurais été capable de tuer cent hommes pour atteindre une femme qui finit la calotte cranienne sautée. Coupée. J'en ai parlé à mon psy. De ce film. Je lui ai dit : je suis comme elle, sauf que moi je n'ai tué personne. Pas encore. Il a penché la tête en souriant. J'ai pensé : "mon Dieu penche encore la tête comme ça". Je lui ai dit que ce film m'avait donné un souffle, quelque chose. D'habitude ça m'ennuie ce genre de trucs. Mais là, non. Un vrai manga live, et en mieux. Beaucoup mieux. ELLE est si belle, et sa vengeance ne peut être arrêtée. Comme la mienne. Sauf que mon Bill est mort, il m'a tiré mais pas dans la tête. Je ne sais pas. Peut-être me faudrait-il aller déterrer son corps et le mettre dans mon jardin pour que j'aille y pisser dessus à convenance. Je ne sais pas. Toujours est-il que SAMEDI approche et que SAMEDI, ça commence comme SAMUEL. Et que j'ai hâte. J'ai hâte de le rencontrer, de l'aimer, ne serait-ce qu'un peu. J'ai hâte de donner quelque chose de moi à quelqu'un qui en veut visiblement. Mon psy aussi en veut. De moi. Je ne sais toujours pas qui m'a posté cette lettre anonyme. Il m'écoute, il me parle, on a un échange. Je ne sais pas à quoi c'est dû. Peut-être à ma capacité à garder mon sang-froid en toute circonstance : mon physique d'ex-petite pute de luxe de quelques mois lui fait peut-être de l'effet. Je lui ai dit : on m'a envoyé une lettre d'amour anonyme, la personne est venue me la mettre dans ma boîte, directement, sans passer par la poste et j'ai un peu peur. Il m'a dit : mais si c'est une lettre d'amour pourquoi avoir peur ? Je lui ai répondu : surtout si c'est l'amour, vous savez ce que les gens revendiquent au nom de l'amour non ? Longtemps j'ai crû qu'exister aux yeux d'un homme c'était prendre son pénis dans mon vagin. Et qu'à la fin il veuille éjaculer sur mon ventre. J'ai longtemps cru ça. J'ai eu tort, en rencontrant Eddy, mon ex-mari j'ai laissé tomber ce genre de pensées. Il m'aura au moins appris ça. Ce gland. Mais je l'aimais. Voilà. C'était au moins ça. Mais tu sais, ton sperme était translucide et froid. J'aurais dû me méfier plus tôt.

C'est l'histoire d'un jeune homme qui revient de la guerre. Il a fait la guerre avec son fusil. C'était son fusil à lui. Il lui a sauvé la vie. Il avait tremblé dans les tranchées. Il avait dit : "Mon Dieu si je reviens vivant je t'adorerai de tout mon coeur". Il s'en est sorti. Dans son village, on lui a dit avec un oeil humide : tu es un héro. Sa mère a été couverte de fleurs. La nuit seul dans son lit, dans le noir, il pleurait les cauchemars qui le réveillaient. Il tremblait. Même plus de désirs sexuels ne traversaient son envie : il n'avait plus envie de rien. Il allait travailler et il passait son temps à penser en secret à quelque chose. Que l'envie n'avait pas vu venir. Que devait-il faire ? Devenir une rock star ? Il n'avait pas assez d'argent pour acheter une guitare. Devenir un politicien ? Il n'avait pas assez d'éducation. Devenir un Prêtre ? Il n'avait plus la foi, il ne voulait pas l'adorer de tout son coeur. Il avait menti à ce Dieu qui sous prétexte de notre choix de lui tourner le dos nous laisser saigner. Souffrir comme il avait pu souffrir. Ce jeune homme a connu une jeune femme qui a couché avec les allemands pour survivre.

Elle a baisé avec les allemands pour survivre. Elle avait un beau corps, les allemands, les officiers lui ont dit : c'est ça ou alors te tirer une balle dans le coeur. Elle s'appelait Ange. Son prénom commençait comme ça. Elle couchait par désespoir à gauche et à droite, obligée. Les sexes rentraient avidemment dans son con, son cul, sa bouche, ils éjaculaient parfois avec intensité le sperme chaud sur son visage, ses seins et ses fesses. Que devait-elle faire à part pleurer ? Elle lui racontait en larmes au jeune homme qui avait un rêve secret : un jour on m'a emmené de force dans un cabaret. D'autres filles aux maquillages dégoulinants dansaient sur la scène on voyait leur chatte. Elle s'est déshabillée. Les autres filles étaient moches, elle, elle était bien foutue. Un jour un officier S.S. lui a mis l'argent sous le nez : si tu lèches mon anus, je te donne mille deutschland de plus. Bien sûr c'est une image imaginée tirée d'un événement réel qui m'est arrivé et qui m'a laissé pantoise. Encore aujourd'hui. Dans la réalité, Angéline a refusé l'offre parce qu'elle n'est pas la putain de la république comme l'autre-là, de l'affaire Elf. Mais Ange a léché tout de suite : malheureuse mais après avec du pognon. On leur lèche tout, on avale tout, leur sueur, leurs remarques, etc, elle voulait tomber enceinte mais d'une fille. Elle déteste les garçons, elle ne voulait pas avoir un fils, elle en aurait fait quoi ? Elle l'aurait jeté à la poubelle. Angéline buvait du champagne mais elle le tenait et il y a des techniques pour saouler le client tout en lui faisant croire que vous buvez comme lui. Un soir, un type s'est endormi : il a suffi que je le déshabille et que je m'allonge à côté de lui nue pour lui faire croire à son réveil qu'on avait consommé l'acte alors qu'il n'en était rien. Il a bien payé ce que nous n'avions pas fait. J'ai eu l'impression de le voler mais il n'y a pas plus vol jubilatoire. Admettez-le. C'est la chose qui m'est arrivée la plus drôle. J'en ris encore. Dans le cabaret elle a montré ses seins aux allemands, qui bavaient comme des chiens blonds, des loups blancs : ils l'ont baisée à mort, à cinq sur elle, partout. Donc oui c'était comme le jeune homme une guerrière. Du corps tout entier, l'esprit y compris.

Sa mère est morte au jeune soldat. Lui et son ex-pute vont au cimetière mettre sur son marbre quelques fleurs. Il porte les stigmates de la guerre sur son visage et elle dans ses yeux ceux de la baise.

Angéline.

 

 

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Commentaires
A
Le respect ? ça dépend avec lesquels...BIEN SUR.
C
Pour les hommes, faire l'amour, c'est un anxiolitique. Pour les femmes aussi je crois, mais pas autant que pour eux. Notre chatte, c'est leur anti dépresseur. "T'as le trou, t'as le pouvoir" comme dit l'autre. Ca me plait assez de penser ca. Avec tout le respect et l'amour que je leur porte. <br /> Des bizzz
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